Les Faussaires de Manhattan de Marielle Heller : critique

Publié par CineChronicle le 29 juillet 2019

Synopsis : Ancienne auteure à succès aujourd’hui sans le sou, Lee Israel se découvre par hasard un don exceptionnel : celui d’imiter à la perfection le style de grands romanciers. Avec l’aide de son ami Jack, elle monte une arnaque imparable: rédiger de fausses correspondances entre auteurs célèbres, que Jack revend à prix d’or aux collectionneurs new-yorkais. Grisés par le succès, les deux faussaires ne voient pas que le FBI commence à s’intéresser à eux…

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Les Faussaires de Manhattan - affiche

Les Faussaires de Manhattan – affiche

Neuf mois après sa sortie aux États-Unis, Can You Ever Forgive Me ? (traduit par Les Faussaires de Manhattan), pourtant couronné par la critique et des nominations aux Oscars, Golden Globes et aux BAFTA pour ses acteurs et son scénario, sort enfin en France. Le premier long-métrage de Marielle Heller, The Diary of a Teenage Girl, fut pourtant excellent mais a connu ici une sortie confidentielle en vod. Quant à Melissa McCarthy, après Gilmore Girls et Mes Meilleures Amies, elle est devenue célèbre grâce au Saturday Night Live mais a enchaîné quelques fours en salle (Spy, SOS Fantômes, Carnage chez les Puppets). Même constat, cette actrice comique est pourtant la principale attraction d’un film dramatique. En France, on parle de rôle à la Tchao Pantin ; aux États-Unis, de tournant à la Tom Hanks/Bill Murray. Elle y incarne Lee Israel, qui a rencontré le succès avec ses biographies de célébrités des années 40, mais en 1991, plus personne ne veut d’une autrice alcoolique, misanthrope, dont les sujets de prédilection n’intéressent plus et qui bute contre la page blanche. Au bord de la misère, elle se rend compte que la vente de lettres originales peut valoir gros et que sa connaissance des célébrités de l’époque -de pair avec son talent- lui offrent l’occasion de devenir une faussaire. Elle s’associe avec Jack Hock, un dealer médiocre mais doué d’un beau bagout…

 

Les Faussaires de Manhattan

Les Faussaires de Manhattan

 

Enlaidie, bouffie par l’alcool, obnubilée par son chat, ayant du mal à assumer son homosexualité, se battant pour rester digne malgré la misère, Lee Israel devient très vite attachante, jouée toute en subtilité par une Melissa McCarthy qui, comme elle, s’est battue pour la reconnaissance de ses pairs pour faire reconnaître un talent qui ne demandait qu’à éclore. L’époque est à Tom Clancy et aux livres faciles à lire, Lee Israel crée des oeuvres trop belles pour être fausses. Melissa McCarthy, avec sa silhouette petite et rondelette, répond ainsi aux canons de beauté du cinéma ; la voir associée au si Anglais Richard E. Grant (Withnail et moi), qu’on ne voit sorti du théâtre et de la télévision que pour des petits rôles dans des films oubliables, est un plaisir.

 

Les Faussaires de Manhattan est bien sûr très classique, taillé pour les Oscars, mais le New York du début des années 1990, sale, lugubre, pourri par l’insécurité, l’épidémie de Sida et de drogues, est admirablement recréé et l’errance de ses deux escrocs littéraires, tocards homosexuels rejetés par la société, rappelle Macadam Cowboy. Le côté sombre du Manhattan célébré par Woody Allen, avec le fiel conservé. Ce chant d’amour envers la littérature et les éclopés de la vie arrive enfin dans les salles obscures françaises, le retard peut être comblé.

 

Arthur de Boutiny

 

 

 

  • LES FAUSSAIRES DE MANHATTAN (Can You Ever Forgive Me ?)
  • Sortie salles : 31 juillet 2019
  • Réalisation : Marielle Heller
  • Avec : Melissa McCarthy, Richard E. Grant, Dolly Wells, Ben Falcone, Gregory Korostishevsky, Jane Curtin, Joanna Adler, Stephen Spinella, Christian Navarro, Marc Evan Jackson, Anna Deavere Smith, Shae D’Lyn
  • Scénario : Nicole Holofcener, Jeff Whitty, d’après Can You Ever Forgive Me ? de Lee Israel
  • Production : Anne Carey, Amy Nauiokas
  • Photographie : Brandon Trost
  • Montage : Anne McCabe
  • Décors : Stephen H. Carter
  • Costumes : Arjun Bashin
  • Musique : Nate Heller
  • Distribution : Condor Distribution
  • Durée : 1h46

 

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