Une journée particulière à Cannes, marquée par la présentation en Compétition du nouveau film de Jean-Luc Godard, Le livre d’image. Un « essai cinématographique » et une réflexion sur le monde arabe de 2017.
Deux nouveaux longs métrages en compétition ce vendredi, avec deux habitués du Festival. Prix du Jury en 2014 avec Adieu au langage, Jean-Luc Godard revient à Cannes avec Le Livre d’image. Dans son documentaire, présenté selon Thierry Frémaux comme étant « dans la veine de ses essais cinématographiques », le cinéaste propose une réflexion sur le monde arabe de 2017.
Sans savoir encore si Jean-Luc Godard sera présent ou non lors de la conférence de presse, ce retour à Cannes, dont l’affiche de cette 71e édition rend hommage à Pierrot le fou qu’il a réalisé en 1965, a une saveur particulière puisque le réalisateur fut avec François Truffaut, il y a 50 ans, en mai 68, l’un des principaux contestataires à réclamer l’annulation du Festival en solidarité les mouvements sociaux et politiques qui secouaient la France à ce moment-là.
Les festivaliers ont pu ensuite découvrir Les Eternels (Jiang Hu Er Nv) de Jia Zhangke, qui suit le destin de la jeune Qiao, amoureuse de Bin, petit chef de la pègre locale de Datong. Bin est attaqué par une bande rivale. Qiao prend sa défense et tire plusieurs coups de feu. Elle est condamnée à cinq ans de prison. À sa sortie, elle part à la recherche de Bin. Président du jury de la Cinéfondation en 2007, le réalisateur a été récompensé par le Prix du meilleur scénario pour A Touch of Sin en 2013 et a reçu le Carrosse d’or de la SRF en 2015.
Du côté d’Un Certain Regard les spectateurs ont pu découvrir dans un premier temps le premier long métrage réalisé par la comédienne syrienne Gaya Jiji, Mon tissu préféré qui a pour cadre Damas, au printemps 2011, au moment où éclate la guerre civile. Nahla, une jeune femme de 25 ans, est tiraillée entre son désir de liberté et l’espoir de quitter le pays grâce au mariage arrangé avec Samir, un syrien expatrié aux États-Unis. Mais Samir lui préfère sa jeune sœur Myriam…
Venait ensuite L’Ange, septième long métrage du réalisateur argentin Luis Ortega, mais sa première participation en Sélection officielle. Ce thriller, qui s’inspire d’une affaire criminelle célèbre en Argentine impliquant un adolescent, réunit Cecilia Roth (Tout sur ma mère) Malena Villa (Mariposa) et Chino Darin qui n’est autre que le fils de l’acteur Ricardo Darin (Everybody knows).
En séance spéciale était projeté Another day of life de Raul De La Fuente et Damian Nenow, un premier film en lice pour la Caméra d’or et un projet ambitieux amorcé en août 2014 composé à 75% d’animation et de prises de vues réelles pour les 25%. L’histoire est celle d’un grand reporter couvrant la guerre civile en Angola pendant l’été 1975. Avec Gongjak (The spy gone North) du sud-coréen Yoon Jong-Bin, la Séance de minuit nous plongeait dans le Séoul de 1993, au cœur d’une affaire d’espionnage en Corée du Nord.
Dans le cadre de l’hommage que le Festival rend à Ingmar Bergman, dont on célèbre cette année le centenaire de la naissance, Cannes Classics a présenté l’un des chefs d’œuvre du maître, Le Septième sceau (Det Sjunde Inseglet), Prix spécial du Jury à Cannes en 1957.