Le messie (Il Messia) de Roberto Rossellini (1975)
Bien que Roberto Rossellini, précurseur du cinéma moderne avec Voyage en Italie, n’avait pas la foi, il aimait à croire que le Christ avait révolutionné l’histoire du monde. De façon très réaliste, il dépeint avec beaucoup de fluidité l’itinéraire de Jésus, roi des Juifs, en restant fidèle aux Évangiles. Rossellini garde de lui une image forte : un homme qui ne se distingue que par sa détermination à faire passer son message divin.
Un drame historique discret, authentique et à l’inspiration humaniste, Le Messie raconte sans fioritures les principales étapes de la vie du Christ. Inspiré par les autres évangiles (dont particulièrement celui de Marc) en omettant tout contexte politique, le long-métrage tend plus à aborder le côté humanité que divinité du personnage. Le surnaturel et le miraculeux ne prennent que peu de place dans l’intrigue.
À cette fin, le cinéaste italien refuse de mettre en exergue la passion comme la coutume le veut, et au contraire, mise avant tout sur le caractère didactique du Christ. Le film nous apparaît alors comme un parcours initiatique, décerné à nous enseigner les passages de la Bible car comme Rossellini l’a si bien formulé : « Je ne démontre pas, je montre ».
Là encore, l’oeuvre cinématographique n’a jamais connu la gloire du public. Les critiques quant à elles ne furent ni dithyrambiques ni élogieuses, mais respectueuses d’un film tout en sobriété. Rosselini jusitifia même cette situation par son refus de divertir : « si je recherchais le succès, je ne ferais pas ce genre de film ».
PC