Synopsis : Dans ce volet final de la trilogie, César, à la tête des Singes, doit défendre les siens contre une armée humaine prônant leur destruction. L’issue du combat déterminera non seulement le destin de chaque espèce, mais aussi l’avenir de la planète.

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La Planete des Singes Suprematie - affiche

La Planète des Singes Suprématie – affiche

Ce que montre Matt Reeves dans ce troisième volet d’une trilogie exemplaire, c’est qu’il donne un vrai sens au reboot, tout en repoussant les limites de la performance capture, avec une charge émotionnelle rarement atteinte dans le cinéma mainstream ces dernières années. Dans son ensemble, La Planète des Singes : Suprématie garde donc cette longueur d’avance, depuis Les Origines de Rupert Wyatt, larguant loin derrière la majorité des blockbusters. On aurait pu penser qu’après L’Affrontement, la guerre entre anthropoïdes et humains se contenterait d’imposer l’espèce dominante de Schaffner sur Terre. Le scénario de Mark Bomback, sur la base des personnages réécrits par Amanda Silver et Rick Jaffa d’après le roman dystopique de Pierre Boulle, propose plus de subtilité, nous immergeant dans un récit post-apocalyptique plus intimiste, perdu dans les montagnes enneigées. Suprématie reste dans son cadre narratif, qui façonne en apparence des enjeux dramatiques des plus classiques tout en sculptant avec profondeur l’universalité du propos. Une réussite encore à saluer ; Reeves prouve une nouvelle fois que le blockbuster intelligent et émotionnel sera toujours plus gratifiant que les nombreuses bouillis insipides et autres succédanés soporifiques, servis généreusement par les studios. Suprématie se révèle donc une proposition estivale des plus exaltantes grâce à son excellente exécution artistique, technique et narrative. Cette réussite, on la doit de prime abord, toujours à son interprète principal. Andy Serkis creuse ici la part sombre, mais aussi plus fragilisée et épuisée, de César. Une prestation d’une intense profondeur d’âme qui mérite encore que l’Académie des Oscars octroie une véritable place au travail de performance capture dans les récompenses, au-delà du simple apport technique de Weta Digital dans les effets spéciaux.

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Avec un carton d’ouverture qui résume clairement les deux précédents opus, Suprématie peut en outre faire sa carrière en solo sur les écrans. Ainsi, depuis le final épique de L’Affrontement, César et ses survivants simiens se sont retranchés au fin fond de la forêt. Ils sont désormais traqués par le Colonel (Woody Harrelson), un militaire fanatique déchu qui les considère comme une menace à éradiquer pour la survie de l’humanité. Cet archétype du Colonel Kurtz d’Apocalypse Now aurait sans doute mérité d’être davantage approfondi, même si la prestation d’Harrelson tient la distance. Si César a tenté de faire évoluer les siens dans une société pacifique et de négocier un accord de paix entre les deux races, tout bascule ici, lorsque le Colonel et son armée de soldats déclenchent une attaque dévastatrice, qui nourrit notre leader d’un profond désir de vengeance et de guerre. 

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Ce sentiment, qu’il a toujours rejeté, semble désormais inéluctable, le reliant plus que jamais à Koba, son ancien bras droit qui n’accordait aucune pitié à la race humaine dans l’Affrontement. Cette traversée – non pas du désert, mais des montagnes glacées -, prend dés lors ici des allures dingues de western sans concession où se mêle le survival. L’évolution psychologique et mentale de César se mue progressivement en un plus grand combat encore, à surmonter seul. Suprématie aligne en effet des scènes à résonance presque biblique, poussant ce sauveur à délivrer les siens d’une persécution humaine atroce dans cette prison reculée, avant d’aborder une approche plus militaire à travers le duel entre César et le Colonel.

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Matt Reeves mélange ainsi intelligemment les genres tout en continuant d’explorer les grandes thématiques socio-politiques, entre luttes intestines et trahisons, bien qu’elles soient moins solides que dans L’AffrontementMatt Reeves réussit cependant l’exploit de réunir au sommet son excellent travail sur la mise en scène, toujours propre à son style (mouvements panoramiques, travellings, gros plans), et celui sur les décors, la photo et surtout la musique. Michael Giacchino livre une partition plus maîtrisée que celle de L’Affrontement, renvoyant davantage au score tribal du grand Jerry Goldsmith dans le chef-d’oeuvre de Schaffner. Il signe sans doute ici l’une de ses meilleures bandes originales. Une composition orchestrale éclectique, vibrante et imposante qui amplifie la tension et sonde à elle seule les émotions des personnages ainsi que les variations épiques et tragiques.

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Suprématie convie aussi deux nouveaux personnages, avec l’arrivée d’une fillette humaine muette (Amiah Miller), atteinte du virus simien, qui fait écho au Nouvel Ordre mondial installé par Schaffner, et d’un chimpanzé naïf et infantile (Steve Zahn), aux faux air de Gollum, qui apporte une touche d’humour inattendu et appréciable. Matt Reeves parvient donc encore ici à redynamiser une histoire qui respecte la saga originelle, tout en offrant une fin digne à Andy Serkis/César et à tout ce que ces deux figures, derrière et devant la caméra, ont pu accomplir. Une oeuvre qui n’est peut-être pas exempte de certains défauts, mais qui rejoint le cercle très fermé des récentes pépites mainstream matures, comme Mad Max : Fury Road, Logan ou encore Dunkerque. Une trilogie reboot intelligente et noble donc, qui a su rester concentrée sur ses personnages, l’émotion et la prouesse technique des acteurs dans cette histoire d’auto-destruction de l’Humanité.

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  • LA PLANÈTE DES SINGES (War of the Planet of the Apes) de Matt Reeves en salles le 2 août 2017.
  • Avec : Andy Serkis, Woody Harrelson, Steve Zahn, Terry Notary, Karin Konoval, Amiah Miller, Judy Greer, Michael Adamthwaite…
  • Scénario : Mark Bomback
  • Production : Peter Chernin, Dylan Clark, Rick Jaffa, Amanda Silver
  • Photographie : Michael Seresin
  • Montage : William Hoy
  • Décors : James Chinlund
  • Costumes : Melissa Bruning
  • Superviseur effets visuels : Joe Letteri, Dan Lemmon
  • Musique : Michael Giacchino
  • Distribution : 20th Century Fox
  • Durée : 2h22

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