Hair de Milos Forman (1979)
Onze ans après sa création à Broadway, Milos Forman (Vol au-dessus d’un nid de coucou, Man on the Moon, Amadeus), qui nous a tristement quitté le 13 avril 2018 à l’âge de 86 ans, adapte pour le grand écran Hair, un musical subversif de Gerome Ragni, James Rado et Galt MacDermot. Eloignée de l’oeuvre originale, la « comédie rock », phénomène sociale et médiatique, est ici transformée en un récit d’apprentissage qui reflète le conflit socio-politique américain de toute une décennie. Le public y perçoit à la fois une reconstitution historique de la part de Forman ainsi qu’une puissante satire du puritanisme. Par ailleurs, la composition de l’affiche de Hair reflète les inquiétudes de la contre-culture hippie du film.
En 1967, Claude (John Savage), un jeune provincial américain se rend à New York pour s’engager dans l’armée. Il passe quelques jours dans une communauté hippie avant de partir au Vietnam. Initié au LSD, à l’amour libre et au pacifisme, il tombe sous le charme de Sheila (Beverly d’Angelo).
Le réalisateur tchèque, qui modifie le scénario original et le contexte des chansons, abrège ou omet certains succès (comme I Believe in Love, Going Down, Air, My Conviction, Abie Baby…) pour développer davantage l’intrigue de la pièce. La chorégraphe Twyla Tharp, qui signait son premier film musical, est primée pour les turbulentes scènes de danse dans Central Park et les rues de New York.
Aujourd’hui culte, George Lucas refusa de réaliser l’adaptation cinématographique car il travaillait à l’époque sur American Graffiti. Bruce Springsteen et Madonna postulèrent également pour un rôle dans Hair sobrement intitulé « a musical love story ».