Synopsis : Éreintée, Hannah, jeune femme d’une vingtaine d’années, erre depuis des jours dans des étendues sans vie. Elle est à la recherche d’un lieu, tenu secret dans un moleskine, pour accomplir sa dernière mission. Suivie par une présence masculine, elle sera bientôt rattrapée. À bout de forces, Hannah va devoir livrer un ultime combat pour vaincre son destin.
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Tandis que le soleil se lève à l’horizon, dardant ses rayons sur l’étendue des montagnes, l’image d’une jeune femme se dessine sur les plaines. C’est par cette magnifique séquence que Sean Delecroix choisit d’ouvrir son troisième court métrage HannaH, sélectionné et récompensé dans plusieurs festivals internationaux. Après avoir réalisé Sunday Fucking Sunday et (3739) Miles Away, le cinéaste français se tourne ici vers le thriller psychologique, teinté de fantastique, afin de représenter un univers torturé. On découvre ainsi HannaH (Amandine Klep) qui erre dans un paysage désertique, confrontée à une force fantomatique (Arben Bajraktaraj, acteur albanais vu dans la saga Harry Potter) qui ne cesse de la poursuivre. Le film appuie d’emblée sur l’importance des paysages, symbolisant parfaitement l’introspection profonde du personnage principal. C’est en grande partie grâce à l’atmosphère dégagée par cet environnement que Sean Delecroix parvient à faire rejaillir les questions de son récit. Il ne ménage jamais son spectateur, le poussant sans cesse à la réflexion. Confronté à un récit énigmatique, ce dernier n’a d’autre choix que de se forger sa propre interprétation. Cependant, l’histoire peut manquer de substance. Si les éléments, qui sont distillés de manière éparse, suscitent la curiosité, une séquence désamorce quelque peu la belle envolée de l’intrigue. Dès la rencontre avec cet inlassable poursuivant, le récit dévoile un propos stigmatisant la thématique centrale (la schizophrénie). Le mysticisme ambiant perd un peu de sa saveur, avant d’être relevé par le final qui renoue avec une forme ludique de questionnement. Malgré cette petite baisse de régime narrative, HannaH s’impose comme un court métrage habilement réalisé. Sean Delecroix démontre sa maîtrise de la mise en scène, tout en confirmant une direction d’acteur juste et pertinente. Épaulé par le chef opérateur Thomas Pantalacci, dont les cadrages permettent constamment de sublimer les paysages, le cinéaste parvient à tirer une puissance transcendante des décors. La bande sonore permet également d’instaurer un climat onirique à une histoire authentique et intrigante. Pas étonnant que Vincent Toujas et Gilles Daoust (Noct, Elle), fervents défenseurs et actifs dans le cinéma fantastique hexagonale, se soient greffés au projet comme coproducteurs, aux côtés de Sean Delecroix. L’entraide et la fraternité font partie de l’essence même du cinéma de genre indépendant. Une belle collaboration qui prouve à nouveau que des projets de qualité peuvent aboutir.
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- HANNAH de Sean Delecroix ne dispose pas encore de date de diffusion.
- Avec : Amandine Klep, Arben Bajraktaraj, Hélène Hiquily, Meg Delecroix, Hélène Hiquily,
- Scénario : Sean Delecroix
- Production : Sean Delacroix, Aurélie Desfour, Eléonore de Froidcourt, Vincent Toujas, Gilles Daoust
- Photographie : Thomas Pantalacci
- Montage : Etienne, Seeligmüller, Sean Delecroi, Héloïse Dioux
- Décors : Nils Chancrin, Sean Delecroix, Aurélie Desfour
- Costumes : Audrey Pech
- Son : Maxime Berland
- Musique : Mathieu Sainty
- Durée : 23 minutes
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