Le tournage du premier long-métrage de Reda Kateb débute ce lundi 3 avril 2023 en région parisienne.
L’acteur, récompensé aux César pour son rôle dans Hippocrate, passe de l’autre côté de la caméra. Après son court-métrage Pitchoune en 2015, l’histoire d’une séparation entre deux frères qui travaillent dans l’animation d’événements, Reda Kateb entame le tournage de son premier long-métrage.
Un communiqué d’Universal Pictures et Pyramide Production a annoncé le début du tournage ce 3 avril. Non loin des préoccupations et des thèmes du précédent court-métrage, le scénario, écrit par Reda Kateb lui-même, s’inspire du recueil Le Rire Médecin – Journal du Docteur Girafe de Caroline Simonds et Bernie Warren, dans lequel la fondatrice de l’association éponyme relate son métier de clown à l’hôpital.
Sur un fil raconte les péripéties de Jo, une jeune artiste de cirque de rue qui, suite à une blessure l’empêchant d’exercer, découvre le travail des clowns professionnels de l’association « Nez pour rire ». Elle accepte de les rejoindre – peut-être un peu trop vite – et se retrouve à l’hôpital au contact des enfants, des malades, du personnel soignant et des familles, à qui les clowns tentent d’apporter joie et réconfort dans les épreuves du quotidien.
Le rôle principal est tenu par Aloïse Sauvage (120 battements par minute, La syndicaliste), entourée de Philippe Rebbot, Jean-Philippe Buzaud, Sara Giraudeau et Samir Guesmi.
Bouleversé par la lecture du recueil, Reda Kateb explique dans sa note d’intention avoir été saisi à chaque page par « des situations très fortes où l’univers des clowns côtoie l’humanité dans son ensemble ».
Afin de ne pas faire du film une simple chronique de ce monde hospitalier, le réalisateur a cherché une narration capable d’ancrer les situations et émotions qui, à la lecture, l’ont fait passer du rire aux larmes. Il fallait également que les personnages constituent des portes d’entrée, des relais pour le spectateur. Il explique : « Une image est apparue : celle d’une acrobate aérienne tombée de son fil, clouée au sol et n’ayant plus d’autre choix que de se réinventer. »
Reda Ketab et sa co-scénariste Fadette Drouard ont côtoyé différents hôpitaux, y ont suivi le travail des clowns et été témoins d’instant où la vie ne tenait qu’à un fil. « Le film se voudra sur ce même fil, entre le rire et les larmes, porté par la grâce des clowns, ces personnages incroyables qui vivent au présent et se moquent des conventions sociales, » explique la note d’intention.
Mêlant poésie, humour et situations fortes, le film rassemble également les acteurs professionnels et non-professionnels. Le réalisateur insiste : « Ce background, qu’on appelle trop facilement figuration, l’idée est de le confier à de vrais clowns médecins et de vrais soignants pour que, lors du tournage, la vérité des situations soit toujours là . »
Et c’est à toutes ces vraies personnes que Sur un fil rend hommage.
Aésane Geeraert