Résumé : Viva Cinecittà! est une évocation vivante du cinéma italien en son Âge d’Or, à travers douze portraits consacrés aux Maîtres qui, en quelques années, hissèrent les films de la Péninsule au sommet du 7e art et l’y maintinrent pendant quelques décennies: De Sica, Rossellini, Fellini, Visconti, Pasolini, Antonioni, Blasetti, Soldati, Cottafavi, Comencini, Rosi, Olmi. Ces noms sont incontournables. Ce sont eux les rois du cinéma italien, les grands registi de Cinecittà.
♥♥♥♥♥
Sous la plume de Philippe d’Hugues, critique, historien du cinéma et ancien administrateur de la Cinémathèque française, se décline l’identité de figures incontournables du cinéma italien et du Septième art. L’étude de ces douze réalisateurs se divise en autant de chapitres différents qui reviennent sur l’ensemble de carrières conjointement marquées par un esprit national et une indéniable valeur historique. Ce large tour d’horizon monographique a donc le mérite de retracer tout un pan de l’histoire du cinéma tout en dégageant les grands axes d’œuvres singulières. De 1945 à 1980, de l’après-guerre et des débuts du néoréalisme à la mort annoncée de Cinecittà par la politique télévisuelle de Berlusconi, Philippe d’Hugues envisage les différentes facettes d’un cinéma italien qui est resté pendant près de quarante années la terre du cinéma européen. Pionniers du renouveau cinématographique transalpin (Blasetti, Soldati), représentants du néoréalisme (Rossellini, De Sica), super-auteurs des années 1960 et 1970 (Fellini, Visconti, Antonioni, Pasolini), maestro de la comédie (Comencini), du cinéma de genre (Cottafavi), du film-politique (Rosi), et premier héritier des maîtres de l’après-guerre (Olmi) se répondent selon un curieux jeu d’échos thématiques et stylistiques que développe l’auteur à travers une réflexion synecdochique. La clarté du travail historique et la subjectivité de l’entreprise critique font le prix de cette argumentation qui revient sur quelques idées reçues largement répandues (Cottafavi comme simple réalisateur de péplums, Visconti en aristocrate communiste). À cet engagement répond parfois des parti-pris discutables (l’attachement d’Antonioni à certains films de propagande nazi durant sa période de critique est ici excusé de façon un peu rapide), mais qui ne doivent en rien minimiser l’apport de cet ensemble destiné à la fois au grand public et aux cinéphiles. Au joli cahier iconographie intégré au milieu de l’ouvrage répond la présence d’un index des noms, d’une filmographie en DVD très appréciable, ainsi qu’une bibliographie sélective assez longue mais à l’intérieur de laquelle on notera l’absence de certains incunables (ainsi du Dossier Rosi de Michel Ciment qui reste pourtant la référence française concernant le réalisateur de Salvatore Giuliano).
- VIVA CINECCITÀ ! LES DOUZE ROIS DU CINÉMA ITALIEN
- Auteur : Philippe d’Hugues
- Éditions : Éditions de Fallois
- Date de parution : 13 mars 2019
- Format : 250 pages
- Tarif : 22 € (print) – 16,99 € (numérique)