Synopsis : Star, 17 ans, croise le chemin de Jake et sa bande. Sillonnant le midwest à bord d’un van, ils vivent de vente en porte à porte. En rupture totale avec sa famille, elle s’embarque dans l’aventure. Ce road trip, ponctué de rencontres, fêtes et arnaques lui apporte ce qu’elle cherche depuis toujours: la liberté ! Jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse de Jake, aussi charismatique que dangereux…
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Andrea Arnold est repartie avec son troisième Prix du Jury au dernier Festival de Cannes pour American Honey, après les excellents Red Road (2006) et Fish Tank (2009). La cinéaste britannique signe ici son premier film américain, un road trip qui s’inspire de sa propre expérience de voyageuse. Toujours caméra à l’épaule, elle suit de manière subjective, au plus près et sans jamais la quitter, Star, une adolescente en quête de nouvelles expériences, d’indépendance et d’amour, qui décide d’abandonner sa famille, de tout plaquer, lorsqu’elle rencontre le charismatique Jake dans un supermarché. Ce dernier lui propose de rejoindre son équipe de vente d’abonnements de magazines pour parcourir les terres du Kansas. La singularité d’American Honey émane de deux éléments véritablement moteurs : l’actrice principale et la musique. L’éblouissante Sasha Lane, jeune étudiante, qui fait ici ses premiers pas au cinéma, crève l’écran. Elle fascine par sa présence, ses dreadlocks et surtout son regard observateur, profondément tourné vers les autres. À travers différents cadrages et une lumière toujours intense, elle capte pleinement l’attention dans chacun des plans. Face à elle, Shia LaBeouf parvient à lui prêter main forte, dans la peau de ce leader du groupe et grand séducteur. La relation amoureuse, qui s’installe entre les deux, n’en devient que plus forte et à fleur de peau. En revanche, le récit trop linéaire peine à justifier sa durée de 2h43. Le portrait de cette Amérique pur sucre s’étend un peu trop en longueur, ne proposant finalement rien de bien transcendant. On se contente de suivre cette bande de jeunes – incarnée pour la plupart par des non professionnels – qui prend la route à bord d’un van pour vendre ses abonnements en usant de toutes sortes de baratins personnels et commerciaux. Les paysages défilent, tout comme les soirées alcoolisées, les danses, les chansons, les histoires d’amour et les jalousies, qui constituent leur mode de vie nomade. Arnold dépeint étrangement des journées qui se répètent sans jamais livrer de quelconques rebondissements. Si la mise en scène immersive et la photographie lumineuse restent aussi un atout favorable mais inhérent à son cinéma, American Honey parvient surtout à trouver un souffle poétique grâce à la musique entraînante, entre hip hop et country avec le morceau-titre de Lady Antebellum. Un road movie, certes redondant, mais durant lequel ces itinérants ont finalement trouvé leur propre façon de rêver, leur raison d’être et de survivre à travers cette éternelle vision de l’american way of life.
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- AMERICAN HONEY écrit et réalisé par Andréa Arnold en salles le 8 février 2017.
- Avec : Sasha Lane, Shia Labeouf, Riley Keough, Arielle Holmes, Chad Cox, Isaiah Stone, Will Patton…
- Production : Lars Knudsen, Jay Van hoy, Thomas Benski Lucas Ochoa, Pouya Shahbazian
- Photographie : Robbie Ryan
- Montage : Joe Bini
- Décors : Kelly McGehee
- Costumes : Alex Bovaird
- Distribution : Diaphana
- Durée : 2h43
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