Décédé le 17 mai 2022, le compositeur grec, pionnier de la musique électronique et largement connu pour ses musiques de films, est décédé des suites du Covid-19 à l’âge de 79 ans.
Vangelis, de son vrai nom Evángelos Odysséas Papathanassíou, est un musicien autodidacte. D’abord sensible au jazz, puis au rock progressif, ce natif d’Agría en Grèce commence à composer des bandes originales dès 1970, pour des films et documentaires.
C’est grâce à l’un d’eux, L’Opéra sauvage de Frédéric Rossif, et à son album solo China, que le producteur David Puttnam fait le choix surprenant de l’engager pour son drame sportif d’époque, Chariots de feu d’Hugh Hudson. En 1981, la renommée de Vangelis devient mondiale et le thème du film gravé dans les mémoires.
Il remporte, l’année suivante l’Oscar de la meilleure musique de film mais refuse d’assister à la cérémonie : « Ils m’ont mis beaucoup la pression pour que j’aille en Amérique pour récupérer la statuette », a-t-il déclaré à un journaliste britannique de l’époque. « Mais je n’aime pas être poussé, surtout pour ça. Je déteste l’idée de compétition. ».
Le compositeur deviendra immédiatement en vogue et attire l’attention de Ridley Scott qui lui confie son prochain film de science-fiction, Blade Runner. Le succès est également au rendez-vous grâce au mélange entre musique classique et synthétiseur qui accompagne l’ambiance sombre du film.
Vangelis enchaîne ensuite les projets avec Missing de Costa-Gavras, 1492 : Christophe Colomb de Ridley Scott, Alexandre d’Oliver Stone, ainsi que de nombreux documentaires. En 2002, il composera l’hymne de la Coupe du monde de football et participera à des collaborations avec la NASA et l’Agence spatiale européenne afin d’accompagner des missions de sondes.
Préférant le travail en studio aux interviews, Vangelis a été un véritable défenseur de la musique électronique : « Les gens disent que le synthétiseur est une machine, et non un son naturel. Tout est naturel. Le premier instrument construit – une flûte ou peut-être un tam-tam – était une machine à créer du son. Les instruments acoustiques conventionnels, comme une guitare, sont fantastiques, mais limités et produisent toujours le même type de son. [Le synthétiseur] permet d’aller au-delà de ce que nous connaissons. Vous pouvez partir d’un bip, et développer toute une gamme de sons avec des variations infinies. C’est incroyable. »
Emilie Bollache