Série / The Boys (saison 3) : critique

Publié par CineChronicle le 8 août 2022

Synopsis : Ce fût une année calme. Le Protecteur est maîtrisé, Butcher travaille pour le gouvernement, supervisé par Hughie. Mais ces deux hommes ont hâte de transformer cette paix et cette tranquilité en sang et en os. Lorsque The Boys apprennent l’existence d’une arme mystérieuse capable de détruire un super, il s’en suit un chamboulement au sein des Sept, qui va conduire à une guerre et à la poursuite…

♥♥♥♥

 

The Boys saison 3 - affiche

The Boys saison 3 – affiche

Après deux saisons de luttes clandestines des Boys visant à mettre un terme aux exactions de Vought et de ses super-héros, la situation semble enfin s’être apaisée.À la fin de la seconde saison, la compagne nazie de Homelander est défaite, et celui-ci se voit forcé de se tenir à carreaux, en échange de la rétention d’informations compromettantes. De leur côté, Hughie et l’équipe de Butcher collaborent avec un tout nouvel organisme officiel chargé de réguler les dérives super-héroïques, mais dirigé par une super-héroïne infiltrée. La première radicalité de la série consiste à faire immédiatement sauter ce statu quo, en apparence idyllique, mais sous-tendu par des compromis jugés inadmissibles. Le succès du show tient en effet à son refus irrévérencieux des demi-mesures, que ce soit formellement (le gore grotesque, l’orgie du Herogasme) ou thématiquement (les scénaristes ne prennent jamais de gants pour traiter un sujet, même controversé). Si la formule repose, comme souvent, sur une majorité de dialogues filmés sommairement, ces séquences sont notamment entrecoupées de parodies d’émissions où la caméra et le montage s’épanouissent en exacerbant les travers de divers talk-show et télé-réalités américaines. La satire de The Apprentice, destinée à sélectionner le prochain membre des Sept, permet d’ailleurs un passage savoureux sur la tolérance à géométrie variable des producteurs : l’inclusivité est primordiale quand elle porte sur la communauté latino-américaine, mais économiquement risquée avec les femmes voilées.

 

The Boys saison 3

The Boys saison 3

 

Que ce soient l’expansion du complotisme, le mouvement Black Lives Matter, la récupération capitaliste des causes sociales ou le hashtag Release The Snyder Cut, la série se place toujours au plus près de l’actualité, avec plus ou moins de subtilité. Mais contrairement à la deuxième saison, qui atteignait un point Godwin à l’intérêt discutable avec le personnage de Stormfront, cette nouvelle fournée d’épisodes évite cette fois-ci de dénoncer dans le vent. Certains arcs narratifs trouvent même une justesse touchante, à commencer par l’engagement maladroit de A-Train pour son quartier.

 

Le principal trait distinctif de cette saison réside dans le personnage de Soldier Boy, sorte de Captain America sous stéroïde qui a lui aussi passé plusieurs décennies coupé du monde, décalage que le show exploite pour en faire un réactionnaire misogyne et homophobe. Sa quête de vengeance sert de prétexte à la visite de différents super-héros, chacun ayant une particularité visuellement féconde (un stream de cam-girl, un étalage de débauche, une visite des souvenirs de Butcher, et un dessin animé aussi naïf que merveilleux). En plus de leurs personnalités individuelles, l’origine de leur trahison permet un flash-back durant la guerre du Vietnam, occasion là aussi de s’ouvrir à de nouveaux horizons. Si aucune des séquences ne révolutionne la réalisation (seul le traitement de BlackNoir est vraiment accompli, là où Mindstorm et le Herogasme restent sous-exploités), elles offrent un second souffle rafraichissant qui se superpose à la critique sociale.

 

The Boys saison 3

The Boys saison 3

 

De manière surprenante, la plus grande réussite de cette troisième saison est sans doute contenue dans sa toute dernière scène. Si on n’en dévoilera pas le contenu, il faut observer qu’après 8 épisodes à poursuivre l’actualité, l’ultime minute est consacrée à son dépassement, dans une anticipation d’un cynisme glaçant, qui fait par ailleurs explicitement référence à une phrase prononcée par Donald Trump en janvier 2016, ce qui en décuple le réalisme et donc l’horreur. Finalement, le seul véritable point mort de la série est peut-être son canal de diffusion. Alors que le premier épisode de la saison condamne le confort d’un accord éthiquement discutable, la publication sur Prime Video (Amazon incarnant typiquement ce que le programme dénonce) a nécessairement quelque chose d’ironique. Ainsi, s’il serait exagéré de dire que The Boys retourne le système contre lui-même, au moins peut-on admettre qu’il en profite avec une indéniable habilité.

 

Joffrey Liagre

 

 

 

  • THE BOYS (saison 3)
  • Diffusion : du 3 juin au 8 juillet 2022
  • Chaîne / Plateforme : Amazon Prime Video
  • Créateur : Eric Kripke
  • Avec : Karl Urban, Jack Quaid, Laz Alonso, Tomer Kapon, Karen Fukuhara, Antony Starr, Erin Moriarty, Dominique McElligott, Jessie Usher, Chace Crawford, Giancarlo Esposito
  • Durée : 8 épisodes de 50 minutes

 

Commentaires

A la Une

Carrousel Studios : Omar Sy, Louis Leterrier et Thomas Benski lancent une société de production

Cette nouvelle société de production, cofondée par le trio, développera et produira des films et séries pour le marché mondial et s’entourera de talents émergents et confirmés. 

Scream 7 : Neve Campbell fera son grand retour dans le prochain opus de la saga horrifique

Neve Campbell absente du sixième opus retrouvera également le scénariste Kevin Williamson qui réalisera ce septième volet de la franchise.

The Batman 2 : La suite du film à succès sortira finalement en 2026 

Initialement prévue pour octobre 2025, la suite de The Batman de Matt Reeves, avec en vedette Robert Pattinson, est finalement attendue sur les écrans en 2026.

SNL 1975 : Gabriel Labelle incarnera le producteur Lorne Michaels

Gabriel Labelle, révélé dans The Fabelmans de Steven Spielberg, jouera le producteur de Saturday Night Live, Lorne Michaels, dans le biopic consacré à l’émission mythique et réalisé par Jason Reitman.

Oscars 2024 : Oppenheimer règne en maître et Anatomie d’une Chute repart avec une statuette

Les prédictions de la 96e cérémonie des Oscars, qui s’est déroulée à Los Angeles, l’annonçaient. Oppenheimer, mastodonte de l’année 2023, a écrasé la concurrence en repartant avec 7 Oscars sur 13 nominations…

Nos vidéos

Box OFFICE France

Titre Cette sem. Nbr Sem. Cumul
1 DUNE DEUXIEME PARTIE 1 000 326 2 2 384 325
2 UNE VIE 248 396 3 1 032 947
3 BOLERO 177 724 1 177 724
4 BOB MARLEY : ONE LOVE 172 507 4 1 709 717
5 MAISON DE RETRAITE 2 157 376 4 1 311 381
6 COCORICO 139 660 5 1 741 705
7 CHIEN & CHAT 129 479 4 1 022 390
8 14 JOURS POUR ALLER MIEUX 126 678 1 126 678
9 LA SALLE DES PROFS 90 612 1 90 612
10 IMAGINARY 89 440 1 89 440

Source: CBO Box office

Nos Podcasts