Mon fils de Eran Riklis: critique

Publié par Julie Braun le 11 février 2015

Synopsis : Iyad a grandi dans une ville arabe en Israël. A 16 ans, il intègre un prestigieux internat juif à Jérusalem. Il est le premier et seul Arabe à y être admis. Il est progressivement accepté par ses camarades mais n’a qu’un véritable ami, Yonatan, un garçon atteint d’une maladie héréditaire. Iyad se rapproche de la famille de Yonatan, apportant du courage et de la force à sa mère Edna. Il devient vite le deuxième fils de la famille…

 

♥♥♥♥

 

Mon fils de Eran Riklis - affiche

Mon fils de Eran Riklis – affiche

Après avoir abordé le conflit israélo-palestinien dans La Fiancée Syrienne ou encore Les Citronniers, Eran Riklis revient avec Mon fils, inspiré de deux ouvrages de Sayed Kashua, Les arabes dansent et La deuxième personne. On comprend rapidement que le sujet ne sera pas centré sur la même problématique. Cette fois-ci, il plante le décor dans une petite ville arabe d’Israël au sein d’une famille unie, installant l’action entre deux guerres, celles du Liban et du Golfe, dans les années 80 et 90. Très vite, notre regard se tourne vers le jeune Iyad (Tawfeek Barhom). Vif, intelligent, un peu surdoué même, il représente pour son père l’espoir d’une vie meilleure, celle que lui n’a pas pu vivre. Le prologue se clôt par l’admission d’Iyad dans un lycée prestigieux de Jérusalem. On suit ainsi ce jeune Arabe jusqu’aux portes de la ville sainte. Un plan large nous montre la cité, grande, majestueuse dans un brouillard de chaleur. Iyad, loin de sa famille, évolue tant bien que mal dans cette école, majoritairement peuplée de Juifs israéliens. Il écorche l’hébreu et tombe amoureux de Naomi (Danielle Kitzis), une jeune et belle juive. Le conflit intérieur commence alors. Cette romance qui ressemble à s’y méprendre à celles racontées par Shakespeare aura bien du mal à survivre aux préjugés. Pourtant, en filigrane, les deux amoureux nous présentent l’hypothèse d’une évolution. Alors même que Salah (Ali Suliman), le père d’Iyad, et la mère de Naomi sont contre cette union, le jeune couple symbolise une génération qui esquisse une tentative de rapprochement entre deux peuples.

 

Michael Moshonov et Tawfeek Barhom dans Mon Fils de Eran Riklis

Michael Moshonov et Tawfeek Barhom dans Mon Fils de Eran Riklis

 

Mais c’est véritablement dans la relation qu’il entretient avec Yonatan (Michael Moshonov) et Edna (Yaël Abecassis), la mère de ce dernier, que l’existence d’Iyad change. Il aide en effet ce jeune adolescent, atteint d’une maladie dégénérative, à finir ses études et passer son bac. L’œuvre, qui avait démarré sur une musique jazzy, se poursuivant dans des influences moyen-orientales, suggérait une douceur de vivre, une paix intérieure. Mais lorsque Iyad rencontre Yonatan, les morceaux plus rock, grunges et torturés de Joy Division (entre autres) s’imposent et révèlent leurs combats respectifs. Tous deux marginalisés, pour des motifs différents, forment le duo central : un Arabe et un Juif qui s’entraident dans un monde qui ne veut pas vraiment d’eux.

 

Tawfeek Barhom et Yael Abecassis dans Mon Fils de Eran Riklis

Tawfeek Barhom et Yael Abecassis dans Mon Fils de Eran Riklis

 

Progressivement, le réalisateur introduit Iyad dans une nouvelle famille. Yaël Abecassis, jeune veuve trouve en ce jeune Arabe, un autre fils, un soutien indéfectible. Epouse sans progéniture dans Kadosh d’Amos Gitai, elle devient ici mère d’un enfant qui va bientôt disparaître. Et quelle mesure dans son jeu ! Elle n’en fait jamais trop et laisse aux deux jeunes acteurs tout l’espace pour s’exprimer. Eran Riklis ajoute à leur relation de plus en plus fraternelle, des dialogues comiques dédramatisant la situation. Mon fils continue ainsi d’explorer les rapports complexes en Terre d’Israël par le prisme de cette amitié entre les deux adolescents. Une œuvre sans parti pris, éblouissante, et qui, au travers de sa photographie panachée, appelle à l’optimisme.

 

 

 

  • MON FILS (Dancing Arabs) réalisé par Eran Riklis en salles le 11 Février 2015.
  • Avec : Tawfeek Barhom, Yaël Abecassis, Michael Moshonov, Ali Suliman, Danielle Kitzis, Marlene Bajali, Laëtitia Eïdo, Razi Gabareen…
  • Scénario : Sayed Kashua d’après deux de ses ouvrages, Les arabes dansent et La deuxième personne.
  • Production : Bettina Brokemper, Antoine De Clermont-Tonnerre, Michael Eckelt, Chilik Michaeli, Avraham Pirchi, Tami Leon
  • Photographie : Michael Wiesweg
  • Montage : Richard Marizy
  • Décors : Yoel Herzberg
  • Costumes : Hamada Attalah
  • Musique : Yonatan Riklis
  • Distribution : Pyramide Distribution
  • Durée : 1h44


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