Terry Gilliam a enfin terminé le tournage de The Man Who Killed Don Quixote dix-sept ans après avoir initié le projet.
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“Quixote Vive !” Terry Gilliam est un homme heureux. Et bon nombre de fans et de cinéphiles aussi. Il a pu enfin terminer un projet qui lui tenait à cœur et qui semblait maudit, à savoir sa version de Don Quixote.
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Dans une publication de célébration faite sur Facebook le 4 juin 2017, le réalisateur a annoncé : « Désolé pour le long silence. J’ai été occupé à emballer le camion et je rentre à la maison. Après 17 ans, nous avons terminé le tournage de The Man Who Killed Don Quixote. Muchas gracias à toute l’équipe et aux croyants. Quixote vive ! ».
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Dans une déclaration faite plus tard, Gilliam précise : « Don Quixote est un rêveur, un idéaliste, un romantique, déterminé à ne pas accepter les limites de la réalité (…) Nous avons été dessus pendant tellement longtemps que l’idée d’avoir véritablement terminé ce film « clandestin » est assez surréaliste. Toute personne sensible aurait abandonné il y a des années mais parfois, des rêveurs gagnent à la fin, alors merci à tous les fantaisistes et croyants mal payés qui nous on joint pour faire de ce rêve de longue date une réalité ! ».
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Terry Gilliam avait initialement débuté le tournage en 1998 pour ce qui fut un premier essai douloureux avec un casting comprenant notamment Jean Rochefort et Johnny Depp. Les tumultes de cette production ont été relatées dans le documentaire Lost in La Mancha sorti en 2002.
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Cette fois, le film terminé compte à son casting Adam Driver (Star Wars Episode VII, Silence), Jonathan Pryce en Don Quichotte (acteur à la prestation inoubliable pour Gilliam dans Brazil), mais aussi Olga Kurylenko, Stellan Skarsgård et Joana Ribeiro.
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The Man Who Killed Don Quixote, écrit par Gilliam et Tony Grisoni, raconte l’histoire d’un vieillard convaincu qu’il est Don Quichotte, et qui prend Toby, un publicitaire, pour son écuyer fidèle, Sancho Panza. Le duo s’engage dans un voyage bizarre, faisant des allers et retours entre le XXIème et le XVIIème siècle. Peu à peu, comme le chevalier lui-même, Toby devient consumé par le monde illusoire et incapable de distinguer ses rêves de la réalité.
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Cependant, comme le rappelle The Hollywood Reporter, la malédiction Don Quichotte de Gilliam n’est peut-être pas encore totalement levée. À Cannes, juste un an après le lancement du projet sur le marché, la société de production française Alfama a qualifié le film d’«illégal», son patron Paulo Branco racontant que Gilliam avait travaillé dans son dos et que c’est lui qui détenait les droits sur le film.
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En réponse, les producteurs du film avaient publié une déclaration affirmant que les revendications de Branco étaient « absurdes » et qu’ils avaient été contraints de le poursuivre dans quatre pays. « Monsieur Branco brasse du vent », avaient-ils ajouté. « Il n’a aucun droit sur Don Quichotte ». Des propos à nouveau rapportés dans la page 4 du journal quotidien de The Hollywood Reporter à Cannes daté du 21 mai 2017.
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Quoi qu’il en soit, la persévérance de Terry Gilliam reste remarquable. Le tournage de The Man Who Killed Don Quixote a pris place aux Canaries, dans la cité historique de Tomar, à Lisbonne et en Castille-La Manche en Espagne. La production est assurée par Gerardo Herrero, Mariela Besuievsky, Amy Gilliam, Tornasol Films, Kinology, Recorded Picture Company, Entre Chien et Loup et Ukbar Filmes en association avec Alacran Pictures, et la participation de TVE, Movistar +, Eurimages et Wallimage. Kinology s’occupe des ventes mondiales tandis qu’Amazon Studios a acquis les droits de distribution pour les USA, le Canada et le Royaume-Uni. Telemunchen les a obtenus pour l’Allemagne et l’Autriche.
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Pour l’heure, aucune date de sortie n’a été annoncée.
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Cyril Perraudat