Sortie DVD/ Pixels de Chris Colombus: critique

Publié par Thomas Boulle le 19 décembre 2015

Synopsis : À l’époque de leur jeunesse, dans les années 80, Sam Brenner, Will Cooper, Ludlow Lamonsoff et Eddie « Fire Blaster » Plant ont sauvé le monde des milliers de fois… en jouant à des jeux d’arcade à 25 cents la partie. Mais aujourd’hui, ils vont devoir le faire pour de vrai… Lorsque des aliens découvrent des vidéos d’anciens jeux et les prennent pour une déclaration de guerre, ils lancent l’assaut contre la Terre. Ces mêmes jeux d’arcade leur servent de modèles pour leurs attaques. Cooper, qui est désormais Président des États-Unis, fait alors appel à ses vieux potes pour empêcher la destruction de la planète par Pac-Man, Donkey Kong, Galaga, Centipede et les Space Invaders… Les gamers pourront compter sur l’aide du lieutenant-colonel Violet Van Patten, une spécialiste qui va leur fournir des armes uniques…

 

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Pixels - jaquette

Pixels – jaquette

Adaptation du court métrage français éponyme de Patrick Jean, Pixels démarre plutôt fort, à l’instar des MONDES DE RALPH (notre critique), en multipliant les clins d’œil et références vidéo-ludiques. Il permet ainsi de redécouvrir les licences de notre enfance exploitées ici : Pac-Man, Galaga, Donkey Kong, Space Invaders, Centipede… Nous voilà donc plongés en 1982 dans une salle d’arcade avec trois personnages : Sam, surdoué des jeux vidéo (Anthony Ippolito, puis, à l’âge adulte, Adam Sandler), son meilleur ami, William, accro aux machines à pince (Jared Riley, puis Kevin James), et Ludlow Lamonsoff, avec sa bonne tête de souffre-douleur (Jacob Shinder, puis Josh Gad). Après un échec en finale du championnat mondial de jeux vidéo contre Eddie Plant (Andrew Bambridge, puis Peter Dinklage), la vie de Sam prend une tournure peu enviable, tandis qu’une VHS contenant des démos de jeux vidéo de l’époque est envoyée dans une capsule spatiale. Trente ans plus tard, Sam est devenu installateur de télévisions, et son ami William, avec lequel il est toujours en contact, président des États-Unis. Une attaque d’un troisième type sur la base de Guam amène ce dernier à faire appel aux talents inexploités de Sam, pour analyser et trouver une riposte contre cette menace extraterrestre. La cassette envoyée par la Nasa en 1982 aurait été considérée en effet comme une déclaration de guerre de la part de la Terre ; les jeux vidéo sont l’arme choisie pour le duel. Cette théorie est confirmée par le désormais « complotiste » et voyeur Ludlow et, le temps de sortir Eddie de prison, la fine équipe, enfin réunie, met alors tout en Å“uvre pour battre les aliens à leurs propres jeux (vidéo).

 

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Le court métrage de Patrick Jean était une réussite visuelle, l’adaptation de Chris Columbus (Harry Potter, Maman j’ai raté l’avion) l’est tout autant : les couleurs sont éclatantes et les effets de pixellisation impressionnants, notamment lors de l’attaque de Pac-Man dans Manhattan. Et pour le plus grand plaisir des geeks, les caméos sont au rendez-vous : Sean Bean apparaît en militaire autoritaire, Dan Aykroyd en présentateur du Championnat de jeux vidéo 1982, ou encore Toru Iwatani, le créateur de Pac-Man, dans son propre rôle. Et puis, voir un « loser de nerd » devenir un héros planétaire aurait pu être très réjouissant. Mais si on en prend plein les mirettes, cela n’est malheureusement pas suffisant. Le principal défaut du long métrage est d’être basé sur l’univers retro-gaming visant majoritairement les trentenaires et plus, tout en adoptant un discours adolescent. Il était clair que des parents gamers allaient s’empresser de le montrer à leur progéniture pour les plonger dans leurs jeux de l’époque.

 

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Mais là où Pixar excelle à concevoir des œuvres à deux niveaux de lecture, pour petits et grands, Pixels échoue avec ses répliques médiocres et ses personnages peu attachants. On prend pour exemple Ludlow le « Wonder Kid », obsédé sexuellement par Lady Lisa – l’héroïne de Dojo Quest, un jeu inventé pour le film mais réellement jouable–, dont le ressort comique est inexistant. Ou encore William, qui incarne un président demeuré – quoique à la mesure d’un Donald Trump, en plus sympathique –, avec ses remarques misogynes et ses gags ratés pour les plus de 12 ans. On se demande alors comment Peter Dinklage a pu décider de saccager une réputation durement acquise avec Game Of Thrones (nos critiques ici, là et là). L’écriture de son personnage de bad guy est assez consternante. On peut aussi regretter le choix des franchises qui, hormis Pac-Man, Space Invaders et Donkey Kong, sont totalement inconnues du grand public. Dans les années 1980, les jeux vidéo n’étaient pas aussi populaires que de nos jours ; les droits d’auteur étaient certainement trop élevés pour voir Mario plus de 2 secondes à l’écran. Pixels avait toutes les cartes en main pour être une réussite ludique et satisfaire les amateurs de jeux vidéo, mais cette paresse dans les dialogues n’en fait qu’un divertissement lambda. S’il peut plaire aux plus jeunes, il devient hélas un ennui profond pour les parents.

 

 

 

  • PIXELS réalisé par Chris Columbus, disponible en édition collector (Lampe Pac Man, Blu-ray 3D/2D et DVD), combo DVD/BR, Blu-ray 3D/2D et steelbook collector et DVD depuis le 2 décembre 2015, et en téléchargement définitif depuis le 22 novembre.
  • Avec : Adam Sandler, Kevin James, Michelle Monhagan, Peter Dinklage, Josh Gad, Sean Bean, Brian Cox, Jane Krakowski, Lainie Kzan, Affion Crockett, Akiyama Denis…
  • Scénario : Timothy Dowling, Tom Herlihy, Adam Sandler d’après le court métrage de Patrick Jean.
  • Production : Michael Barnathan, Chris Columbus, Alien Covert, Mark Radcliffe, Adam Sandler.
  • Photographie : Amir Mokri
  • Montage : Hugues Winborne
  • Décors : Leor Boshi, Rosemary Brandenburg
  • Costumes : Christine Wada
  • Tarifs : 24,99 € (combo), 55,99 € (édition collector), 18,45 € (DVD)
  • Distribution / Edition : Sony Pictures
  • Durée : 1h45
  • Sortie de sortie initiale en salles : 22 juillet 2015

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