Synopsis : Lui est inventeur de casse-têtes. Investi corps et âme dans son travail, il ne peut se concentrer que dans le silence. Elle est une pianiste accomplie et ne peut vivre sans musique. Elle doit préparer un concours qui pourrait changer sa vie. Ils vont devoir cohabiter sans se voir…
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Cela fait plus de 30 ans – et 90 films – que Clovis Cornillac promène son physique bourru et son phrasé reconnaissable entre mille. Devenu l’un des comédiens omniprésents du cinéma français au début des années 2000 et récompensé par un César pour sa performance dans Mensonges et trahisons et plus si affinités de Laurent Tirard, Clovis Cornillac passe pour la première fois derrière la caméra avec Un peu, beaucoup, aveuglément. Au vu du résultat, le fils de Myriam Boyer et de Roger Cornillac s’en tire à merveille en se lançant dans la comédie romantique, genre plutôt casse-gueule. D’après une idée de son épouse Lilou Fogli, également au générique, il nous raconte l’histoire de Machin et de Machine, un homme et une femme qui ne se sont jamais vus, qui vont apprendre à se connaître et tomber amoureux l’un de l’autre alors qu’ils se trouvent séparés par un mur. En effet, Machin et Machine habitent chacun un appartement, au même étage, mais dans deux immeubles concomitants. Suite à des problèmes d’insonorisation, chacun s’entend comme s’il était dans la pièce d’à côté. Les noms des deux personnages principaux, Mélanie Bernier (pétillante et divine ingénue) et Clovis Cornillac, ne sont donc jamais révélés. Si Machin, inventeur misanthrope, fait d’abord tout pour faire fuir sa nouvelle voisine pianiste, Machine le rembarre très vite et s’impose face à Machin. Pourtant, le dialogue s’installe malgré le mur qui les sépare. L’un s’intéresse progressivement à quelqu’un d’autre que lui, tandis qu’elle prend confiance en elle et en son travail sur les bons conseils de Machin. Les sentiments s’emmêlent, même s’ils ne se sont jamais vus. Machin et Machine imaginent alors instaurer un nouveau genre de relation. De leurs côtés, Artus, le pote de Machin (irrésistible Philippe Duquesne), et Charlotte, la sœur de Machine (lumineuse Lilou Fogli), apprennent cette « liaison » et sont invités à dîner… au pied du mur.
Un peu, beaucoup, aveuglément, récompensé par le prix du public au Festival de Los Angeles (ColCoa) et le Swann d’Or du meilleur premier film au Festival de Cabourg, surprend par son ton burlesque, presque anglo-saxon. Maîtrisée, excellemment interprétée, tonique, rafraîchissante, drôle et émouvante, cette comédie prouve que Clovis Cornillac a certaines ressources étonnantes et peut arborer fièrement cette nouvelle casquette. Il s’avère un excellent directeur d’acteurs, s’amuse avec le cadre via cette séparation des deux appartements, place quelques bons mots malgré quelques manques de subtilités et un dénouement que l’on devine bien assez tôt. Par la même occasion, et bien que le personnage de Machin ne lui était pas forcément destiné en premier lieu, il s’offre l’un de ses meilleurs rôles depuis dix ans. Tout d’abord réticent à l’idée de réaliser un long métrage, Clovis Cornillac prouve pourtant qu’il en a largement l’étoffe et peut se targuer d’avoir signé un premier coup d’essai fort réussi. On espère que le joli succès dans les salles en mai 2015 avec plus d’un demi-million d’entrées, lui donne envie de réitérer cette séduisante et fort attachante expérience.
TEST DVD : Point d’édition Blu-ray pour Un peu, beaucoup, aveuglément, disponible chez Orange Studio. En guide de bonus, un making of très complet (26′). Les interviews fort intéressantes de l’équipe sont bien illustrées par des images issues du tournage. Si le film dispose seulement d’une édition standard, elle reste cependant de qualité. Les couleurs sont bien loties, entre chaud et froid, le piqué est suffisamment affûté, la clarté de mise et les contrastes élégants. Les détails ne manquent pas sur le cadre 2.40 respecté, les noirs sont denses. Le mixage Dolby Digital 5.1 instaure un excellent confort acoustique en mettant la musique en avant, tout en délivrant les dialogues avec ardeur, sans jamais oublier quelques petits effets et ambiances annexes. La piste Stéréo s’en donne également à cœur joie se révélant dynamique et même percutante dans son genre. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.
- UN PEU, BEAUCOUP, AVEUGLÉMENT réalisé par Clovis Cornillac, disponible en DVD depuis le 15 septembre 2015.
- Avec : Mélanie Bernier, Clovis Cornillac, Lilou Fogli, Philippe Duquesne, Grégoire Oestermann, Oscar Copp, Boris Terral, Arnaud Lechien, Jérôme Le Banner…
- Scénario : Clovis Cornillac, Tristan Schulmann et Mathieu Oullion sur une idée de Lilou Fogli.
- Production : Pierre Forette et Thierry Wong
- Photographie : Thierry Pouget
- Montage : Jean-François Elie
- Décors : Pierre Quefféléan
- Costumes : Nathalie du Roscoat
- Musique : Guillaume Roussel
- Editeur : Orange Studio
- Tarif : 12,99 €
- Distribution salles : Paramount
- Durée : 1h26
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