Le nouveau long-métrage de Francis Ford Coppola, qui fera ses débuts en compétition ce jeudi au Festival de Cannes, se dévoile dans une bande-annonce grandiose.
“À quel moment un empire meurt-il ? S’écroule-t-il en un seul instant tragique ? Non, non. Il survient quand les gens cessent d’y croire.” Après une voix-off introductive, le trailer révèle l’univers de New Rome en quelques plans : une course de chars, un panorama urbain et des scènes de protestation.
La lumière, les personnages, cette folie ambiante : Coppola nous invite au tragique spectacle de la fin de l’empire américain et de l’avènement d’un nouveau, dans un univers haut en couleurs déjà bardé de références.
Pour mémoire, les évènements se déroulent sur les ruines de l’ancienne New York, où éclate un conflit entre deux forces opposées. D’un côté, César Catilina, artiste prodigieux doté du pouvoir de manipuler le temps, rêve d’un avenir utopique. De l’autre, Franklyn Cicero, maire ultra-conservateur, défend un statu quo rétrograde, alimentant la cupidité et les privilèges. Au cœur de cette lutte, Julia Cicero, fille du maire, se retrouve tiraillée entre son amour pour Catilina et les convictions de son père, confrontée à une décision cruciale pour l’avenir de la ville et de l’humanité.
« Megalopolis est le meilleur travail que j’ai jamais eu le privilège de superviser », à déclarer le réalisateur, pour qui il s’agit d’un projet de longue date, imaginé dès les années 1980. Le cinéaste légendaire derrière Le Parrain et Apocalypse Now a investi 120 millions de dollars de sa fortune personnelle dans la production.
Metteur en scène du projet et unique scénariste, il emmène avec lui Fred Roos, Barry Hirsch et Michael Bederman à la production et Anahid Nazarian, Barrie Osborne et Darren Demetre en tant que producteurs exécutifs.
Il s’entoure également d’une distribution prestigieuse, rassemblant des acteurs en vogue, tels que Adam Driver ou Nathalie Emmanuel, des vétérans du cinéma américain comme Jon Voight ou Dustin Hoffman, ainsi que des proches avec sa sœur Talia Shire et son neveu Jason Schwartzmann.
Le tournage de Megalopolis semble avoir été le théâtre d’un affrontement presque idéologique entre l’approche traditionnelle du réalisateur et les nouvelles méthodes de réalisation numérique. Une source rapporte : “Je pense que Coppola vit toujours dans ce monde où, en tant qu’auteur, vous êtes le seul à savoir ce qui se passe, et tout le monde est là juste pour faire ce qu’il leur demande de faire.”
Dans un récent communiqué, Coppola évoque la longue liste des artistes qui l’ont inspiré, soulignant ainsi le caractère somme et total de sa dernière œuvre : “Je n’aurais pas pu le réaliser sans m’appuyer sur les épaules de G.B. Shaw, Voltaire, Rousseau, Bentham, Mill, Dickens, Emerson, Thoreau, Fuller, Fournier, Morris, Carlyle, Ruskin, Butler et Welles tous réunis en un seul ; avec Euripide, Thomas More, Molière, Pirandello, Shakespeare, Beaumarchais, Swift, Kubrick, Murnau, Goethe, Platon, Eschyle, Spinoza, Durrell, Ibsen, Abel Gance, Fellini, Visconti, Bergman, Bergson, Hesse, Hitchcock, Kurosawa, Cao Xueqin, Mizoguchi, Tolstoï, McCullough, Moïse et les prophètes.”
Megalopolis sera distribué en France par Le Pacte, mais sa date de sortie reste encore inconnue.
Christophe Laurent