Résumé : Casablanca, l’aventure du film nous prouve que le chef d’œuvre de Michael Curtiz n’a pas encore révélé tous ses secrets. En effet, cet essaie propose une approche inédite du film, en revenant à la source même de ceux qui ont participé à sa conception et à sa réalisation. Stars ou inconnus, Casablanca, l’aventure du film leur rend hommage et retrace la grande aventure de leurs parcours.
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À partir de différentes sources bibliographiques (françaises et anglo-saxonnes), Tito Topin met son talent d’écrivain au service d’un film unique, devenu exemplaire du grand style hollywoodien classique. Avec près d’une trentaine de romans de série noire à son actif et un goût marqué pour l’image (rappelons sa collaboration avec Jean Yanne pour la bande dessinée Les Dossiers du B.I.D.E.), l’auteur propose ici un travail d’exégèse très complet qui revient sur l’ensemble des facettes de Casablanca. Après un retour relativement complet sur la genèse du film (écriture et réécriture du scénario, supervision de la production, choix des acteurs, du réalisateur et de certains membres de l’équipe technique), l’histoire du film se raconte à travers la personnalité de ses interprètes. Ce choix est à la fois insolite et logique, le règne du cinéma hollywoodien étant d’abord celui du star-système. Des têtes d’affiche (Ingrid Bergman, Humphrey Bogart, Peter Lorre, Paul Heinreid, Claude Rains, Conrad Veidt, Sydney Greenstreet) aux seconds couteaux, Topin s’amuse à démontrer son goût pour l’exhaustivité. Acteurs de complément comme figurants trouvent communément leur place au fil des pages. Si certains noms ne profitent que de quelques lignes, l’auteur propose des retours intéressants qui ont le mérite de réhabiliter quelques figures méconnues de l’époque. Ainsi du français Louis Mercier, de l’autrichien Helmut Dantine, du russe Leonid Kinskey, ou de l’américain Dooley Wilson dans le rôle mineur mais pourtant inoubliable de Sam. Cette profusion des patronymes fait écho à la distribution nombreuse et bigarrée du film et nous rappelle que l’une de ses grandes qualités tient à son récit orchestral. Car si Casablanca continue de séduire le public, c’est peut-être grâce à son débordement constant, tissant au sein d’un décor restreint un large réseau de passages et d’existences.
Topin partage avec le film une prédilection pour l’anecdote considérée comme le matériau premier de l’écriture de la grande Histoire. Si la notule biographique a parfois tendance à l’emporter, l’auteur prend le plus souvent soin de raccorder le parcours des actrices et acteurs convoqués avec les particularités du film, révélées à l’écran ou dissimulées dans les coulisses.
Ce qu’il reste en définitive de Casablanca est un imaginaire dont l’ouvrage rappelle certains des prolongements au sein de la culture populaire (le film Une nuit à Casablanca des Marx Brothers ou celui de Woody Allen, Play it again Sam ; la récupération de l’avion survolant au-dessus de Claude Rains et Humphrey Bogart pour devenir une attraction du Disneyland d’Orlando ; la vente pour 1750 dollars d’une carte postale écrite par Bogart sur le tournage du film…). Là encore, Topin déploie son talent pour faire de chaque visage et élément insolite un petit événement en soi.
- CASABLANCA. L’AVENTURE DU FILM
- Auteur : Tito Topin
- Éditions : LettMotif
- Date de parution : 25 mai 2021
- Langues : Français uniquement
- Format : 260 pages
- Tarifs : 22 € (print) – 12,90 € (numérique) – 36 € (format luxe cartonné + ex-libris signé)