2/ Bertrand Barnier dans Oscar (1967)
Adapté d’une pièce de théâtre à succès de Claude Bagnier, Oscar d’Edouard Molinaro consolide le statut de De Funès en tant que plus grande vedette comique du cinéma dans la France des années 1960. Ce Bertrand Barnier, promoteur immobilier de renom, l’artiste le connaît bien puisqu’il l’a incarné de nombreuses fois sur les planches en 1959 et 1961. Rien de tel donc que le cinéma pour parachever son travail d’orfèvre.
Malgré quelques tensions avec son metteur en scène et Claude Rich, qui joue l’homme de confiance et maître chanteur, Louis de Funès se présente au meilleur de sa forme apoplexique. Ses fameuses envolées (« Ha, ha, je suis zinzin… ») et son numéro de mime chaplinesque en plein pétage de plomb sont une source inépuisable de rire et d’admiration. La prestation de Fufu force d’autant plus le respect qu’il ne se s’appuie pas, comme il l’a fait à maintes reprises, sur un travestissement ou un voyage. Ici, c’est le corps et la voix de l’acteur lui-même qui nous transportent d’un retournement à l’autre, d’un lieu à l’autre. Et c’est son visage qui fait office de figure amovible. Crier au génie en redécouvrant la séquence disponible ci-contre n’a rien de fortuit.
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