La Méthode Williams de Reinaldo Marcus Green : critique

Publié par CineChronicle le 30 novembre 2021

Synopsis : Derrière les victoires en série des sœurs Venus et Serena Williams en tournois du Grand Chelem, il y a leur père, Richard Williams. Avant même leurs naissances, il a élaboré un plan de 78 pages détaillant la méthode qu’il allait suivre pour entraîner celles qui allaient compter parmi les plus grandes joueuses de tennis au monde.

♥♥♥♥♥

 

La Methode Williams - affiche

La Methode Williams – affiche

Après des succès comme Borg McEnroe ou encore Battle of the Sexes, le tennis s’invite à nouveau au cinéma. Avec deux longs-métrages à son actif et quelques courts, le réalisateur Reinaldo Marcus Green revient avec un biopic porté par Will Smith dans le rôle-titre, consacré à l’ascension de deux des plus grandes joueuses de tennis au monde. Le film a déjà comme vraie force d’avoir choisi de traiter le sujet via un angle à même de toucher un public bien plus large que les seuls amateurs de tennis. En s’intéressant à l’impact sociétal de l’émergence d’icônes du tennis mondial femmes et afro-américaines, Reinaldo Marcus Green met en avant une histoire palpitante et inspirante d’ascension sociale et d’engagement contre les discriminations. Si le récit aborde largement l’entraînement des sœurs Williams, il est parsemé de rappels de leur famille à leur situation précaire, dans leur quartier de Compton : ici une scène d’assassinat au volant, là un bulletin télévisé sur l’affaire Rodney King… Au milieu de ce cadre de vie rude, Saniyya Sidney et Demi Singleton incarnent toute la détermination respectivement de Venus et Serena Williams. On suit surtout Venus, l’aînée, qui débute la première une carrière impressionnante sur les chapeaux de roues. À mesure que ses talents se révèlent, Richard l’emmène suivre des cours auprès du prestigieux Rick Macci, coach de renom brillamment incarné par un Jon Bernthal en grande forme. Se posent alors aux sœurs Williams des dilemmes qu’on voit rarement à l’écran : la question de la santé mentale chez les jeunes athlètes en pleine ascension, ainsi que le fait, pour Serena Williams, de devoir vivre dans l’ombre de sa grande sœur. C’est sur Venus que Richard concentre ses efforts, tout en assurant à sa petite sœur que son « tour » viendra, se référant éternellement à son fameux « plan ».

 

La methode Williams

La méthode Williams

 

Dans le rôle du patriarche, on a droit au Will Smith des grands jours, clairement habité par l’énergie qu’il avait déjà pu insuffler à Mohammed Ali dans le biopic que Michael Mann lui avait consacré. Sa tendance à se mettre en avant dans des rôles de père protecteur convient ici parfaitement à l’histoire, et il excelle particulièrement dans une scène où, face à la police, il crie sa détermination à sortir ses filles de la misère, à n’importe quel prix. C’est peut-être d’ailleurs la limite du rôle donné à l’acteur, qui souffre parfois d’une écriture trop caricaturale.

 

Le personnage de Richard Williams devient parfois à l’écran un véritable pique-assiette, exigeant tous les avantages des clubs professionnels sans en accepter toutes les règles. On en vient à douter sérieusement de la réalité du film quand Venus Williams est retirée du circuit pro par son père, lequel continue de vivre avec sa famille dans la maison floridienne payée par le club.

 

La methode Williams

La méthode Williams

 

La réalisation souffre également d’une certaine platitude, à l’exception des scènes de tennis, assez intenses, le film est assez banal visuellement, que ce soit au niveau du cadre ou des couleurs. En fait, le scénario est au centre des préoccupations dans La Méthode Williams, ce qui pourrait suffire s’il ne souffrait pas de certaines exagérations qui peuvent faire sortir du film. Restent certaines scènes en famille, de nombreux secrets de la vie d’une jeune athlète, et surtout les scènes de matchs qui conservent au film de Reinaldo Marcus Green l’aura d’un biopic tout à fait correct, qui aura le mérite de faire connaître à tout le monde à quel point les sœurs Williams auront marqué leur discipline.

 

Théotime Roux

 

 

 

  • LA MÉTHODE WILLIAMS (King Richard)
  • Sortie salles : 1er décembre 2021
  • Réalisation : Reinaldo Marcus Green
  • Avec : Will Smith, Aunjanue Ellis, Saniyya Sidney, Demi Singleton, Jon Bernthal, Tony Goldwyn, Susie Abromeit, Katrina Begin, Kevin Dunn, Craig Tate
  • Scénario : Zach Baylin
  • Production : Lynn Harris, James Lassiter, Will Smith, Tim White, Trevor White
  • Montage : Pamela Martin
  • Décors : William Arnold et Wynn Thomas
  • Costumes : Sharen Davis
  • Musique : Kris Bowers
  • Distribution : Warner Bros.
  • Durée : 2 h 18

 

Commentaires

A la Une

Carrousel Studios : Omar Sy, Louis Leterrier et Thomas Benski lancent une société de production

Cette nouvelle société de production, cofondée par le trio, développera et produira des films et séries pour le marché mondial et s’entourera de talents émergents et confirmés. 

Scream 7 : Neve Campbell fera son grand retour dans le prochain opus de la saga horrifique

Neve Campbell absente du sixième opus retrouvera également le scénariste Kevin Williamson qui réalisera ce septième volet de la franchise.

The Batman 2 : La suite du film à succès sortira finalement en 2026 

Initialement prévue pour octobre 2025, la suite de The Batman de Matt Reeves, avec en vedette Robert Pattinson, est finalement attendue sur les écrans en 2026.

SNL 1975 : Gabriel Labelle incarnera le producteur Lorne Michaels

Gabriel Labelle, révélé dans The Fabelmans de Steven Spielberg, jouera le producteur de Saturday Night Live, Lorne Michaels, dans le biopic consacré à l’émission mythique et réalisé par Jason Reitman.

Oscars 2024 : Oppenheimer règne en maître et Anatomie d’une Chute repart avec une statuette

Les prédictions de la 96e cérémonie des Oscars, qui s’est déroulée à Los Angeles, l’annonçaient. Oppenheimer, mastodonte de l’année 2023, a écrasé la concurrence en repartant avec 7 Oscars sur 13 nominations…

Nos vidéos

Box OFFICE France

Titre Cette sem. Nbr Sem. Cumul
1 DUNE DEUXIEME PARTIE 1 000 326 2 2 384 325
2 UNE VIE 248 396 3 1 032 947
3 BOLERO 177 724 1 177 724
4 BOB MARLEY : ONE LOVE 172 507 4 1 709 717
5 MAISON DE RETRAITE 2 157 376 4 1 311 381
6 COCORICO 139 660 5 1 741 705
7 CHIEN & CHAT 129 479 4 1 022 390
8 14 JOURS POUR ALLER MIEUX 126 678 1 126 678
9 LA SALLE DES PROFS 90 612 1 90 612
10 IMAGINARY 89 440 1 89 440

Source: CBO Box office

Nos Podcasts