Le Pinocchio de Matteo Garrone montre enfin le bout de son nez. Nouvelle adaptation du conte pittoresque italien de Carolo Collodi, le film se dévoile un peu plus dans un trailer complet publié cette semaine.
Après un premier teaser mis en ligne en juillet dernier, voici de premières images sous-titrées français qui laissent entrevoir un retour aux sources non déplaisant, empreintes de nostalgie et d’émotion. Car si l’histoire de la marionnette aspirant à devenir un petit garçon de chair et d’os a connu maintes versions, dont la plus réputée reste le dessin animé de Walt Disney sorti en 1940, celles-ci ont utilisé les racines italiennes du récit comme un décor, au profit des valeurs universelles qu’il renferme.
La vision qu’en propose Garrone semble au contraire renouer avec l’origine des Aventures de Pinocchio, parues pour la première fois en 1881 dans le Giornale per i bambini (journal des enfants), alors que Collodi, passionné de théâtre populaire, venait de prendre sa retraite de critique dramatique.
Un long-métrage plus proche de son modèle, d’abord parce qu’il est écrit et joué en italien. Fait évident certes, mais non-négligeable, puisque la langue fait partie intégrante de l’œuvre de Collodi, qui emploie un lexique simple et accessible enrichi d’expressions toscanes, à l’époque peu reconnues nationalement. Le cadre rural n’est pas non plus accessoire, écartant l’intrusion de la religion pour faire valoir les idéaux d’une Italie populaire et laïque.
Dans un style folklorique au cœur d’une campagne transalpine, semblables à ceux de son Tale of Tales, le réalisateur romain donne vie au conte empreint de la générosité et de l’humour de son auteur toscan. Maquillages blafards, lumière chaude, tons ternes, et une ribambelle de personnages dont la Fée bleue (la Française Marine Vacth), le Chat (Rocco Papaleo), le Renard (Massimo Ceccherini) et l’Escargot (Maria Pia Timo), animeront les aventures du petit pantin de bois joué en motion capture par le jeune Federico lelapi.
L’un des points forts du film s’avère être la présence de l’exubérant Roberto Benigni dans la peau de Geppetto, menuisier et « père » de Pinocchio, bien vite dépassé par la soif de découverte de sa création. L’acteur avait lui-même adapté le conte en 2003, version dans laquelle il jouait le rôle de la marionnette. Cette nouvelle performance pourrait bien être gagnante pour l’excellent comédien, que l’on avait plus vu à l’écran depuis To Rome With Love de Woody Allen.
Par ailleurs, plusieurs adaptations du conte verront le jour dans les années à venir, dont le film en stop-motion de Guillermo Del Toro, ou encore le remake probable de Disney en live-action, avec Tom Hanks pressenti pour incarner Geppetto. De quoi réviser le classique avec la version de Matteo Garrone, qui sortira dans les salles le 18 mars 2020, distribué par Le Pacte.