Connu du grand public et des cinéphiles pour ses interprétations dans Le Baiser de la femme araignée, Les Enfants du silence ou encore Les Avengers, William Hurt nous a quittés ce 13 mars 2022 laissant derrière lui une carrière particulièrement riche et abondante.

William Hurt remporte l’Oscar en 1985 pour Le Baiser de la femme araignée (The Kiss of the Spider Woman)
C’est sur la scène Off-Broadway que William Hurt fait ses premiers pas d’acteur. À partir de la seconde moitié des années 1970, il intègre la compagnie du Circle Theatre avec laquelle il enchaîne les représentations (pas moins de six pièces entre 1977 et 1979). Parallèlement à ces passages sur les planches, l’acteur apparaît dans différents feuilletons et séries télévisées qui lui permettent d’adapter son jeu à la caméra.
En 1980, alors âgé de trente ans, Hurt débute sa carrière cinématographique avec Au-delà du réel de Ken Russell. Cette nouvelle décennie marque son âge d’or.
Il démarre avec La Fièvre au corps (Lawrence Kasdan, 1981) et obtient l’Oscar du meilleur acteur en 1986 avec son rôle d’homosexuel brésilien dans Le Baiser de la femme araignée (Héctor Babenco, 1985), avant d’être nommé à deux reprises dans la même catégorie pour ses interprétations dans Les Enfants du silence (Randa Haines, 1986) et Broadcast News (James L. Brooks, 1987).
Deux ans auparavant, c’est le public de Broadway que Hurt avait conquis avec la pièce de David Rabe, Hurlyburly, mise en scène par Mike Nichols.
Si la carrière de Hurt demeurera prolifique, l’acteur peinera à lui prêter une pleine cohérence. Convaincant auprès des grands maîtres américains (Woody Allen avec Alice ou David Cronenberg avec History of Violence), l’acteur n’hésite pas à se tourner vers les auteurs européen (Chantal Akerman, Franco Zeffirelli, Istvan Szabo) qui lui permettent d’approfondir son registre tout en profitant de son image de séducteur intellectuel.
À partir du milieu des années 2010, Hurt se fait connaître du jeune public en interprétant le rôle du super-vilain Thunderbolt dans la franchise des Avengers. Sa dernière apparition dans The King’s Daughter (Sean mcNamara, 2022) ne fit pas beaucoup couler d’encre de l’autre côté de l’Atlantique.
Hurt aura donc offert au cinéma son dernier souffle et sut marquer plusieurs générations de spectateurs par la finesse de son jeu qui en cinquante ans de carrière n’avait pas pris une ride.