Synopsis : L’histoire vraie de Chuck Wepner, négociant en alcool du New Jersey, qui a tenu 15 rounds contre le plus grand boxeur de tous les temps, Mohammed Ali, lors du championnat du monde poids lourds en 1975, avant de finalement s’incliner par K.O. technique. Durant les dix années où il a été boxeur, celui que l’on surnommait « Bayonne Bleeder » a eu 8 fois le nez cassé, a connu 14 défaites, deux K.O., un total de 313 points de suture… et a inspiré le personnage de Rocky Balboa dans la franchise au succès planétaire Rocky.

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Outsider – affiche

Si le monde connaît Rocky Balboa, ce n’est pas forcément le cas pour le personnage qui l’a inspiré. Longtemps ignoré, le boxeur Chuck Wepner prend en quelque sorte sa revanche dans Outsider, biopic réalisé par le Canadien Philippe Falardeau, qui retrace son histoire depuis ses premiers combats. Nous sommes en 1974. Chuck Wepner, surnommé le « Bayonne Bleeder » grâce à sa capacité d’encaisser les coups sans jamais tomber, est choisi pour affronter le grand Mohammed Ali. Pour la première fois dans l’histoire de la boxe, il réussit à tenir quinze rounds face à cette bête du ring avant de s’incliner par K.O. Sur-médiatisé, ce match reste à jamais gravé dans la mémoire des spectateurs et notamment d’une jeune star alors inconnue, Sylvester Stallone, qui s’inspirera de sa force pour créer l’un des personnages les plus emblématiques de l’Histoire du cinéma, Rocky Balboa. Si Chuck Wepner n’a jamais rejoint le panthéon des boxeurs, la reconnaissance lui est donnée grâce au film de Stallone sorti en 1976. À cet instant, la célébrité outre-Atlantique qu’il avait tant rêvée devient réelle, mais le plonge progressivement dans l’enfer des drogues et de l’alcool puis de la prison. La rédemption n’arrivera que cinq plus tard, derrière les barreaux, grâce à Linda, sa deuxième femme, qui l’aide à se remettre débout. Si la boxe occupe forcément une bonne partie du film, Falardeau s’attache davantage à dessiner l’ascension et la chute de Wepner, dépeint dans toutes ses nuances. Rien de nouveau du côté du scénario et de la mise en scène au regard de ses prédécesseurs dans ce domaine, néanmoins Outsider fonctionne grâce à l’excellente interprétation de Liev Schreiber, qui donne de l’humanité à ce personnage. Également producteur, l’acteur américain s’est fortement impliqué dans le projet au point de demander à recevoir de vrais coups durant le tournage, conférant réalisme aux séquences de boxe. Si le reste du casting (Naomi Watts, Elizabeth Moss, Ron Perlman, etc.) fonctionne très bien, leur force n’atteint pas celle de Schreiber, omniprésent et véritable porteur du récit. L’approche la plus intéressante de Falardeau est sans doute de parvenir ici à dépasser l’univers de la boxe pour se focaliser sur l’histoire tumultueuse de cet homme, en exposant les conséquences d’une gloire soudaine et fulgurante. La stimulante bande son seventies, la reconstitution des décors, la photographie granuleuse aux couleurs vives et le montage morcelé, qui rappelle les premiers films de Martin Scorsese, contribuent à nous immerger dans cette Amérique post-Vietnam. À la fois réflexion sur l’univers de la boxe à Hollywood et conte morale sur la célébrité, Outsider met ainsi en lumière cette figure éclipsée par son double fictionnel, devenu icône de la pop culture, à travers un portrait intimiste authentique et attachant lié à une époque révolue.

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• OUTSIDER réalisé par Philippe Falardeau en salles le 10 mai 2017.
• Avec : Liev Schreiber, Naomi Watts, Ron Perlman, Elisabeth Moss, Jim Gaffigan, Pooch Hall, Michael Rapaport
• Scénario : Jeff Feuerzeig, Jerry Stahl, Michael Cristofer.
• Production : Liev Schreiber, Mike Tollin, Carl Hampe, Christa Campbell, Lati Grobman
• Photographie : Nicolas Bolduc
• Montage : Richard Comeau
• Décors : Kendall Anderson, Inbal Weinberg.
• Directeur artistique : Gonzalo Cordoba
• Musique : Corey Allen Jackson
• Distribution : Metropolitan FilmExport
• Durée : 1h38

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