Synopsis : Kevin Harrison, ingénieur talentueux, conçoit de puissants systèmes d’armes pour l’armée américaine. Mais c’est un personnage sans scrupules : il vend ses armes à des pays peu favorables aux Etats-Unis. Lorsque la journaliste Maggie Whelan apprend ses agissements, elle s’échappe en embarquant sur le Concorde. Harrison organise alors une série d’attentats pour détruire le supersonique en plein vol… Le commandant et son équipage pourront-ils déjouer ces attaques ?
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Voici sans nul doute le volet le plus faible de la saga. Cette superproduction bénéficie pour la première fois d’un casting européen avec la présence de Alain Delon dans le rôle principal du capitaine Paul Metrand, l’un des pilotes du Concorde. Cette fois, il ne s’agit pas d’une avarie extérieure, mais d’une opération de sabotage visant à détruire le supersonique. En proposant une succession d’évènements entre les Etats-Unis (depuis l’Aéroport international de Washington-Dulles) et la France (Aéroport de Paris-Le Bourget et Charles-de-Gaulle), les scénaristes ont pris le risque de perdre ce qui fait tout le sel de ce type de spectacle, détournant un concept d’origine qui a fait ses preuves. Airport 80 Concorde a des allures de film promotionnel sur les capacités extraordinaires du Concorde. Cet avion pouvait pousser jusqu’à Mach 2,02 (soit en gros deux fois la vitesse du son) et voler à une altitude variant de 16 000 à 18 000 mètres. Le célèbre avion de ligne supersonique franco-britannique a effectué son dernier vol le 25 juillet 2000 juste avant de s’écraser à Gonesse. Depuis de nouveaux prototypes d’avions de transport supersoniques sont à l’étude par différentes agences spatiales européennes. Le Concorde semble « mythifié » à chacune de ses apparitions à l’image, que vient (un peu trop) appuyer la composition musicale de Lalo Schifrin. Tout cela a hélas pris beaucoup de plomb dans l’aile depuis, et les effets spéciaux conçus à l’aide de maquettes et de fonds bleus font terriblement datés aujourd’hui. Il ne reste pas grand chose à sauver au niveau des séquences aériennes, hormis les rares plans montrant le véritable appareil Concorde qui a été utilisé spécialement pour le film. De plus, la soi-disant restauration HD se fait pour le moins discrète contrairement aux deux précédents, et certains plans aériens sont de piètre qualité technique.
L’indulgence est de mise pour admettre certaines idées farfelues, comme la poursuite entre l’avion de ligne et un missile, ou l’atterrissage en catastrophe au milieu d’une piste… de ski en pleine montagne. Ce n’est hélas pas les interprétations qui vont sauver l’ensemble. Si le duo formé par Alain Delon et George Kennedy (reprenant une nouvelle fois le rôle de Joe Patroni) s’avère sympathique, les dialogues et les situations sonnent souvent faux. Sans doute dans une volonté de renouveler le genre catastrophe, le scénario a cru bon de s’égarer dans des intrigues parallèles alliant conflits sentimentaux et histoire d’espionnage et de sabotage. La dimension trop fleur bleue ralentie terriblement l’action et fait perdre beaucoup de tension à l’ensemble. Ainsi Sylvia Kristel (Emmanuelle) qui incarne Isabelle, une hôtesse de l’air ayant une liaison amoureuse et heureuse avec Paul (Delon) contraste avec la relation contrariée et déçue de la journaliste de télévision Maggie Whelan, jouée par Susan Blakely (La Tour infernale), et le Dr. Kevin Harrison, campé par Robert Wagner (Pour l’amour du risque). Ce dernier est un industriel véreux à la tête de l’opération top secrète qui cherche à détruire le Concorde par tous les moyens possibles, même les plus absurdes. Ou encore Joe Patroni (Kennedy), endeuillé par le décès accidentel de sa femme, à qui Paul (Delon) propose,en guise de consolation plutôt maladroite, de rencontrer une partenaire particulière. Ce troisième opus Airport 80 Concorde achevait ainsi la célèbre saga de catastrophe sur un navet indigne des précédents.
>> Nos critiques de 747 en péril et Les Naufragés du 747 <<
- AIRPORT 80 CONCORDE de David Lowell Rich disponible en DVD/Blu-ray le 8 juillet 2015 en version restaurée inédite.
- Avec : Alain Delon, Susan Blakely, Robert Wagner, Sylvia Kristel, George Kennedy, David Warner, Sybil Danning, Mercedes McCambridge, Eddie Albert…
- Scénario : Eric Roth, Jennings Lang d’après l’oeuvre de Arthur Hailey
- Production : Jennings Lang
- Photographie : Philip H. Lathrop
- Montage : Dorothy Spencer
- Décors : Henry Bumstead
- Costumes : Burton Miller
- Musique : Lalo Schifrin
- Edition DVD : Elephant Films
- Prix public conseillé : DVD: 16,99 € – Combo Blu-ray+DVD: 19,99 €
- Durée : 1h53
- Sortie en salles : 19 décembre 1979
- Distribution : Universal Pictures
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