Cannes Classics a dévoilé hier au soir sa sélection de chefs-d’œuvre restaurés, avec au programme toujours un large panel de belles (re)découvertes, et un documentaire sur le cinéma français en avant-première mondiale, signé Bertrand Tavernier.
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Cannes Classics, c’est toujours un plaisir de fin gourmet cinéphile dont le programme cette année ne déroge pas à la règle. Si Costa-Gavras fut l’invité d’honneur dans l’édition précédente, la section détourne un peu les codes cette année en présentant en avant-première mondiale le nouveau bébé de Bertrand Tavernier, Voyage à travers le cinéma français. Ce documentaire, d’une durée de 3h15, est décrit comme « un travail de citoyen et d’espion, d’explorateur et de peintre, de chroniqueur et d’aventurier » sur le métier de cinéaste et évoquera notamment, de 1930 à 1970, les oeuvres Renoir, Becker, Truffaut, Ophüls, Bresson, Demy ou encore Franju.
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Comme de coutume, Cannes Classics proposera donc de (re)découvrir des chefs-d’oeuvre du cinéma du patrimoine mondial à travers de nombreux genres, entre films inconnus en provenance de pays rares, grands films populaires, animation cinéma de genre, science-fiction, horreur gothique ou bien western. Le festival, qui continue d’accueillir les restaurations des lauréats de la Palme d’Or, offrira une célébration Cannes 1966, avec Signore & Signori de Pietro Germi et Un Homme et une Femme de Claude Lelouch.
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Comme déjà évoqué début avril, William Friedkin donnera La Leçon de Cinéma, le 18 mai, animée par Michel Ciment. Il présentera également SORCERER (notre critique) au Cinéma de la Plage.
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La section fera encore la part belle aux documentaires sur le cinéma. On pourra notamment découvrir Close encounters with Vilmos Zsigmond de Pierre Filmon, qui retracera la vie de ce grand directeur de la photographie, qui nous a quitté le 1er janvier 2016, à l’âge de 85 ans. Il a travaillé avec les plus grands cinéastes comme Steven Spielberg, Brian De Palma, Michael Cimino, George Miller et bien d’autres. On retrouvera aussi les soeurs Clara et Julia Kuperberg à travers l’un de leurs nombreux documentaires de 52 minutes sur l’âge d’or du cinéma hollywoodien, Et La femme créa Hollywood. Mais aussi Bright Lights : Starring Carrie Fischer and Debbie Reynolds de Alexis Bloom et Fisher Stevens, sur la relation intime entre Carrie Fischer (Star Wars) et sa mère, Debbie Reynolds (Chantons sous la pluie). Ou bien encore Bernadette Lafont et Dieu créa la femme de Esther Hoffenberg.
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La section proposera par ailleurs un hommage à deux géants du documentaires, le Français Raymond Depardon (Faits divers, 1983) et l’Américain Frederick Wiseman (Hospital, 1969). Ce dernier sera en outre présent à Cannes pour recevoir le Prix Consécration de France Culture.
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Et bien sûr, Cannes Classics présentera une vingtaine de copies restaurées, dont La Vengeance aux deux visages de Marlon Brando, Solaris de Andreï Tarkovski, Valmont de Milos Forman, Masculin féminin de Jean-Luc Godard ou encore La Chambre des tortures de Roger Corman. Et en séances spéciales, on retient La Planète des vampires de Mario Bava.
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Pour rappel, la plupart des oeuvres sortiront en salles et en DVD/Blu-ray, et reprises au cinéma Les Fauvettes (Paris), au festival Cinema Rittrovato (Bologne) et à l’Institut Lumière (Lyon).
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Le 69e Festival de Cannes, présidé par George Miller, se déroulera du 11 au 22 mai 2016. Vous pouvez retrouver la Sélection officielle et celles de la 48e Quinzaine des Réalisateurs et de la 55e Semaine de la Critique.
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SÉLECTION CANNES CLASSICS 2016
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LE DOCUMENTAIRE DE BERTRAND TAVERNIER
- Voyage à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier (2016, 3h15, France).
« Ce travail de citoyen et d’espion, d’explorateur et de peintre, de chroniqueur et d’aventurier qu’ont si bien décrit tant d’auteurs, de Casanova à Gilles Perrault, n’est-ce pas une belle définition du métier de cinéaste que l’on a envie d’appliquer à Renoir, à Becker, au Vigo de Zéro de Conduite, au Duvivier de Pépé le Moko, aussi bien qu’à Truffaut, Franju ou Demy. A Max Ophuls et aussi à Bresson. Et à des metteurs en scène moins connus qui au détour d’une scène ou d’un film illuminent une émotion, débusquent des vérités surprenantes. Je voudrais que ce film soit un acte de gratitude envers tous ceux, cinéastes, scénaristes, acteurs et musiciens qui ont surgi dans ma vie. La mémoire réchauffe : ce film, c’est un peu de charbon pour les nuits d’hiver. »
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DOCUMENTAIRES SUR LE CINÉMA
- The Cinema Travelers de Shirley Abraham et Amit Madheshiya (2016, 1h36, Inde).
- The Family Whistle de Michele Russo (2016, 1h05, Italie).
- Cinema Novo de Eryk Rocha (2016, 1h30, Brésil)
- Midnight Returns: The Story of Billy Hayes and Turkey de Sally Sussman (2016, 1h39, Etats-Unis)
- Bright Lights: Starring Carrie Fischer and Debbie Reynolds de Alexis Bloom et Fisher Stevens (2016, 1h35, Etats-Unis)
- Gentleman Rissient de Benoît Jacquot, Pascal Mérigeau et Guy Seligmann (2015, 1h14 minutes, France)
- Close encounters with Vilmos Zsigmond de Pierre Filmon (2016, 1h18, France)
- Et La femme créa Hollywood de Clara et Julia Kuperberg (2015, 52mn, France)
- Bernadette Lafont et Dieu créa la femme de Esther Hoffenberg (2016, 65mn, France)
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LA LEÇON DE CINEMA : WILLIAM FRIEDKIN
- Présentation d’un film-surprise restauré en salle Buñuel et Sorcerer (1977) au Cinéma de la Plage.
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LA DOUBLE PALME D’OR DE 1966
- Signore & signori (Ces messieurs dames ou Belles dames, vilains messieurs) de Pietro Germi (1966, 2h, Italie/France).
- Un Homme et une femme de Claude Lelouch (1966, 1h42, France).
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HOMMAGES CROISÉS A RAYMOND DEPARDON ET FREDERICK WISEMAN
- Faits divers de Raymond Depardon (1983, 1h30, France).
- Hospital de Frederick Wiseman (1969, 1h24, Etats-Unis).
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LES 70 ANS DE FIPRESCI
- Farrebique de Georges Rouquier (1946, 1h27, France).
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COPIES RESTAURÉES
- Die letzte Chance (La Dernière chance) de Leopold Lindtberg (1945, 1h53, Suisse)
- Dolina Miru (La Vallée de la paix) de France Stiglic (1956, 1h30, Slovénie)
- Ikarie XB 1 de Jindřich Polák (1963, 1h28, République Tchèque)
- Jago hua savera (Quand naîtra le jour) de Aaejay Kardar (1958, 1h34, Pakistan)
- Memorias del subdesarrollo (Mémoires du sous-développement) de Tomás Gutiérrez Alea (1968, 1h37, Cuba)
- Santi-Vina de Thavi Na Bangchang (1954, 1h54, Thaïlande)
- Szerelem (Amour) de Károly Makk (1971, 1h32, Hongrie)
- Howards End (Retour à Howards End) de James Ivory (1992, 2h20, Royaume-Uni/Japon)
- Le Décalogue 5 (Tu ne tueras point) et 6 (Tu ne seras pas luxurieux) de Krzysztof Kieślowski
- Momotarô, Umi no shinpei (Momotaro, le divin soldat de la mer) de Mitsuyo Seo (1945, 1h14, Japon)
- One-Eyed Jacks (La Vengeance aux deux visages) de Marlon Brando (1961, 2h21, Etats-Unis)
- Solyaris (Solaris) de Andreï Tarkovski (URSS, 1972, 2h47, Fédération de Russie)
- Ugetsu monogatari (Les Contes de la lune vague après la pluie) de Kenji Mizoguchi (1953, 1h37, Japon)
- Dragées au poivre de Jacques Baratier (1963, 1h34, France)
- Valmont de Milos Forman (1989, 2h17, France)
- Gueule d’amour de Jean Grémillon (1937, 1h32, France)
- Masculin féminin de Jean-Luc Godard (1966, 1h50, France)
- Indochine de Régis Wargnier (1992, 2h32, France)
- Adieu Bonaparte de Youssef Chahine (1984, 1h55, France/Egypte)
- Pit and The Pendulum (La Chambre des tortures) de Roger Corman (1961, 1h20, Etats-Unis)
- Rendez-vous de juillet de Jacques Becker (1949, 1h39, France)
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SÉANCES SPÉCIALES CANNES CLASSICS
- Terrore nello spazio (La Planète des vampires) de Mario Bava (1965, 1h28, Italie/Espagne)
- Tiempo de morir de Arturo Ripstein (1966, 1h30, Mexique)