Synopsis : L’histoire débute le 22 juin 1990 dans la petite ville anglaise de Newton Haven : cinq adolescents au comble de l’âge ingrat fêtent la fin des cours en se lançant dans une tournée épique des pubs de la ville. Malgré leur enthousiasme, et avec l’absorption d’un nombre impressionnant de pintes de bière, ils ne parviennent pas à leur but, le dernier pub sur leur liste : The World’s End (La Fin du Monde). Une vingtaine d’années plus tard, nos cinq mousquetaires ont tous quitté leur ville natale et sont devenus des hommes avec femme, enfants et responsabilités, à l’alarmante exception de celui qui fut un temps leur meneur, Gary King, un quarantenaire tirant exagérément sur la corde de son adolescence attardée. L’incorrigible Gary, tristement conscient du décalage qui le sépare aujourd’hui de son meilleur ami d’antan Andy, souhaite coûte que coûte réitérer l’épreuve de leur marathon alcoolisé. Il convainc Andy, Steven, Oliver et Peter de se réunir un vendredi après-midi. Gary est comme un poisson dans l’eau. Le défi : une nuit, cinq potes, douze pubs, avec un minimum d’une pinte chacun par pub. À leur arrivée à Newton Haven, le club des cinq retrouve Sam, la soeur d’Oliver pour qui Gary et Steven en pincent toujours. Alors que la fine équipe tente, tant bien que mal, d’accorder le passé avec le présent, une série de retrouvailles avec de vieilles connaissances et des lieux familiers les font soudain prendre conscience que le véritable enjeu, c’est l’avenir, non seulement le leur, mais celui de l’humanité entière, et arriver à «La Fin du Monde» devient le dernier de leurs soucis…

 

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LE dernier pub avant la fin du monde the world's endAprès Shaun Of the Dead (2004) et Hot Fuzz (2007), The World’s End marque le troisième et dernier volet de la fameuse trilogie ‘Three flavor Cornetto’. Trilogie officieuse dont le superficiel concept – du propre aveu de ses auteurs – est né seulement à partir du second. Bien souvent le troisième volet d’un triptyque est l’épisode de trop, celui dans lequel l’essoufflement créatif commence à se faire sentir et où le fluide commence à se tarir. Mais ce n’est pas du tout le cas ici. Edgar Wright et Simon Pegg cosignent encore un scénario méticuleusement construit, très riche, détaillé, drôle et sincère. Le film combine intelligemment des éléments faisant écho à ces prédécesseurs : les héros doivent faire face à l’invasion de créatures surnaturelles qui ne leur veulent pas du bien avec une action se déroulant dans une sympathique petite ville d’Angleterre. De prime abord, cela pourrait être une redite. Mais non. The World’s End approfondit les thèmes et va bien au-delà se construisant comme une quête chevaleresque, à la manière des trois Mousquetaires et de la légende du Roi Arthur, où chaque pub représente une étape bien précise. Les noms des personnages vont d’ailleurs clairement dans ce sens puisque tous font références à la royauté (King, Knightley, Prince, Chamberlain et Page).

 

Le dernier pub avant la fin du monde1

 

Le récit se concentre sur cinq amis d’enfance qui se retrouvent vingt ans après avoir tenté sans succès le « barathon » (douze pubs avec une pinte à chaque arrêt) pour retenter l’exploit à nouveau. Gary King, quadra dont le compteur est resté bloqué à l’adolescence, convainc laborieusement ses anciens amis peu motivés de retourner dans la ville de leur adolescence le temps d’un week end. Mais l’endroit qu’ils découvrent n’est plus vraiment celui qu’ils ont laissé dans leur jeunesse… The World’s End est peuplé de visages familiers connus ou entrevus dans les deux premiers volets et même dans l’excellente série Spaced. Simon Pegg ici campe finalement un personnage différent. Gary King, l’adolescent attardé et irresponsable, bien que très drôle, possède des fêlures bien plus profondes que celles du héros de Shaun of the Dead et de Hot Fuzz. Quant à Nick Frost, il est la véritable surprise du film. Andy est un personnage adulte et responsable, à l’opposé des quelques rôles de benêts sympathiques qu’il avait interprété jusque-là. Du coup, la relation entre les deux protagonistes est bien plus complexe et plus mature. De leurs côtés, Paddy Considine et Martin Freeman, qui avaient des rôles plus secondaires dans Hot Fuzz, complètent le groupe avec Eddie Marsan se révélant ici très touchant car c’est sa première apparition dans un film d’Edgar Wright. Celui-ci se paie en plus le luxe d’avoir un autre James Bond. Après Timothy Dalton, c’est au tour de Pierce Brosnan. Mais aussi une James Bond Girl, la trop rare Rosamund Pike.

 

Le dernier pub avant la fin du monde2

 

Mais outre son casting réussi, Edgar Wright signe comme à l’accoutumée une mise en scène réglée au millimètre avec des changements de rythme qui définissent sa marque de fabrique. Avec son budget confortable de 20 millions de dollars, The World’s End est d’une belle facture visuelle, dont la photographie est signée par Bill Pope (Matrix) le plaçant parmi les comédies récentes les mieux réalisées. La parenthèse Scott Pillgrim, malgré son échec au box office, a permis au réalisateur et au directeur de la photographie de se faire la main sur les scènes de combats. Le film est ainsi truffé de scènes d’actions très habilement orchestrées, dont une se révèle un mémorable combat dans les toilettes d’un pub. Le tout rythmé par une excellente bande-son avec des hits sortis entre 1987 et 1992. Dans The World’ End, la fin est proche. La fin du monde bien sûr, mais pas seulement. C’est aussi la fin de l’innocence, d’une période, d’une époque. Tous ces éléments donnent au film une tonalité plus sombre qu’à ces prédécesseurs lui conférant une maturité qui sied parfaitement à son statut de troisième et dernier volet de la trilogie. Il marque ainsi certes la fin d’un cycle, mais pas celle de la collaboration Wright/Frost/Pegg. Du moins, espérons-le. Car faire la tournée des bars en leur compagnie est tout de même assez enivrant…

 

Nicolas Christian

 

 

LE DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE (THE WORLD’S END) d’Edgar Wright en salles le 28 août avec Simon Pegg, Nick Frost, Rosamund Pike, Martin Freeman, Eddie Marsan, Paddy Considine, Mark Heap, David Bradley, Pierce Brosnan. Scénario : Edgar Wright, Simon Pegg. Producteurs : Tim Bevan, Eric Fellner, Nira Park. Decors : Sara Wan. Costumes : Guy Speranza. Montage : Paul Machiss. Photo : Bill Pope. Musique : Steven Price. Distribution: Universal. Durée : 1h49.  

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