Après avoir remporté le grand prix au 7e festival de Rome pour son nouveau film Marfa Girl, le cinéaste et photographe américain septuagénaire Larry Clark (Kids, KEN PARK, Bully…) continue de se démarquer et de faire polémique. Il a fait scandale lors de la conférence de presse du film en confirmant que Marfa Girl sera diffusé en exclusivité et uniquement sur internet, en streaming payant.
Selon Télérama (via le blog d’une journaliste du Monde), il a donné le ton de ses intentions en se débarrassant des intermédiaires, des producteurs et de la hiérarchie des médias : « J’ai envie de dire à Hollywood d’aller se faire foutre (I wanted to say fuck you to Hollywood). Chez les moins de 35 ans, tout le monde regarde les films sur internet. Alors je vois tous ces gens qui pleurent, olala, les films sont menacés, les gens ne viennent plus dans les salles, Internet c’est la fin des haricots… Mais arrêtez! (« Well get over it! »). Si tout le monde regarde les films sur son ordinateur, télécharge les séries télé, passe sa vie sur Youtube, si tous les jeunes passent leur temps devant leurs ordinateurs à organiser leur soirée, draguer les filles, alors allez directement à eux! Proposez leur les films en ligne.« .
Aucune exploitation en salles ne sera donc prévue, ni de sortie en DVD/Blu-ray. Marfa Girl, qui traite de l’adolescence perturbée, l’un des thèmes fondateurs de prédilection du cinéaste, est donc accessible en anglais avec l’option des sous-titres italiens et français pour 5,99$ depuis le 20 novembre sur le site officiel Larryclark.com.
Synopsis : A Marfa (Texas), il y a une confrontation permanente entre la communauté artistique, les Blancs et les Hispaniques. Il y a aussi une patrouille de frontière omniprésente, même si Marfa est à une centaine de kilomètres de la frontière, ou encore un couvre-feu à 23h pour les adolescents. Au milieu de tout ça, il y a Adam, 16 ans. Sa voisine, Donna, 23 ans, mère d’un enfant d’un an, fiancée à un dealer de drogues, est déterminée à le séduire…
La dernière polémique de Larry Clark, habitué et nourrisseur des commissions de censure depuis des années au travers de sa filmographie, remonte à sa première rétrospective au Musée d’Art Moderne à Paris en octobre 2010. Nous avions en effet annoncé que l’exposition KISS THE PAST HELLO, dédiée à ses photographies et jugée trop explicite, avait été interdite aux moins de 18 ans, privant donc les adolescents – cœur de cible – de l’accès à son travail talentueux.
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