L’augmentation du trafic pourrait conduire à une réduction des bandes passantes vers les sites de divertissement au profit du télétravail.
En confinement, le télétravail et les sessions de repos ne font pas bon ménage. En effet, alors que toute la France tourne au ralenti, et que la majorité des salariés travaillent de chez eux, les connexions se multiplient et le trafic internet est au plus haut. Coup de théâtre ce 15 mars, le Journal Du Dimanche affirme que les opérateurs de télécoms pourraient bien réduire les bandes passantes vers les sites de divertissement au profit des sites professionnels en cas de forte affluence.
Si pour l’instant, comme l’assure Arthur Dreyfuss, président de la Fédération Française des Télécoms, « Les infrastructures sont dimensionnées pour absorber des pics d’activité », la prise d’assaut des jeux en ligne tels que Fortnite, de Youtube ou des plateformes telles que Netflix et tout bientôt Disney+ pourrait à l’avenir causer problème.
La quarantaine du pays exigée par l’enclenchement du stade 3 samedi 14 mars afin d’endiguer la pandémie de COVID-19, a entraîné une adaptation du réseau et des opérateurs : « Tous les opérateurs télécoms ont mobilisé des milliers d’ingénieurs et de techniciens qui superviseront et entretiendront l’ensemble du réseau ». Toutefois, si l’utilisation venait à dépasser un certain seuil, les opérateurs se réservent la possibilité de fermer les robinets, privilégiant les « usages professionnels », explique le JDD, sans spécifier plus en détails ce qu’englobe ce terme.
Cette immiscion des télécoms dans la vie privée de leurs clients n’est pas inédite. Aux États-Unis par exemple, les opérateurs s’arrogent le droit de réduire les bandes passantes vers certains sites, afin de limiter la consommation de données. Un bridage sélectif relayé en 2018 par BFMTV, qui cite une étude de David Choffnes, laquelle prouve que les applications de streaming telles que Netflix et Amazon Prime sont les plus concernées, et ce suivant les opérateurs du pays. Si les entreprises visées plaident la simple gestion de réseau, l’orientation commerciale vers des forfaits onéreux pour atteindre un débit plus satisfaisant est grandement suspectée.
Pour l’heure, en France, aucune décision n’est encore prise et la saturation du réseau n’est pas encore constatée.