Mary Poppins de Robert Stevenson (1964)
Il a fallu plus de vingt ans à Walt Disney pour convaincre Pamela L. Travers de lui céder les droits de ses ouvrages. Nommée treize fois aux Oscars (et récompensée à cinq reprises), l’adaptation de Stevenson bat les records et devient un chef-d’oeuvre intemporel. Aujourd’hui encore, Mary Poppins est perçue comme la comédie musicale la plus inventive des années 1960. Comment oublier Dick Van Dyke dans le rôle de Bert, évoluant parmi pingouins et autres animaux de cartoons ? La course en chevaux de bois dans la prairie croquée sur le bord d’un trottoir ? Ou encore la dans frénétique des ramoneurs sur les toits de Londres ? Ce n’est pourtant pas le premier film musical de Disney qui mélange les genres, puisque dans Mélodie du Sud (1946), moins connu, les personnages animés côtoient déjà les acteurs filmés en prises de vues réelles.
George Banks (David Tomlinson), riche banquier londonien et sa femme (Glynis Johns), membre des Suffragettes, cherchent désespérément une gouvernante capable d’inculquer les bonnes manières à leurs deux enfants. C’est alors que l’aérienne Mary Poppins (Julie Andrews), descendue des nuages, se propose pour l’emploi. Celle-ci use de ses pouvoirs magiques pour se faire aimer de Jane et Michael.
Dans Mary Poppins, les séquences d’animation métaphorisent les rêves de l’enfance et contribuent à la fluidité de l’ensemble. Les chansons Supercalifragilisticexpialidocious, Chim Chim Cher-ee, A Spoonful of Sugar, Jolly Holiday, et Step In Time, toutes composées par les Frères Sherman, sont devenues des succès et rivalisent avec les classiques du Magicien d’Oz. Chacune d’entre elles sert la narration et donne chair aux personnages.
La fraîcheur et la fougue inimitables de Julie Andrews lui valent un Oscar. Les Studios Disney et Robert Stevenson tenteront de reproduire ce succès avec L’Apprentie Sorcière (1977) mettant en vedettes Angela Lansbury et le même David Tomlinson dans les rôles-titres.