Synopsis : Le jour où une étrange brume mortelle submerge Paris, des survivants trouvent refuge dans les derniers étages des immeubles et sur les toits de la capitale. Sans informations, sans électricité, sans eau ni nourriture, une petite famille tente de survivre à cette catastrophe… Mais les heures passent et un constat s’impose : les secours ne viendront pas et il faudra, pour espérer s’en sortir, tenter sa chance dans la brume…
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Après deux films de genre français intéressants présentés en ce début d’année, avec Revenge et Ghostland, TF1 Studio propose à son tour une oeuvre de science-fiction mystérieuse, avec en vedette Olga Kurylenko et Romain Duris. Dans la brume est signé par le Canadien Daniel Roby, derrière entre autres la série Versailles diffusée sur Canal+. Si le pitch évoque The Mist de Frank Darabont, Dans la brume joue dans une autre cour, avec une approche plus réaliste. À travers cet événement inquiétant qui plonge la capitale française dans le chaos, il est question d’une relation filiale entre des parents et leur fille, atteinte d’une pathologie qui la contraint à vivre dans une bulle géante. Lorsque cette brume surgit, les parents sont forcés de laisser leur enfant pour se réfugier au dernier étage de l’immeuble où ils habitent, dans l’appartement d’un couple d’octogénaires, épargnés par le phénomène. Ils doivent prendre des risques et trouver des moyens de fendre la brume afin de remplacer les batteries de l’habitat de leur fille, qui se vide rapidement. L’atout majeur ici réside davantage dans l’authenticité des rapports humains que dans ses séquences d’action. Si elles se veulent trop respectueuses, elles sont néanmoins brillamment mises en scène au sein de décors soignés. Outre les quelques incohérences narratives parfois dommageables, ce qui intéresse les instigateurs de ce film, ce n’est pas tant cette mystérieuse brume, dont on ne sait pas grand chose si ce n’est qu’elle se révèle mortelle, mais les obstacles qui séparent ces parents de leur enfant, qui doivent constamment s’assurer de son confort. L’intrigue globale reste d’ailleurs volontairement ouverte pour que chacun puisse faire sa propre interprétation. Le mélange de mystère dans lequel baigne le film combiné à la course contre le temps font de Dans la brume un divertissement imparfait mais dont l’audace et la modestie sont appréciables. Il permet d’ajouter une pierre à l’édifice d’un cinéma de genre hexagonal qui tente toujours des choses. Le réalisateur Daniel Roby expose une situation dramatique sans tomber dans le pathos, avec des personnages principaux solidement interprétés. Olga Kurylenko et Romain Duris donnent une véritable consistance à ce couple déchiré, tout comme les personnages séniors sincèrement touchants, incarnés par Anna Gaylor et Michel Robin. Par ailleurs, les plans larges de Paris capturé dans ce brouillard sont d’une grande beauté et permet de ressentir l’ampleur de la catastrophe à l’écran. Si Dans la brume n’est pas dénuée de défauts, cette proposition reste suffisamment satisfaisante sur 90 minutes.
- DANS LA BRUME
- Sortie salles : 4 avril 2018
- Réalisation : Daniel Roby
- Avec : Olga Kurylenko, Romain Duris, Fantine Harduin, Anna Gaylor, Michel Robin, Réphaël Ghrenassia, Erja Malatier, Alexis Manenti, Maurice Antoni, Robin Barde…
- Scénario : Guillaume Lemans, Mathieu Delozier, Jimmy Bemon
- Production : Guilaume Colboc, Guillaume Lemans, Nicolas Duval Adassovsky, Christian Larouche
- Photographie : Pierre-Yves Bastard
- Montage : Yvann Thibaudeau, Stan Collet
- Décors : Arnaud Roth
- Costumes : Nathalie Benros
- Musique : Michel Corriveau
- Distribution : Mars Films
- Durée : 1h29