Résumé : Depuis sa première édition il y a 25 ans, l’Analyse des films est devenu un classique des études cinématographiques. Après avoir défini l’activité analytique, l’ouvrage présente successivement l’analyse du fait narratif et du récit, l’analyse plastique et sonore, et enfin le rapport à l’histoire. Jacques Aumont et Michel Marie y démontrent que l’analyse prend tout son sens si elle débouche sur une réflexion générale, qui dépasse le cas particulier de l’œuvre étudiée. Ils se sont efforcés de décrire et de commenter les meilleures analyses publiées en français et dans d’autres langues, et d’en retenir les acquis méthodologiques. Les divers outils d’analyse sont illustrés à l’aide de tableaux, de schémas ou de photogrammes, et portent sur des films puisés dans toute l’histoire du cinéma. Cette quatrième édition enrichie d’exemples récents de l’Analyse des films est plus que jamais « une bible et un sésame » pour tous les étudiants en cinéma et les cinéphiles.
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Depuis sa première parution en 1988, L’Analyse des films de Jacques Aumont, professeur émérite à l’université Sorbonne Nouvelle et directeur d’études à l’EHESS, et Michel Marie, professeur émérite à l’université Sorbonne Nouvelle, s’est imposé comme un incontournable des études cinématographiques. Sorte d’historiographie consacrée à l’écriture analytique, l’ouvrage repose sur une triple approche scientifique à la fois historique, méthodologique et esthétique. De fait, l’exercice de l’analyse prend une valeur protéiforme, relevant de l’évolution d’une pratique dont la nature commune se développe progressivement vers une acquisition de savoirs propres. De la question pratique (qu’implique l’analyse d’une séquence isolée ou de se confronter à des expériences limites comme un film réalisé en un plan unique ?) à ses divers prolongements (l’analyse interprétative, structurale, figurale, monographique…), les auteurs cernent l’ensemble des particularités que constitue la vision du film et son appréhension. La place du spectateur dans le développement du récit et du mouvement des images, l’apport du son (musique, dialogues), ou les modifications engendrées par l’apparition du numérique approfondissent les réflexions initiales de l’ouvrage encore enrichies par la présence d’exemples récents (Melancholia de Lars von Trier, A Touch of Sin de Jia Zhangke…).
L’exhaustivité de ce tour d’horizon s’accomplit par la prise en compte d’un cinéma des marges. Le documentaire ou le film-essai sont ainsi étudiés comme une possible ouverture du médium cinématographique vers un nouveau champ de réceptions critiques. Si le film constitue bien le principal socle de cette étude, Aumont et Marie prennent soin de rappeler l’importance tenue par leurs exégètes. Aux plus fameux d’entre eux (Barthes, Eisenstein, Metz, Lyotard, Bazin) s’ajoute la mention d’auteurs contemporains (de Laurent Jullier à Alain Bergala, en passant par Philippe Dubois ou Emmanuel Burdeau) dont l’intérêt des ouvrages est parfaitement mis en lumière par de solides comptes rendus.
Les illustrations d’excellente facture qui traversent l’ouvrage permettent de mieux cerner l’exposé des auteurs, tandis que les annexes (comprenant index des noms et des notions ainsi qu’une importante bibliographique) touchent à la complétude. On ne saurait donc que trop conseiller de se reporter à cette nouvelle édition aussi enrichie qu’enrichissante.