Buena Vista Social Club Adios de Lucy Walker : critique

Publié par Philippe Descottes le 26 juillet 2017

Synopsis : Les musiciens de Buena Vista Social Club ont fait découvrir au monde entier la vitalité de la culture cubaine grâce à leur emblématique album de 1997 sorti  chez World Circuit Records, et à travers le documentaire de Wim Wenders nommé à l’Oscar, Buena Vista Social Club. Buena Vista Social Club : Adios retrace aujourd’hui le parcours du groupe dans la captivante histoire musicale de Cuba, tandis que ses membres reviennent sur leurs remarquables carrières et les extraordinaires circonstances qui les ont réunis.

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Buena Vista Social Club Adios - affiche

Buena Vista Social Club Adios – affiche

Buena Vista Social Club Adios n’est pas une suite du documentaire de Wim Wenders, qu’il n’est d’ailleurs pas nécessaire d’avoir vu pour l’apprécier, même si c’est un atout non négligeable. Il vient en complément et s’efforce de l’enrichir, notamment par une série de portraits d’artistes qui ont participé au projet initial. Le film débute par un plan d’ensemble de La Havane et une voix-off annonçant la mort de Fidel Castro le 25 novembre 2016, mais il invite rapidement à un voyage dans le passé. Tout d’abord par une visite de Juan de Marcos Gonzalez dans un faubourg de la capitale cubaine. Le musicien et directeur artistique rencontre un témoin qui a connu le Buena Vista Social Club, un club réservé aux Noirs et aujourd’hui devenu une salle de gym ultra-moderne. Pourtant, quelques personnes gardent encore un souvenir très précis de ce lieu dédié à la musique et à la danse. Puis, par le biais de photos et d’images d’archives, le documentaire évoque, de manière un peu trop succincte, l’Histoire de Cuba et en parallèle celle de la musique cubaine qui a connu son apogée dans les années 1950 avant de tomber dans l’oubli. La réalisatrice britannique Lucy Walker, qui a été par ailleurs une musicienne et DJ réputée, revient alors sur l’incroyable histoire du groupe Buena Vista Social Club en 1996. Le producteur de disques Nick Gold et de nouveau Juan de Marcos Gonzalez évoquent ce projet de réunir sur un même enregistrement des musiciens cubains et africains. Les Africains ne purent se rendre à Cuba mais une nouvelle idée vit le jour, celle de faire un album à partir des mélodies cubaines traditionnelles des années 1930, 1940 et 1950. Le Buena Vista Social Club était né. L’album remporta un succès inattendu et le groupe donna de nombreux concerts dans le monde. 

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Wim Wenders, qui avait confié la musique de Paris Texas et The End of Violence à Ry Cooder, a filmé cette aventure qui a donc abouti au documentaire Buena Vista Social Club. Le côté didactique fait ensuite place à l’émotion lorsque la cinéaste s’intéresse à la carrière de plusieurs des membres, à l’avant et à l’après Buena Vista Social Club. Ceux qui sont toujours vivants, comme Omara Portuondo (86 ans) et Eliades Ochoa (71 ans), mais aussi ceux qui, hélas, ne sont plus de ce monde depuis 1997.

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Compte tenu du matériel à disposition, aux cinquante heures d’images inédites du documentaire original, il faut ajouter les archives cubaines et les documents personnels des membres ou de leurs familles, on peut alors regretter que le film ne se concentre principalement que sur le souvenir de trois musiciens, probablement les plus charismatiques, à savoir Ibrahim Ferrer (disparu en 2005), Compay Segundo (2003) et Ruben Gonzalez (2003). À l’instar de Wim Wenders qui avait suivi deux concerts mythiques, à Amsterdam et New York, la cinéaste fait de même lors de la tournée d’adieu de l’Orquesta Buena Vista Social Club qui lui a succédé et dont Omara Portuondo et Eliades Ochoaqui, survivants de la première aventures, sont les vedettes entourées de nouvelles recrues. Le dernier concert au Teatro Karl Marx de La Havane fait écho à celui d’octobre 2015, donné à la Maison-Blanche en présence de Barak Obama, une première pour des musiciens de Cuba en plus d’un demi-siècle. Depuis, il n’est pas certain qu’un tel événement se reproduise de sitôt. L’Oquesta Buena Vista Social Club ne se produira plus sur scène. Si une certaine mélancolie se dégage alors de Buena Vista Social Club Adios, ces images rendent également hommage à la mémoire de ces artistes et à leur musique qui, elle, vivra éternellement.

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  • BUENA VISTA SOCIAL CLUB ADIOS réalisé par Lucy Walker en salles le 26 juillet 2017.
  • Avec :  Omara Portuondo, Eliades Ochoa, Juan de Marcos Gonzalez, Nick Gold, Ibrahim Ferrer, Compay Segundo, Ruben Gonzalez.
  • Production : Christine Cowin, Zak Kilberg, Julian Cautherley, Victor Moyers, Asher Goldstein
  • Photographie : Enrique Chediak, Lucas Gath, Nicholas Higgins
  • Montage : Tyler Temple Higgins, Pablo Proenza
  • Musique : Orquesta Buena Vista Social Club
  • Distribution : Metropolitan Filmexport
  • Durée : 1h50

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