Synopsis : Cette nouvelle aventure démarre lorsqu’une cyber-attaque révèle l’identité de tous les agents britanniques sous couverture. Johnny English devient alors le dernier espoir des services secrets. Rappelé de sa retraite, il plonge tête la première dans sa mission : découvrir qui est le génie du piratage qui se cache derrière ces attaques. Avec ses méthodes obsolètes Johnny English doit relever les défis de la technologie moderne pour assurer la réussite de sa mission.
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Quinze ans après son lancement, Johnny English contre-attaque, première réalisation cinéma de David Kerr, clôt la trilogie qui parodie les films d’espionnage, notamment les James Bond. Inspiré par les spots publicitaires pour la banque Barclays dans lesquels il apparaissait pendant les années 1990, Rowan Atkinson souhaitait transposer cet espion gaffeur sur grand écran. La franchise produite par la société Working Title (Quatre mariages et un enterrement, Billy Elliot, la trilogie Blood and Ice Cream d’Edgar Wright) utilise la notoriété de Mr.Bean comme principal ressort comique. Au lieu de créer un héros singulier, elle met le personnage dans la peau d’un agent secret. Ce n’est pas vraiment l’Agent English que l’on voit, mais plutôt Mr. Bean avec sa maladresse et son décalage caractéristiques qui s’essaie à l’espionnage, comme lorsqu’il endosse le costume de prêtre le temps d’une cérémonie de mariage dans Quatre mariages et un enterrement. En interprétant le légendaire détective du remake britannique de la série Maigret, Atkinson a eu envie de se relancer dans les aventures de Johnny English. Depuis les débuts de la triade pastiche, William Davies coécrit les scripts avec Robert Wade et Neal Purvis, scénaristes sur la saga 007 à partir de Le monde ne suffit pas. Lors de ce dernier épisode, l’anti-agent, désormais professeur de géographie entraînant secrètement ses élèves au métier d’espion, reprend du service au MI7 pour découvrir l’identité du cybercriminel qui menace la sécurité de la Grande-Bretagne. Une intrigue assez simple, mais plutôt bien gérée.
Ce scénario modeste permet d’exploiter pleinement plusieurs leviers humoristiques et d’élaborer un univers filmique original. English est de nouveau accompagné par son acolyte Bough (Ben Miller), absent de Johnny English, le retour et qui rattrape souvent les catastrophes provoquées par l’excès de confiance de son collègue. Ensemble, ils sillonnent l’Europe à travers de beaux décors variés. Bien que les destinations soient moins exotiques que dans le chapitre précèdent, le périple européen est habilement ponctué de gags réussis donnant un bon rythme à la comédie. Au cours de sa mission, le protagoniste chargé de déjouer les menaces d’un génie des nouvelles technologies garde ses méthodes d’investigation à l’ancienne offrant un contraste désopilant avec l’environnement qui l’entoure. Parmi les divers lieux visités à la façon « Johnny English », l’escapade londonienne de l’agent secret maladroit en réalité virtuelle est particulièrement hilarante.
Outre la présence d’Atkinson, qui tient le haut de l’affiche depuis le commencement, tous les épisodes de la saga possèdent un casting efficace. Ce troisième acte ne fait pas exception. Ben Miller revient après une absence dans Johnny English, le retour, Olga Kurylenko, la James Bond Girl de Quantum of Solace, est une espionne russe qui a pour mission d’éliminer l’Agent English, l’actrice oscarisée Emma Thompson offre une prestation géniale dans le rôle de la Première Ministre du Royaume-Uni pince-sans-rire et Jake Lacy (Obvious Child, Carol, Girls) interprète un jeune dirigeant d’entreprise milliardaire de la Silicon Valley.  Â
Péripéties d’un espion rétro dans un monde high-tech, Johnny English, contre-attaque réitère les procédés qui ont fait le succès de ses prédécesseurs tout en leur insufflant de la nouveauté pour clore en beauté cet hommage parodique au style 007. Rowan Atkinson déclenche une dernière attaque massive d’humour dans la peau de l’agent secret le plus hurluberlu d’Angleterre.
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- JOHNNY ENGLISH CONTRE-ATTAQUE (Johnny English Strikes Again)
- Sortie salles : 10 octobre 2018
- Réalisation : David Kerr
- Avec : Rowan Atkinson, Emma Thompson, Olga Kurylenko, Ben Miller, Jake Lacy, David Mumeni, Adam James, Irena Tyshyna, Eddie O’Connell, Miranda Hennessy
- Scénario : William Davies, Robert Wade, Neal Purvis
- Production : Chris Clark, Tim Bevan, Eric Fellner, Rowan Atkinson
- Photographie : Florian Hoffmeister
- Montage : Tony Cranstoun et Mark Everson
- Décors : Liz Griffiths
- Costumes : Annie Hardinge
- Musique : Howard Goodall
- Distribution : Universal Pictures International France
- Durée : 1h29