Synopsis : 1976, un vol Air France de Tel Aviv pour Paris est détourné sur Entebbe, en Ouganda. Les faits qui s’y sont déroulés ont changé le cours de l’histoire.
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Otages à Entebbe est tiré de la prise d’otages qui donna lieu à l’opération Thunderbolt. Le 27 juin 1976, un commando de quatre membres du Front Populaire de Libération de la Palestine et des Cellules Révolutionnaires, une organisation terroriste d’extrême gauche ouest-allemande, détournent un vol Air France sur Entebbe pour prendre en otages les 239 passagers, dont presque la moitié sont israéliens. Le sauvetage des prisonniers est considéré, jusqu’à aujourd’hui, comme une référence en termes d’intervention militaire, marquant un tournant crucial dans le conflit israélo-palestinien. Au début du projet, Ron Halpern souhaitait raconter ce coup de théâtre dans l’histoire, déjà représenté plusieurs fois à l’écran (Victoire à Entebbe, Raid sur Entebbe, Mission Yonathan…), du point de vue des pilotes français. Halpern contacte Tim Bevan et Kate Solomon, qui ont participé à la production de Vol 93, pour coproduire Otages à Entebbe. Les producteurs décident de faire appel au réalisateur José Padilha (Bus 174, Troupe d’élite, RoboCop, Narcos…) et au scénariste Gregory Burke (’71). Pendant les entretiens avec les anciens membres du personnel aérien, la relation ambiguë qui s’est établie entre les ravisseurs et les captifs ressort des récits. L’équipe décide de changer son approche afin de raconter les faits à partir de diverses perspectives, en incluant celle des terroristes. Le résultat final est un thriller empreint de réalisme qui s’affranchit du rapport victime, bourreau et héros.
La détention de sept jours se divise en sept parties, indiquée par des intertitres. Le récit insiste sur l’enlèvement des voyageurs et sur le raid visant à les libérer, pour passer assez vite sur les négociations et la préparation de la mission de sauvetage. Ce qui permet de se concentrer davantage sur la psychologie des personnes qui ont vécu le drame plutôt que sur les dirigeants politiques, multipliant ainsi les points de vue. Une immersion réussie, en grande partie grâce à des acteurs qui parviennent à donner vie à la tension mentale qui habite leurs personnages. On pense à Rosamund Pike (Gone Girl), Daniel Brühl (Rush), Denis Ménochet (Jusqu’à la garde) et Nonso Anozie (Game of Thrones).
Des chorégraphies de danse contemporaine, performées par la troupe célèbre Batsheva avec la musique de Rodrigo Amarante, s’exécutent en parallèle pour rythmer l’évènement. C’est aussi sur ces performances que s’ouvre et se ferme cet épisode historique. Si l’idée de chorégraphier les désaccords idéologiques pour en faire une métaphore du conflit israélo-palestinien est plutôt originale, mise en place avec une grande qualité artistique, ce procédé devient assez vite infructueux. Au lieu d’être un prolongement naturel de l’action, il y intervient comme une coupure factice. Pourtant, il permet d’introduire le personnage de Sarah, interprétée par la danseuse professionnelle Zina Zinchenko, la petite amie du soldat israélien Zeev Hirsch (Ben Schnetzer). Le jeune couple représente les dilemmes auxquels sont confrontés les membres de la première génération née dans l’État d’Israël, coincés entre l’obligation de se battre pour défendre leur pays et l’envie de vivre librement. Bien qu’Otages à Entebbe se passe sur une temporalité très précise, l’intrigue, qui se déroule dans des espaces confinés, suggère une situation géopolitique qui n’a pas évolué depuis plus de quarante ans.
DVD : Dans cette édition, on retrouve des chorégraphies de la troupe de danse coupées lors du montage final. Les deux autres suppléments, d’environ sept minutes chacun, montrent le travail de conception et de réalisation fait autour d’Otages à Entebbe.
- OTAGES À ENTEBBE (Entebbe)
- Sortie vidéo : 25 septembre 2018
- Format/Produit : DVD, Blu-ray et VOD
- Réalisation : José Padilha
- Avec : Daniel Brühl, Rosamund Pike, Eddie Marsan, Lior Ashkenazi, Denis Ménochet, Ben Schnetzer, Zina Zinchenko, Nonso Anozie, Peter Sullivan, Yiftach Klein, Natalie Stone, Kamil Lemieszewski, Brontis Jodorowsky, Mark Ivanir, Andrea Deck, Noof McEwan, Frida Cauchi, Flynn Allen, Gabriel Constntin, Ingrid Craigie, Laurence Bouvard, Trudy Weiss, Yaron Shavit, Michael Lewis
- Scénario : Gregory Burke
- Production : Tim Bevan, Kate Solomon, Eric Fellner, Ron Halpern, Michelle Wright
- Photographie : Lula Carvalho
- Montage : Daniel Rezende
- Décors : Kave Quinn
- Costumes : Bina Daigeler
- Musique : Rodrigo Amarante
- Édition vidéo : Orange Studio
- Tarif : 14,99 € (DVD) – 16,99 € (Blu-ray)
- Durée totale : 1h42
- Sortie initiale : 16 mars 2018 (États-Unis) – 2 mai 2018 (France)