Cannes 2015/ Vice-Versa de Pete Docter: critique

Publié par Guillaume Ménard le 21 mai 2015

Synopsis : Au Quartier Général, le centre de contrôle, situé dans la tête de la petite Riley, 11 ans, cinq Émotions sont au travail. À leur tête, Joie, débordante d’optimisme et de bonne humeur, veille à ce que Riley soit heureuse. Peur se charge de la sécurité, Colère s’assure que la justice règne, et Dégoût empêche Riley de se faire empoisonner la vie – au sens propre comme au figuré. Quant à Tristesse, elle n’est pas très sûre de son rôle. Les autres non plus, d’ailleurs… Lorsque la famille de Riley emménage dans une grande ville, avec tout ce que cela peut avoir d’effrayant, les Émotions ont fort à faire pour guider la jeune fille durant cette difficile transition. Mais quand Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de l’esprit de Riley, emportant avec elles certains souvenirs essentiels, Peur, Colère et Dégoût sont bien obligés de prendre le relais. Joie et Tristesse vont devoir s’aventurer dans des endroits très inhabituels comme la Mémoire à long terme, le Pays de l’Imagination, la Pensée Abstraite, ou la Production des Rêves, pour tenter de retrouver le chemin du Quartier Général afin que Riley puisse passer ce cap et avancer dans la vie…

 

♥♥♥♥♥

 

Vice-Versa - affiche

Vice-Versa – affiche

Le dernier Disney/Pixar impressionne. Non pas par son visuel, qui n’a rien de révolutionnaire, mais par sa fraîcheur scénaristique qui ravira petits et grands. Pete Docter revient ainsi fouler le tapis rouge après Là-Haut, qui avait fait l’ouverture de Cannes en 2009. Vice-Versa, présenté également hors-compétition, dégage ainsi une originalité folle. Les héros sont en réalité des entités humoristiques évoluant dans la tête d’une petite fille nommée Riley qui, lors de son déménagement avec ses parents, perd ses repères. Dès le départ, le ton est donné avec ces émotions nommées Joie, Tristesse, Peur, Colère et Dégoût, qui se matérialisent. On rentre ainsi directement dans un monde où le spectateur doit accepter que les sentiments et les humeurs soient générés par des personnages colorés (Jaune pour Joie, Bleu pour tristesse…). Le code des couleurs est simple pour une meilleure compréhension vis-à-vis du jeune public. Ainsi, ce sont ces protagonistes délirants qui s’affrontent dans une hiérarchie bien rôdée qui régule l’état de Riley. Des réactions choisies en actionnant un bouton sur une table de commande. Si Joie appuie sur le tableau de bord, elle crée ainsi un état de gaieté pour l’enfant. Cette salle fait office de régie dans sa psyché et décide donc de ses émotions, comptabilisées sous la forme de petites billes de couleurs, inhérentes aux sentiments. Après un accident entre Joie et Tristesse, qui contamine une des petites sphères, l’esprit de la fillette se retrouve dépourvue de ces deux données. On suit alors un rythme binaire, qui présente une narration centrée sur deux personnages essayant de revenir dans la tour de contrôle. Riley se retrouve ainsi déconnectée d’elle-même, incapable d’agir comme une fillette de onze ans car privée de ses émotions.

 

Vice Versa

Vice Versa

 

Les trouvailles scénaristiques se multiplient alors dans cet univers intérieur merveilleux, habité par des personnages complètement loufoques, qui s’occupent de la sélection (et de l’effacement) des souvenirs. On apprécie aussi l’idée de la police de la pensée veillant au bon fonctionnement du système. Vice-Versa parvient ainsi à traiter avec discernement du passage à l’adolescence, mais aussi du déracinement. Le sous-texte intelligent nuance la complexité de la personnalité de la fillette. Elle est à la fois en manque de souvenirs, provoqués par le déménagement familial, et tiraillée par des émotions contradictoires. Une manière ludique pour Disney/Pixar de faire la lumière sur la gestion de l’humeur chez l’enfant. Ainsi, Pete Docter nous livre un nouveau grand cru dont il a secret après Là-Haut, en dépit de quelques maladresses esthétiques, comme le design parfois cheap des émotions. Les voix déjantées de Amy Poehler et de Bill Halder parachèvent ce bijou d’animation soutenu par la bande originale géniale de Michael Giaccino, derrière les scores des Indestructibles ou encore de Ratatouille. Vice Versa se révèle ainsi comme un mélange détonnant et cinglé entre la pédagogie d’Il était une fois la Vie et la dimension épique de L’Aventure Intérieure. À voir et à revoir !

 

 

 

  • VICE-VERSA (Inside Out) de Pete Docter en salles le 17 juin 2015.
  • Avec les voix de : Amy Poehler, Bill Halder, Lewis Black, Mindy Kaling, Phyllis Smith, Lewis, Kaitlyn, Diane Lane, Kyle MacLachlan, Carlos Alazraqui…
  • Scénario : Pete Docter, Josh Cooley, Meg LeFauve
  • Production : Jonas Riviera et John Lasseter en tant que producteur délégué
  • Décors : Ralph Eggleston
  • Compositeur : Michael Giaccino
  • Distribution : Walt Disney Pictures
  • Durée : 1h34

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