Jack Crawford, le directeur du Département des sciences comportementales du FBI, demande à Will Graham, un jeune profiler particulièrement doué, de reprendre du service afin d’enquêter sur des meurtres. Particulièrement instable, Will va développer une relation particulière avec le célèbre psychiatre Hannibal Lecter.

 

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Hannibal affiche NBCBasé sur les personnages du roman Dragon Rouge de Thomas Harris, Hannibal explore les événements antérieurs à l’histoire. Le récit se focalise donc sur la rencontre entre les deux principaux protagonistes : Will Graham et Hannibal Lecter… un pari assez risqué. Si le film Le silence des agneaux avait fait beaucoup parler de lui à sa sortie avant de donner naissance à deux suites assez moyennes (Hannibal et Dragon Rouge), c’est clairement sur la première adaptation au cinéma du roman de Thomas Harris, Le sixième Sens (Manhunter) en 1987 de Michael Mann, que se base la série. Et c’est une très bonne nouvelle. Dès le premier épisode, on retrouve cette atmosphère si particulière du film à la limite du fantastique, une sorte d’ambiance entre réalité et songe qui cadre parfaitement avec le propos. Car Hannibal n’est pas vraiment une série policière, c’est plutôt une plongée dans la psyché tourmentée de l’homme. Aussi, inutile de s’attendre à des enquêtes très minutieuses, à des poursuites en voiture ou à des échanges nourris de coups de feu. Non, c’est bien ce qui se passe dans la tête des protagonistes qui intéresse les scénaristes et le duel mental que vont se livrer Will et Hannibal. Nous sommes plus en présence d’un thriller psychiatrique que d’autre chose et toute la série se focalise sur quelques personnages-clefs.

 

Hannibal - Saison 1

 

Bien entendu, le premier défi à relever, c’était le rôle d’Hannibal Lecter. Il est la pierre angulaire de cette histoire et son interprète se devait de livrer une prestation exceptionnelle pour succéder à des pointures comme Brian Cox et surtout Anthony Hopkins. Le choix de Mads Mikkelsen (après que David Tennant eut été envisagé) surprend au début mais on se laisse très rapidement séduire avant d’adhérer pleinement. Si Brian Cox se voulait un Hannibal à l’intelligence diabolique et Anthony Hopkins un Hannibal plus raffiné mais tout aussi inquiétant, Mads Mikkelsen apporte au personnage autre chose, une note à la fois plus délicate et subtile. Il est extrêmement séduisant avec une voix presque hypnotique (tout du moins en version originale). Là où le regard d’Anthony Hopkins vous donnait l’impression immédiate d’être la proie d’un prédateur supérieur, Mikkelsen s’avère charmeur, extrêmement mesuré dans toutes ses attitudes et d’une intelligence redoutable. Ses motivations sont également beaucoup plus complexes, comme l’illustre sa relation avec Will Graham. Même s’il tisse au fil des épisodes une toile d’intrigues ayant pour but la perte de Will, il est littéralement fasciné par cet homme qu’il va même jusqu’à considérer comme son seul ami. Hannibal sait qu’il est un monstre, il sait qu’il est un être anormal dont la perception du monde est altérée.

 

Hannibal - Saison 1

 

Quand il rencontre Graham, il découvre une autre psyché anormale dont il veut comprendre la nature et avec laquelle il ressent une profonde affinité. La relation d’Hannibal avec sa propre psychiatre (Gillian « X-files » Anderson) est à cet égard un élément fondamental de la série qui nous fait découvrir une facette plus intime et plus torturée du personnage. Il en va de même pour la relation qu’il entretient avec Abigail Hobbs, la fille d’un tueur en série, qu’il tente de protéger de ses propres instincts. Hannibal est donc un individu fascinant qui séduit immédiatement le spectateur. Et malgré le fait de savoir pertinemment ce qu’il est, on ne peut s’empêcher de s’attacher à lui, d’être littéralement envoûté par sa personnalité. Mads Mikkelsen réussit le tour de force d’imposer un Hannibal encore plus convaincant que ses illustres prédécesseurs. L’art culinaire est au cœur du raffinement extrême que les scénaristes donnent au personnage. Chaque titre des épisodes (en français s’il vous plaît) a un rapport avec de la nourriture. Potage, Buffet froid, Rôti, etc. autant d’intitulés assez peu communs pour une série traitant de psychopathes. Régulièrement Hannibal gratifie ses invités de recettes aussi savantes que délicieuses mais dont les ingrédients, dans certaines scènes, s’avèrent assez suspects.

 

Hannibal Hugh Dancy

 

Autre personnage de premier plan, Will Graham dont la complexité a dû donner bien du fil à retordre aux scénaristes. Non seulement, il fallait que l’acteur l’interprétant, se hisse à la hauteur de la performance de Mads Mikkelsen mais il fallait également transcrire de manière crédible son talent très particulier. C’est Hugh Dancy qui relève le défi et sa prestation s’avère plus que convaincante, largement à la hauteur de William L. Petersen qui avait déjà placé la barre assez haute dans Le Sixième Sens. C’est par l’intermédiaire de Will que l’on plonge véritablement dans les méandres de l’âme humaine car il est doté de la capacité d’examiner une scène de crime en se projetant presque dans l’esprit du meurtrier. On imagine sans mal ce à quoi il s’expose. S’il est capable d’entrer dans l’esprit d’un tueur, qu’est-ce qu’il laisse entrer dans le sien en retour ? Et très rapidement les choses vont se compliquer quand il va abattre un meurtrier dont la présence ne cessera de le hanter. Aussi, au fil des épisodes, on assiste à la lente descente aux enfers de Will qui se rapproche inexorablement du Point de Rupture, le moment où il perdra totalement pied et où il sera incapable de faire la différence entre la réalité et ses hallucinations. Poussé à aller de plus en plus loin par un Jack Crawford (excellent Laurence Fishburne) qui refuse de se passer de son talent unique, il est aussi victime d’un Hannibal qui veut savoir jusqu’où il peut aller, jusqu’où le conduira son délire. Car Hannibal veut comprendre sa propre anormalité en étudiant Will qu’il pense aussi unique que lui. Seule le Docteur Alana Bloom (Caroline Dhavernas) s’inquiète véritablement mais son amour pour lui, la fait douter de son objectivité. Hugh Dancy livre l’interprétation remarquable d’un Will dépressif et torturé dont les hallucinations confèrent à la série une atmosphère à la fois onirique et fantastique. Terrorisé par ce qu’il craint de devenir, il s’enfonce inexorablement dans l’abime obscur qu’il a fixé trop longtemps.

 

Hannibal - Saison 1

 

A tous les points de vue, la série a bénéficié d’un très grand soin que ce soit sa photographie, sa réalisation, son générique (court mais splendide) et même jusqu’aux meurtres qui ont tous un rapport avec l’art. Ils sont représentés comme des sortes de compositions artistiques particulièrement monstrueuses. A aucun moment les scénaristes ne tentent de les justifier, mais ils les présentent de manière froide et analytique en se basant sur la perception altérée des tueurs. L’ambiance de la série est donc assez lourde et les sujets abordés sont à la fois fascinants et complexes. Même s’il semble que les créateurs aient prévu quatre saisons pour mener leur histoire à bien afin de recoller avec les événements du Sixième Sens, la chute des taux d’audience est assez inquiétante. Il est vrai qu’Hannibal ne s’adresse pas franchement à un large public. Certains l’ont qualifié de série « dépressive », « choquante » et « macabre ». Ce n’est pas tout à fait faux mais il serait bien dommage de ne pas aller jusqu’au bout de cette petite perle télévisuelle, de cette exploration de la folie humaine qui nous pousse à nous poser bien des questions sur la fragilité et la complexité psychique de l’homme. En attendant, une seconde saison de 13 épisodes est confirmée, c’est déjà ça !

 

 

 

Série américaine créée par Thomas Harris et Bryan Fuller d’après le roman de Thomas Harris, de 13 épisodes de 43 minutes et diffusée sur NBC à partir du 4 Avril 2013 avec Hugh Dancy, Mads Mikkelsen, Caroline Dhavernas, Hetienne Park et Laurence Fishburne. La série sera diffusée en France sur Canal+.

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