King – de Montgomery à Memphis : critique

Publié par Erica Farges le 21 août 2018

Synopsis : Depuis le boycott des bus de Montgomery en 1955, l’une des premières actions inspirées par Martin Luther King, jusqu’à son assassinat, le 4 avril 1968 à Memphis, ce documentaire retrace les étapes cruciales de la vie du leader non violent, prix Nobel de la paix en 1964, qui prononça devant plus de 250 000 personnes un discours resté célèbre, commençant par ces mots : « I Have a Dream ».

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King de Montgomery à Memphis - affiche

King de Montgomery à Memphis – affiche

Projeté une seule et unique fois dans plus de quatre cents salles de cinéma étasuniennes le 24 mars 1970, King : de Montgomery à Memphis a par la suite été totalement oublié, et ce pendant quarante ans, malgré une nomination aux Oscars dans la catégorie du meilleur documentaire. Il ne refait surface qu’en 2010, toujours outre-Atlantique, via une version DVD. Sa projection inédite dans les cinémas français pour marquer les cinquante ans de la mort de Martin Luther King est ainsi l’occasion d’apprécier pleinement sa puissance et son intensité, amplifiées par le grand écran. D’autant plus qu’il est conçu avec la participation de deux grands maîtres du cinéma, Sidney Lumet et Joseph L. Mankiewicz. Ce documentaire précieux, centré sur le mouvement pour les droits civiques américains dans les années 1950-1960, ne mentionne jamais la vie intime du leader pacifique et figure emblématique de la lutte contre la ségrégation. Même la séquence poignante de son trente-neuvième anniversaire, le dernier avant son assassinat, montre un homme célébré en tant que Dr. King. King : de Montgomery à Memphis se divise en deux actes articulés autour du discours « I have a dream », prononcé le 28 août 1963 à Washington, et de son prix Nobel de la Paix reçu l’année suivante. Ces deux coups de théâtre successifs sont un tournant : de militant local Martin Luther King devient une personnalité mondialement célèbre pour ses idéaux et leur réalisation à travers des actions non-violentes.

 

King de Montgomery a Memphis

King de Montgomery à Memphis

 

L’ascension, faite de plusieurs victoires qui incitent l’activiste pacifique à augmenter l’amplitude de ses actions, laisse place à un compte à rebours tragique. En devenant une figure notoire, Martin Luther King se transforme en cible privilégiée. Cette personnalité légendaire se distingue rapidement des autres leaders plus virulents du mouvement en mobilisant une grande partie de sa communauté dans une résistance non-violente. Parallèlement, les affrontements enragés se multiplient, c’est le paradoxe de la deuxième moitié du documentaire. Bien que la longueur de King : de Montgomery à Memphis -plus de trois heures- se ressente, la reconstitution de ces épisodes historiques parvient à immerger le spectateur dans la trajectoire d’un personnage fascinant. Une narration visuelle s’établit par un assemblage d’images d’archives choisies pour leur pertinence et la force du message qu’elles véhiculent plutôt que pour leur qualité.

 

King de Montgomery a Memphis

King de Montgomery à Memphis

 

L’absence d’une voix-off laisse les événements parler d’eux-mêmes. L’importance de l’expression orale se retrouve plutôt dans les monologues théâtraux d’acteurs et les discours de Martin Luther King. Les soliloques en regard caméra qui ponctuent la progression de l’action impliquent le public, le prenant à témoin des faits qu’il vient de visionner. De son discours à Montgomery en 1955 à la séquence finale qui immortalise ses paroles, c’est surtout l’élocution de ce prix Nobel de la paix qui est mise en avant tout au long du documentaire. Sorti moins de deux ans après son assassinat, le choc provoqué par ce drame est encore palpable. À travers le corps sans vie de Martin Luther King, qui n’est jamais exhibé à l’écran, et sa voix qui inonde l’église pendant son service funèbre, King : de Montgomery à Memphis libère plus que jamais les paroles et les pensées de ce chantre de la cause noire pour les inscrire indéfiniment dans la mémoire collective.

 

Erica Farges

 

 

 

  • KING : DE MONTGOMERY À MEMPHIS (King: A Filmed Record… Montgomery to Memphis)
  • Sortie salles inédite : 22 août 2018
  • Réalisation : Sidney Lumet et Joseph L. Mankiewicz
  • Avec : Martin Luther King Jr., Anthony Quinn, James Earl Jones, Paul Newman, Ruby Dee, Clarence Williams III, Burt Lancaster, Ben Gazzara, Bill Cosby, Harry Belafonte, Charlton Heston, Joanne Woodward
  • Scénario : Ely A. Landau
  • Production : Ely A. Landau
  • Montage : John Carter et Lora Hays
  • Musique : Coleridge-Taylor Perkinson
  • Distribution : Splendor Films
  • Durée : 3h05
  • Sortie initiale : 24 mars 1970 (États-Unis)

 

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