Synopsis : Un soir, après l’heure de fermeture de son cabinet, Jenny, jeune médecin généraliste, entend sonner mais ne va pas ouvrir. Le lendemain, elle apprend par la police qu’on a retrouvé, non loin de là, une jeune fille morte, sans identité.

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La Fille Inconnue de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Les frères Dardenne étaient revenus très en forme en compétition à Cannes en 2014 avec DEUX JOURS, UNE NUIT (notre critique), dans lequel ils poursuivaient, après Le Gamin en Vélo, une nouvelle façon d’explorer leur cinéma. Aujourd’hui, c’est une autre histoire, dans tous les sens du terme. La Fille Inconnue fait partie des oeuvres les moins intéressantes de leur filmographie. Ces double lauréats de la Palme d’or pour Rosetta (1999) et L’Enfant (2005) nous entraînent ici dans un mélange de genres très ennuyeux et maladroit, avec une Adèle Haenel mal exploitée et dénuée singulièrement de conviction. Entre drame social et polar, le récit nous fait suivre une jeune médecin généraliste de Liège, qui va jouer les détectives de pacotille lorsqu’elle prend conscience que la personne ayant sonné à la porte de son cabinet, tard un soir, a été retrouvée morte le lendemain. Si La Fille Inconnue garde un peu la structure narrative de leur précédent film, avec une mise en scène bien coutumière, issue de l’imagerie du documentaire, et deux acteurs fétiches toujours fidèles au poste, le traitement de l’intrigue est dépourvu de toute crédibilité. La lenteur du rythme, les quelques péripéties, notes d’humour et autres révélations successives étonnamment simplistes donnent une sensation d’incohérence, rendant même l’ensemble souvent pathétique. La talentueuse comédienne de 27 ans, césarisée pour LES COMBATTANTS (notre critique) et SUZANNE (notre critique), offre un jeu rigide, monolithique et antipathique dans le rôle de cette jeune femme, obsédée par la disparue à qui elle n’a pas ouvert sa porte et rongée depuis par la culpabilité. La psychologie de son personnage, très appliqué dans son travail et toujours dans le contrôle de ses émotions, ne parvient jamais vraiment à évoluer. Et le reste de la distribution est du même acabit. À commencer par Olivier Bonnaud en assistant-stagiaire, dont on se demande encore l’intérêt de sa présence tant il est insignifiant. Même Olivier Gourmet et surtout Jérémie Renier semblent en peine. Le problème n’émane pas tant de leurs interprétations que de cette histoire d’enquête tarabiscotée et mal fichue. Rien ne fonctionne vraiment et ce, dès les dix premières minutes, lors de la crise d’épilepsie d’un jeune garçon dans le cabinet. La dimension policière se révèle totalement factice, et tend même à réduire considérablement la fibre inhérente au cinéma humaniste des Dardenne, toujours vouée à la misère sociale, dont le propos perd ici toute profondeur et tout intérêt.

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• LA FILLE INCONNUE écrit et réalisé par Jean-Pierre et Luc Dardenne en salles le 12 octobre 2016.
• Avec : Adèle Haenel, Olivier Bonnaud, Jérémie Renier, Louka Minnella, Christelle Cornil, Nadège Ouedraogo, Olivier Gourmet, Pierre Sumkay…
• Production : Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne, Denis Freyd
• Photographie : Amaury Duquesne
• Montage : Marie-Hélène Dozo
• Décors : Igor Gabriel
• Costume : Maïra Tabreau-Vieuille
• Son : Jean-Pierre Duret
• Distribution : Diaphana
• Durée : 1h53

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