L’acteur Viggo Mortensen et le réalisateur David Cronenberg se retrouveraient pour un « dérangeant » et « étrange film noir ».
C’est un duo gagnant depuis le milieu des années 2000. À travers la froide nonchalance de Viggo Mortensen, le réalisateur David Cronenberg s’était trouvé une seconde jeunesse. A History of Violence (2005), fut leur première collaboration. L’histoire d’un père de famille en apparence tranquille dont le passé sanglant ressurgit de façon inattendue. Les Promesses de l’Ombre (2007), film noir glaçant sur la mafia russe, réputé pour une scène particulièrement brutale où Mortensen se bat nu dans un sauna. Avec A Dangerous Method (2011), Cronenberg entrait dans une autre phase de son Å“uvre, plus centrée sur une violence psychologique, avec un Mortensen dans le rôle de Sigmund Freud. C’était leur dernière collaboration ensemble.
Récemment, le cinéaste canadien, dont la dernière réalisation remonte à Maps to the Stars en 2014, a fait une apparition dans Falling, premier long-métrage mis en scène par son acteur fétiche. Les rôles se sont ainsi inversés le temps d’une séquence où Cronenberg incarne un proctologue. « C’était une bonne expérience. Je ne me suis pas senti plus nerveux à le diriger », a confié Mortensen au magazine GQ au cours d’une interview « Parce que nous sommes amis, je n’ai pas ressenti de pression particulière». Falling est un projet personnel de l’acteur, librement inspiré de sa propre histoire familiale. Le récit raconte la relation d’un homme homosexuel avec son vieux père conservateur, atteint de dégénérescence mentale. Mortensen joue le rôle principal aux côtés de Lance Henriksen.
C’est dans cette même interview que Mortensen se voit demander s’il envisage un autre projet avec Cronenberg. Une réponse qui a rapidement ravi les fans : « Oui, nous avons quelque chose en tête. C’est quelque chose qu’il a écrit il y a longtemps, et qu’il n’a jamais pu faire. Maintenant il le peaufine, et il veut le tourner. Avec de la chance, nous tournerons cet été. Je dirais, sans dévoiler l’histoire, qu’il revient peut-être un peu à ses origines […] C’est une sorte d’étrange film noir. C’est dérangeant et c’est bien, je pense. ».
Un « film noir dérangeant » qui pourrait revenir « à ses origines », on pense d’emblée à sa signature body horror qui a valu à Cronenberg de trouver la reconnaissance internationale avec Vidéodrome (1983) ou encore La Mouche (1987), pour ne citer que les plus illustres. Un genre qu’il avait également abordé dans son roman Consumés (Consumed), paru en 2016, et qui devrait être aussi décliné en minisérie. Que de mystère…
Raphaël Mussard