Synopsis : Maud Crayon, est née dans les Vosges mais vit à Paris. Elle est architecte, mère de deux enfants, et remporte sur un énorme malentendu le grand concours lancé par la mairie de Paris pour réaménager le parvis de Notre-Dame… Entre cette nouvelle responsabilité, un amour de jeunesse qui resurgit subitement et le père de ses enfants qu’elle n’arrive pas à quitter complètement, Maud Crayon va vivre une tempête. Une tempête, qu’elle devra affronter pour s’affirmer et se libérer.
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Quatre ans après le drame historique Marguerite et Julien sous forme de conte, Valérie Donzelli revient avec Notre Dame, en reprenant le style alliant inspiration autobiographique et comédie fantaisiste de La Reine des Pommes, qui l’a révélé à la réalisation. Aux prémices de l’écriture de son cinquième long-métrage, elle avait d’abord songé à attribuer au personnage principal un métier en lien avec le cinéma. Finalement, elle choisit la profession d’architecte, études qu’elle a entrepris avant de se tourner vers une carrière de comédienne avant de passer derrière la caméra. L’architecture permet ainsi une exploration atypique de la ville de Paris par le biais de l’art et de la poésie. Notre Dame est un véritable bric-à-brac esthétique et pétillant. On ressent l’influence de l’univers de la BD, notamment par l’uniformité vestimentaire de Maud et la manière enfantine de symboliser des notions abstraites (une claque pour la violence de rue quotidienne, une maquette qui s’envole à travers Paris pour le hasard, des chorégraphies pour le temps qui passe…). À travers cette histoire loufoque, la cinéaste réunit un casting éclectique, avec Pierre Deladonchamps (Bacchus, l’amour de jeunesse), Thomas Scimeca (Martial, l’ex-compagnon et père des enfants de Maud), Bouli Lanners (Didier, le collègue trop serviable), Virginie Ledoyen (Coco, la sœur gynécologue) et Isabelle Candelier en sosie d’Anne Hidalgo, avec Philippe Katerine pour adjoint.
À l’instar d’Adèle de La Reine des Pommes, Maud Crayon est une parisienne portée par sa vie amoureuse, savoureusement interprétée par Valerie Donzelli. D’ailleurs, le motif de la pomme est plusieurs fois repris. Maud se retrouve malgré elle en charge d’apporter une touche de modernité à un monument historique lesté d’un caractère religieux et patrimonial, ce qui déclenche une polémique houleuse. Si la pomme porte en elle la signification d’amour et de connaissance, elle est aussi associée au conflit dans la mythologie grecque, ainsi qu’à la transgression et au péché originel selon la Bible. Notons par ailleurs que le tournage a eu lieu avant l’incendie du printemps dernier qui a ravagé la célèbre cathédrale ; ce qui rend le film à la fois étrange et cocasse.
Sous ses airs de naïveté burlesque et de rêverie féerique, Notre Dame interroge pertinemment la place de l’expression artistique, du patrimoine national, de la femme, des médias et du vivre ensemble dans la société française actuelle. Valérie Donzelli, originaire des Vosges comme son personnage, profite également du cadre unique que lui confère la mission de son héroïne pour livrer une lettre d’amour pleine de charme à sa ville d’adoption.
- NOTRE DAME
- Sortie salles : 18 décembre 2019
- Réalisation : Valérie Donzelli
- Avec : Valérie Donzelli, Pierre Deladonchamps, Thomas Scimeca, Bouli Lanners, Virginie Ledoyen, Isabelle Candelier, Philippe Katerine, Claude Perron, Samir Guesmi, Pauline Serieys, Léo Poulet, Roxane Tessier
- Scénario : Valérie Donzelli et Benjamin Charbit
- Production : Alice Girard et Edouard Weil
- Photographie : Lazare Pedron
- Montage : Pauline Gaillard
- Décors : Gaëlle Usandivaras
- Costumes : Elisabeth Mehu
- Musique : Philippe Jakko
- Distribution : Ad Vitam
- Durée : 1h30