La 71e édition du Festival de Cannes a démarré ce mardi 8 mai avec Everybody Knows d’Asghar Farhadi, présenté en ouverture au Grand Théâtre Lumière. Le coup d’envoi a été précédé de la traditionnelle montée des marches avec son défilé de stars.
Maître de cérémonie, Edouard Baer, qui avait déjà endossé le costume en 2008 et 2009, a lancé la soirée. Cate Blanchett, présidente du Jury, a pris la parole par un « Mesdames, mesdames, mesdames et messieurs, bonsoir » et a poursuivi « Je suis extrêmement honorée d’être la présidente de ce jury composé de personnes incroyables. Notre tâche réjouissante est d’ouvrir nos cœurs et nos esprits aux récits qui vont nous être montrés pendant ce festival« , avant de déclarer ouvert le 71e Festival de Cannes, conjointement avec Martin Scorsese, présent à Cannes pour recevoir un Carrosse d’or décerné par la Société des Réalisateurs de Films.
La manifestation a commencé avec la projection, en compétition, de Everybody knows (Todos Lo Saben) d’Asghar Farhadi, qui réunit le couple Penelope Cruz/Javier Bardem et l’excellent Ricardo Darin. Ce drame familial et social aux accents de thriller psychologique a été tourné en Espagne, nouvelle destination du réalisateur après l’Iran, puis la France où il avait réalisé Le Passé, projeté à Cannes en 2013, permettant à Bérénice Bejo d’obtenir le Prix d’interprétation féminine. Le Client, sélectionné en 2016, a obtenu le prix du scénario et d’Interprétation masculine pour Shahab Hosseini.
Le Festival a pris sa vitesse de croisière dès ce mardi avec deux films en compétition. Le premier, Leto, invite le spectateur à un retour en arrière, à Leningrad, un été au début des années 1980 dans l’URSS d’avant la Perestroïka. Il suit l’émergence d’un groupe de rock underground soviétique. Accusé de détournement de fonds et assigné à résidence depuis août 2017, le cinéaste et metteur en scène Kirill Serebrennikov n’a pas pu venir à Cannes
Le second, Yomeddine est un film égyptien, le premier long métrage de A.B. Shawky, en lice pour la Caméra d’or. Il nous conduit sur les pas de Beshay, un ancien lépreux qui décide de partir à la recherche de ses racines sur une charrette tirée par son âne.
La journée a également été marquée par le début de la sélection Un Certain Regard avec, en ouverture, Donbass de Sergei Loznitsa, en compétition officielle l’année dernière avec Une Femme douce, qui revient sur le conflit qui secoue le Donbass, région de l’est de l’Ukraine, où « la guerre s’appelle la paix, la propagande est érigée en vérité et la haine prétend être l’amour ». Second film de cette section, Rafiki, de la cinéaste Wanuri Kahiu, premier film du Kenya en Sélection officielle, qui aborde par le biais d’une histoire d’amour entre deux lycéennes, le sujet tabou de l’homosexualité. Un thème dérangeant puisque le long métrage a été interdit au Kenya.
La Semaine de la Critique a également ouvert sa 57e édition avec Wildlife, premier long métrage de l’acteur américain Paul Dano, suivi l’après-midi de Un jour (Egy Nap), premier long métrage de la Hongroise Zsófia Szilágyi, qui démarrait la Compétition de cette section parallèle, en présence du jury, présidé par Joachim Trier, et celui de la caméra d’or.
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