Pendant le Festival, il y a des œuvres qui vous donnent un coup de fouet salutaire de bon matin, et puis il y a le film dit « coup de poing » qui vous réveille. C’était le cas avec la projection en Compétition de DHEEPAN de Jacques Audiard (notre critique). Le réalisateur était venu à Cannes en 2012 avec De rouille et d’os, présenté en compétition officielle. En 2009, il avait obtenu le Grand Prix du Jury avec Un Prophète.
Dheepan, qui s’est battu pour l’indépendance tamoule au Sri Lanka, prend la décision de fuir un pays meurtri par la guerre civile. Il le fait en compagnie de Yalini et d’llayaal, une femme et une enfant, qui ne sont pas les siens et qu’il ne connaît pas. Cette famille improvisée trouve refuge en France. Dheepan devient gardien d’immeuble dans une cité difficile contrôlée par les dealers. Plutôt bien accueilli par la critique, ce drame suscite même un enthousiasme délirant sur les réseaux sociaux qui lui décernent déjà la Palme d’or. C’est aller un peu vite en besogne.
Prix du Jury en 1993 avec Le Maître de Marionnettes, Hou Hsiao-Hsien revient à Cannes avec The Assassin, qui nous plonge dans la Chine du IXe siècle et nous conte les aventures de Nie Yinniang, une justicière solitaire, experte en arts martiaux, dont la mission est d’éliminer les tyrans. Pour la première fois, le cinéaste aborde un autre genre cinématographique.
The Assassin est un film d’arts martiaux, ponctué de scènes de combats. Si les avis s’accordent pour reconnaitre le raffinement esthétique de l’oeuvre, ce qui n’est pas une surprise chez Hou Hsiao-Hsien, beaucoup d’amateurs de films de sabre déplorent une intrigue brouillonne et le peu des scènes de combat.
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(© Philippe Prost, photographe pour CineChronicle)