Malgré quelques touches de fantastique, la réalité n’est jamais bien loin dans les films de cette deuxième journée de Compétition au Festival de Cannes.
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Lors de la conférence de presse du 13 avril annonçant la Sélection, Thierry Frémaux avait tenu à souligner que « ce n’est pas le festival qui est politique, c’est les films qui le sont ». Les Festivaliers en ont eu un avant-goût hier, la tendance se confirme. Au menu du jour, en Compétition, Okja de Bong Joon-ho, l’un des deux films de la Sélection officielle produits par Netflix et par lequel le scandale est arrivé.
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Le moins que l’on puisse dire est qu’il n’a pas fini de faire parler de lui, bien malgré lui, puisque la projection a débuté dans de très mauvaises conditions, le haut de l’image étant tronqué provoquant de vives réactions de mécontentement dans le public. Sabotage ? Complot ? Il n’en n’était rien, il s’agissait d’un « simple » problème technique comme l’a souligné le Festival dans un communiqué. Une fois le rideau du Grand Auditorium Lumière relevé jusqu’en haut, la séance a pu reprendre, 15 minutes plus tard.
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Présent à la Quinzaine des Réalisateurs en 2006 avec The Host, un thriller fantastique dont la vedette était un monstre qui sème la panique à Séoul, Bong Joon-ho revient avec une nouvelle créature, bien plus sympathique. Okja est un animal au grand cœur, sorte de croisement entre un cochon et un hippopotame, et le fidèle compagnon de la jeune Mija qui s’en est occupée sans relâche au cœur des montagnes de Corée jusqu’au jour où une multinationale cherche à s’en emparer. Une superproduction dite tout public, mais avec le cinéaste les propos grinçants et l’humour noir ne sont jamais bien loin.
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Autre film de la Compétition, La Lune de Jupiter de Kornel Mundruczó, Prix Un Certain Regard en 2014 avec White Dog, aborde sur le mode fantastique la dramatique question des migrants. Un sujet déjà abordé par Vanessa Redgrave dans son documentaire Douleur de la vie et qui l’est également dans l’expérience de cinéma virtuel d’Alejandro Gonzalez Iñarritu, Carne y Arena.
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N’en déplaise à Chateaubriand à qui on attribue la phrase « La jeunesse est un naufrage », cette affirmation est de moins en moins vraie. Ainsi, après la comédienne (et désormais) réalisatrice britannique, âgée de 80 ans, c’est une autre grande dame du Septième Art, Agnès Varda, bientôt 89 ans, qui a eu les honneurs du Palais du Festival. Elle revient à Cannes, où elle avait présenté La pointe courte en 1955, avec Visages, Villages un documentaire né de sa collaboration avec JR le street artiste français.
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Enfin, la sélection Un Certain Regard emmenait les Festivaliers en Iran puis en Tunisie. Avec Un Homme intègre, Mohammad Rasoulof pointait du doigt la corruption dans son pays, tandis que la cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania dénonçait la condition de la femme dans une société machiste. Son long métrage, La Belle et la meute est inspiré d’un fait divers qui a éclaboussé la police en 2012.
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