Synopsis : L’histoire, d’après un fait divers réel, de Ray Fernandez et Marcha Beck, amants criminels qui suppriment les candidates au mariage un peu mûres mais riches. Pendant leur détention, ils ne cesseront d’échanger une correspondance amoureuse jusqu’à leur exécution.

♥♥♥♥

 

Les Tueurs de la lune de miel - affiche

Les Tueurs de la lune de miel – affiche

Lors de sa sortie initiale, la première et unique œuvre cinématographique de Leonard Kastle est très remarquée dans le milieu du cinéma, mais quasiment ignorée par le public. Initialement, Kastle, compositeur et metteur en scène d’opéras, rend service au producteur Warren Steibel en faisant des recherches sur les événements réels qui se sont déroulés pendant la deuxième moitié des années 1940. La production lui confie par la suite l’écriture du scénario, car le petit budget de 150 000 dollars ne permet pas d’engager un autre scénariste. C’est d’abord Martin Scorsese, après ses débuts notables avec Who’s That Knocking at My Door, qui est nommé réalisateur de Les Tueurs de la Lune de Miel. Cependant, Kastle finit par prendre en main la réalisation, car il ne retrouve pas l’esprit de son script original dans les propositions de Scorsese. Premier long-métrage inspiré par « les tueurs aux petites annonces », il est devenu lui-même une référence internationale à l’origine d’autres adaptations de ce fait divers au cinéma, parmi lesquelles Un Homme Fatal d’Andrew Lane, Carmin Profond d’Arturo Ripstein, Cœurs Perdus de Todd Robinson ou encore, plus récemment, Alleluia de Fabrice du Welz. Les Tueurs de la Lune de Miel adopte un point de vue davantage cynique et réaliste que les versions qui l’ont succédé, son constat impartial dresse un portrait de la nature humaine sous son aspect le plus grotesque et monstrueux. Les personnages, qu’ils soient criminels, victimes ou membres de l’entourage du couple meurtrier, y sont dépeints de manière peu flatteuse. S’ils se distinguent par leurs actes, ils sont tous guidés par la même motivation, celle d’accéder à une vie qu’ils perçoivent comme idéale.

 

Les Tueurs de la lune de miel

Les Tueurs de la Lune de Miel

 

Le réalisateur exprime un refus de glamouriser le crime. Une intention qui se reflète également dans la composition du casting. Tony Lo Bianco et Shirley Stoler, acteurs inconnus au moment du tournage, dont le physique évoque davantage des personnages de Fellini que des stars de grandes productions, crédibilisent la marginalité de ce duo d’amants criminels par leurs performances époustouflantes. Lors de sa sortie, l’adaptation de Kastle choque autant qu’elle est applaudie, sûrement plus au niveau de sa remise en question sur la société que pour la violence de ses images. Elle apparaît comme la critique crue d’un pays, voire d’un monde occidental, en recherche de nouveaux repères.  L’utilisation du hors-champ comme élément central de la scénographie semble suggérer l’hypocrisie des tabous sur lesquels s’établissent les conventions sociales. La photographie d’Oliver Wood rappelle celle des actualités filmées qui passaient avant les projections dans les cinémas jusqu’aux années 1970. Pourtant, c’est surtout la psychologie des personnages qui porte le récit, et non les faits concrets.

 

Les Tueurs de la lune de miel

Les Tueurs de la lune de miel

 

Malgré son esthétique d’inspiration néo-réaliste avec une image en noir et blanc offrant un panorama brut de la société américaine d’après-guerre, la narration établie donne à ce drame un aspect intemporel. Ainsi, le thriller criminel surprend, il adopte la forme d’une satire à travers une mise en scène épurée qui se focalise plutôt sur la conduite aberrante des personnages que sur l’atrocité visuelle des meurtres. Sans rendre le crime spectaculaire et en utilisant pas les innovations cinématographiques de son époque, l’œuvre de Kastle se positionne à contre-courant des films de gangsters hollywoodiens de cette période. Les Tueurs de la Lune de Miel est à la fois classique et innovateur, ce qui fait que son ancienneté est presque indiscernable.

 

Erica Farges

 

 

 

  • LES TUEURS DE LA LUNE DE MIEL (The Honeymoon killers)
  • Ressortie salles : 27 juin 2018 en copie numérique restaurée
  • Réalisation : Leonard Kastle
  • Avec : Shirley Stoler, Tony Lo Bianco, Mary Higby, Doris Roberts, Eleanor Adams, Mary Breen, Kip McArdle, Marilyn Chris, Mary Engel, Barbara Cason, Michael Haley…
  • Scénario : Leonard Kastle
  • Production : Warren Steibel
  • Photographie : Oliver Wood
  • Montage : Richard Brophy et Stanley Warnow
  • Décors : Bernard Evein
  • Costumes : Martha Fogg
  • Musique : Gustav Mahler
  • Distribution : Mission
  • Durée : 1h47
  • Sortie initiale : 4 février 1970 (États-Unis) – 1er octobre 1971 (France)

 

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