Une Étoile est Née (A Star Is Born) de George Cukor (1954)
Bien plus qu’un remake musical (Une Étoile est Née est produit par David O. Selznick en 1937) et d’une histoire d’amour impossible, le film, ici produit par Sidney Luft (l’époux de Judy Garland) est une critique complexe de la machine hollywoodienne. Il met en scène le cinéma et la fabrique de la superproduction dans toute sa splendeur.
Norman Maine (James Mason), star déchue d’Hollywood, rencontre Esther Blodgett (Judy Garland), une jeune chanteuse d’orchestre en quête de reconnaissance. Envouté par son talent, il décide de faire d’elle une vedette du cinéma. Alors que le studio crée Vicki Lester, un amour vrai les rapproche, mais la célébrité les sépare. Norman sombre dès lors dans l’alcoolisme tandis que Vicki atteint les sommets. Ce parallélisme engendre la naissance d’une étoile.
La thématique tragique de ce drame fataliste moderne fait la part belle au couple Mason-Garland. George Cukor (Femmes, Indiscrétions, My Fair Lady) privilégie la dimension autobiographique et s’imprègne du vécu des acteurs pour composer ses personnages, enclins au sacrifice. Avec les célèbres numéros The Man That Got Away, Gotta Have Me Go With You ou Lose That Long Face, Une Étoile est Née est aussi le grand retour de Judy Garland au cinéma, l’emblème même de son prestige. Pourtant, le film sera tronqué en raison de sa longueur et de l’ajout précipité de Born In A Trunk, séquence musicale magistrale durant dix-huit minutes.
Si Vicki Lester obtient la récompense suprême dans la fiction, c’est Grace Kelly qui remporte l’Oscar de la meilleure actrice 1955 pour son rôle dans Une fille de la province (The Country Girl) de George Seaton.
Après la version de Franck Pierson en 1976 mettant en vedette Barbra Streisand et Kris Kristofferson, nous attendons celle de Bradley Cooper avec Lady Gaga dans le rôle-titre prévue pour septembre aux États-Unis.