Creed – L’Héritage de Rocky Balboa de Ryan Coogler: critique

Publié par Thierry Carteret le 12 janvier 2016

Synopsis : Adonis Johnson n’a jamais connu son père, le célèbre champion du monde des poids lourds Apollo Creed, décédé avant sa naissance. Mais il a la boxe dans le sang et veut être entraîné par le meilleur de sa catégorie. À Philadelphie, il retrouve la trace de Rocky Balboa, que son père avait affronté autrefois, et lui demande de devenir son coach. D’abord réticent, l’ancien champion décèle une force inébranlable chez Adonis et finit par accepter…

 

♥♥♥♥♥

 

Creed - affiche

Creed – affiche

On pensait que Sylvester Stallone avait clos sa saga Rocky après le très bon Rocky Balboa en 2006. Ce sixième opus apparaissait alors comme un hommage à ce personnage d’antihéros américain emblématique de la carrière du comédien, au même titre que Rambo. Du coup, Creed – L’Héritage de Rocky Balboa peut être considéré comme soit une suite soit un spin-off, où l’on retrouve ce fameux personnage avec quelques rides, toujours incarné par un Sylvester Stallone inoxydable. Rocky coule à présent des jours paisibles, mais seul et hanté par le souvenir de sa femme Adrian et de ses années de gloire. À la demande d’un jeune boxeur, fils de son ancien adversaire et ami Apollo Creed, il reprend le chemin du ring, cette fois comme coach. Rappelons que dans Rocky 5, le champion de Philadelphie avait déjà raccroché les gants, avant de les reprendre pour entraîner le jeune Tommy ‘Machine’ Gunn (Tommy Morrison, un véritable boxeur). Cet opus à l’action plutôt mollassonne se concluait sur un combat ridicule, dans la rue et à mains nues, entre le jeune boxeur et son entraîneur… Une cruelle déception pour les fans de la saga. Avec Creed, le réalisateur Ryan Coogler (FRUITVALE STATION – notre critique) annonce la couleur dès le titre. Il s’agit ici de revenir aux fondamentaux et en particulier aux premières heures de Rocky, centrées sur le personnage un peu cabot d’Apollo Creed. Cet adversaire devient dans les deux opus suivants son entraîneur et ami, avant que le Soviétique Ivan Drago (Dolph Lundgren) ne lui assène l’uppercut fatal dans Rocky 4.

 

CreedCreedCreedCreed

 

C’est le jeune comédien Michael B. Jordan qui est chargé de l’héritage de Creed, ce père qu’il n’a pas connu. Adonis, fils unique et issu d’un milieu aisé, est couvé par une mère qui souhaite pour lui un tout autre avenir que celui de champion de boxe ; mais lui n’envisage pas d’autre chemin, car cela permet de nouer un lien avec ce père iconique et inconnu. S’il n’a pas tout à fait le charisme de Carl Weathers (Predator), Michael B. Jordan s’en tire plutôt bien. Sa rencontre avec Stallone offre un retour malin et émouvant sur la saga, en multipliant les clins d’œil : la célèbre réplique « Les femmes, ça coupe les jambes » prononcée par le vieil entraîneur Mickey (Burgess Meredith), est ici reprise par Stallone, qui la fait sienne. Ou la blessure à l’œil d’Adonis, lors du combat, qui renvoie à celle de Rocky, dans le premier volet, demandant lui aussi qu’on entaille sa paupière.

 

Rocky, réalisé par John G. Avildsen en 1976, avait propulsé Stallone, auteur du scénario et totalement fauché lors de l’écriture, au rang de star. Le film connut un succès immédiat et donna lieu à cinq suites d’inégale qualité. À l’image de son modèle, Creed propose le traditionnel entraînement du boxeur avant le match décisif. Quant au combat final, impressionnant de réalisme, il est porté par le lyrisme de la musique, signée Ludwig Göransson. Enfin, la jeune Tessa Thompson (SELMA – notre critique), qui joue Bianca, une jeune chanteuse menacée de surdité et amoureuse d’Adonis, rappelle inévitablement la rencontre entre Adrian et Rocky. Devenu vieux, Rocky Balboa est désormais, pour Adonis, un mentor voire un père de substitution. L’histoire, astucieuse, propose un nouveau combat à Rocky, contre un ennemi invisible tout aussi dangereux qu’un adversaire sur un ring. Sylvester Stallone ne s’était pas montré aussi touchant devant une caméra depuis longtemps. Le Golden Globe du Meilleur second rôle est amplement mérité, en attendant un éventuel Oscar, et Creed une excellente surprise.

 

 

 

  • CREED – L’HÉRITAGE DE ROCKY BALBOA (Creed) réalisé par Ryan Coogler en salles le 13 janvier 2016.
  • Avec : Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Tessa Thompson, Phylicia Rashad, Wood Harris, Tony Bellew, Ritchie Coster…
  • Scénario : Ryan Coogler, Aaron Covington d’après les personnages créés par Sylvester Stallone
  • Production : Robert Chartoff, William Chartoff, Sylvester Stallone, David Winkler, Irwin Winkler, Charles Winkler
  • Photographie : Maryse Alberti
  • Montage : Claudia Castello, Michael P. Shawver
  • Décors : Hannah Beachler
  • Costumes : Emma Potter, Antoinette Messam
  • Musique : Ludwig Göransson
  • Distribution : Warner Bros
  • Durée : 2h14

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Source: CBO Box office

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