Le réalisateur américain Stanley Donen, à qui l’on doit certaines des comédies musicales les plus marquantes des années 1950, telles que Chantons sous la pluie, Un jour à New York mis en scène avec Gene Kelly, ainsi que Les Sept Femmes de Barbe-Rousse et Funny Face est décédé. Il avait 94 ans.
Stanley Donen, considéré comme l’un des derniers représentants de l’âge d’or d’Hollywood, est mort d’une crise cardiaque à l’âge de 94 ans, a indiqué ce samedi l’un de ses fils au Chicago Tribune.
L’ancien danseur et chorégraphe, doté d’un énorme talent souvent négligé, avait réalisé des dizaines de films et de comédies musicales, dont le mythique Chantons sous la pluie en 1952 avec l’athlétique Gene Kelly, la rayonnante Debbie Reynolds et l’élastique Donald O’Connor.
Aux Oscars 1953, Chantons sous la pluie ne fut nommé que dans deux catégories : meilleure actrice de second rôle, pour la sublime Jean Hagen dans le rôle de la sotte et prétentieuse Lina Lamont, et meilleure musique de film, pour ne finalement remporter aucune distinction.
Stanley Donen, n’avait jamais remporté d’Oscars pour ses musicals, mais avait reçu une statuette des mains de Martin Scorsese récompensant l’ensemble de sa carrière en 1998. L’œuvre de Donen inclut aussi Drôle de Frimousse (Funny Face) avec Audrey Hepburn et Fred Astaire.
Le cinéaste immortalise le grand Gene Kelly, l’idole de son enfance Fred Astaire, et la gracieuse Audrey Hepburn
Le metteur en scène, né en 1924 à Columbia en Caroline du Sud et issu d’une famille d’origine juive, fut l’un des pionniers de la comédie musicale classique hollywoodienne et l’une des figures de proue des studios MGM, dirigeant et chorégraphiant de très nombreux numéros musicaux. Alors qu’il avait débuté sa carrière à Broadway à l’âge de seize dans le spectacle Pal Joey avec Gene Kelly, on lui doit les caractéristiques principales du musical, dont les couleurs pétillantes retranscrites par le Technicolor, l’omniprésence du rêve, de l’artifice ou de l’illusion et les danses intimistes, s’opposant diamétralement à l’école de Busby Berkeley. Aucun autre brillant réalisateur, à l’exception de Vincente Minnelli, n’a contribué de manière plus esthétique à la comédie musicale américaine.
Au cours de sa prolifique carrière, Donen signe dans les années 1950 des films personnels : le fluide et poétique Donnez-lui sa chance (1953) ou le western chanté Les Sept Femmes de Barbe-Rousse (1954). Avec George Abbott, il coréalise deux excellentes adaptations cinématographiques, The Pyjama Game (1957) et Damn Yankees (1958).
Il collabore avec Gene Kelly pour Un jour à New York avec Frank Sinatra en 1949 et pour Beau Fixe sur New York en 1955. Donen a également dirigé la célèbre séquence de la danse au plafond de Fred Astaire dans Mariage royal ou encore celle de Kelly avec Jerry, souris star de la MGM, dans Escale à Hollywood.
« Donen a emmené la comédie musicale dans une direction brillante et personnelle : non seulement il a osé transposer les habitudes des studios à l’extérieur, mais il a également été capable de filmer avec la même liberté qu’en intérieur », écrit l’historien du cinéma David Thompson dans son Dictionnaire du film américain.
Après le déclin de la comédie musicale à la fin des années 1960, Donen s’aventure dans d’autres genres. Il tourne Indiscret (1958) en Angleterre et défie la censure en montrant Cary Grant au lit avec Ingrid Bergman. Il s’illustre encore dans le registre de la comédie avec Charade en 1963 et Arabesque avec Gregory Peck et Sofia Loren en 1965, qui combinent intrigues à rebondissements et style artificiel. Dans Voyage à deux (1967), le cinéaste suit les désillusions d’un couple marié, revisite au moyen d’un style délirant le mythe de Faust dans Fantasmes en 1967, avant de dépeindre les tourments d’un couple homosexuel vieillissant dans L’Escalier en 1969.
Les autres réalisations de Donen incluent notamment Les Aventuriers du Lucky Lady avec Gene Hackman, Burt Reynolds et Liza Minnelli, ou encore L’Intrépide et Une vedette disparaît avec Elizabeth Taylor, tous deux sortis en 1952.
Père de trois garçons, Stanley Donen s’était marié cinq fois et avait vécu une brève idylle avec l’icône Liz Taylor.