Synopsis : À travers l’histoire d’une carrière de cinéaste déjà iconique marquée par 8 films cultes, de Réservoir Dogs à Hateful 8, QT8 remonte la filmographie de Quentin Tarantino, le réalisateur le plus vénéré de ces 30 dernières années, à travers images d’archives, nombreux extraits des 8 films, analyse de scènes-cultes et interviews inédites de stars comme Samuel L. Jackson, Jamie Foxx, Tim Roth, Christoph Waltz, Diane Kruger, Kurt Russell, etc. jusqu’à l’affaire Weinstein.
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Malgré l’influence de Tarantino sur le septième art, ce documentaire est étonnamment le premier qui lui est consacré depuis bien longtemps, alors que pléthore de livres paraissent en librairie. En 1994, alors que Pulp Fiction vient de provoquer une révolution dans la manière de faire un film criminel, la BBC lui dédie Hollywood’s Boy Wonder. Le talent du cinéaste provocateur n’a ensuite plus vraiment attiré l’attention des documentaristes jusqu’à ce que Tara Wood (21 Years : Richard Linklater) décide de se pencher sur sa filmographie afin de lui accorder une rétrospective, à l’instar de celle qu’elle avait déjà réalisé pour Richard Linklater. Initialement prévue peu après la sortie des Huit Salopards, sa conception a été retardée de plusieurs années, à cause de divers contretemps, comme l’affaire Weinstein. The Weinstein Company, société de production et distribution attitrée de Tarantino, était également l’un des principaux partenaires de QT8 – Quentin Tarantino en 8 films. Ces évènements ont été néanmoins l’occasion d’offrir au documentaire une conclusion autour de ce scandale, qui compte parmi les victimes, des femmes proches de Tarantino, dont son ex-compagne Mira Sorvino et sa muse Uma Thurman, et de Once Upon a Time…in Hollywood. Le chef-d’œuvre sur le Hollywood de 1969 a été moins encensé que la plupart de ces films précédents. Pourtant, cette fresque du Los Angeles de son enfance est l’une de ses réalisations les plus personnelles, et la première sans la collaboration d’Harvey Weinstein. Ce documentaire s’achève sur ces notes de déshonneur pour le milieu du cinéma et de nostalgie de la fin des sixties.
Bien que très complet et élaboré, il ne s’agit pourtant pas d’une analyse détaillée de ses œuvres. Divisé en trois chapitres qui représentent ses diverses phases artistiques, le documentaire nous fait traverser sa trajectoire cinématographique : des débuts sulfureux jusqu’aux Huit Salopards, qu’il considère comme un Reservoir Dogs version western venant « boucler la boucle ». Sans oublier ses héroïnes badass et sa trilogie historique. Les différentes parties sont parsemées d’anecdotes sur ses méthodes de réalisation, agrémentées d’interviews de plusieurs personnes ayant travaillé sur ses tournages, principalement des acteurs. Ainsi, on (re)découvre comment John Travolta a obtenu le rôle de Vincent Vega qui lui a permis de faire son come-back, comment Tarantino a préféré tuer lui-même Bridget (Diane Kruger) dans Inglourious Basterds, ou encore comment une maladresse de Leonardo DiCaprio est à l’origine de l’une des scènes les plus mémorables de Django Unchained.
S’il n’explore pas en détail chaque film, QT8 – Quentin Tarantino en 8 films reste une excellente rétrospective mêlant anecdotes de tournage et interviews inédites. À travers elle, Tara Wood met en évidence la récurrence de certains thèmes. Le tout dans une esthétique en hommage à son style sanglant et référentiel pour réjouir les fans de celui qui ne cesse d’inspirer de nombreux réalisateurs.
- QT8 – QUENTIN TARANTINO EN 8 FILMS (QT8 : The First Eight)
- Diffusion : Disponible depuis le 13 avril 2020
- Chaîne / Plateforme : OCS Max
- Réalisation : Tara Wood
- Avec : Quentin Tarantino, Samuel L. Jackson, Jennifer Jason Leigh, Diane Kruger, Kurt Russell, Christoph Waltz, Lucy Liu, Robert Forster, Jamie Foxx, Tim Roth, Eli Roth, Zoë Bell, Bruce Dern, Michael Madsen
- Scénario : Tara Wood
- Production : Tara Wood, Jake Zortman, Joe Clarke, Allen Gilmer, Einar Lagesater, Katelyn Lieber, Adam Marino, David K. Miller, Karma Cloud Montagne, Veronica Rushing, Ian Story, Kosta Tachtevrenidis
- Photographie : Jake Zortman
- Montage : Eric Myerson et Jeremy Ward
- Musique : Doran Danoff et Tyler Wenzel
- Durée : 1h43