Le trailer de trois minutes mêlant scènes déjà entrevues et images inédites promet une suite épique, des retrouvailles et de nouveaux personnages.
Après un premier trailer en mai dernier, dans lequel on découvrait une Jessica (Rebecca Ferguson) métamorphosée, ainsi que les personnages de Florence Pugh et Léa Seydoux, le casting s’étoffe encore un peu à travers ces nouvelles images.
Paul y retrouve avec émotion son vassal Gurney Halleck (Josh Brolin), les cheveux en désordre, visiblement éprouvé par sa fuite dans le désert d’Arrakis. On découvre aussi pour la première fois Christopher Walken dans le rôle de l’Empereur : subtil dosage de sobre et de caustique.
On rencontre également avec surprise le nouveau faciès de Feyd-Rautha Harkonnen, neveu du terrible baron et grand absent de la première partie. Selon The Hollywood Reporter, Denis Villeneuve décrit le personnage comme « Maître de l’épée olympique croisé avec un tueur en série psychotique.»
Loin du rouquin extravagant du film de David Lynch, l’acteur Austin Butler campe un personnage à l’allure aseptisée, à l’expression torturée, dans un monde en noir et blanc où la violence fait loi. L’absence de couleur du domaine de Harkonnen achève de vider les têtes lisses et pâles de toute humanité, de toute substance.
La substance, a contrario, semble omniprésente dans le monde des Fremens, dans le désert où les grains du sable se meuvent en permanence sous la menace du Ver. La chaleur est tangible dans ces visuels ensoleillés et l’épice colore toutes les pupilles du même bleu puissant. En quelques plans, l’insistance sur les regards azurés et le distillat de même couleur dit toute l’importance de ce mets, indispensable à la Guilde pour voyager dans l’espace, mais essentiel aussi pour les visions de Paul (Timothée Chalamet).
Celles-ci se précisent également. Si l’on ne voit qu’une silhouette en contrejour, le personnage lui-même évoque “l’horreur” qu’il y perçoit. On le devine grandi : il vit son premier amour, discute les conseils de sa mère, la prophétie dont il est l’élu. Il intègre le langage des Fremens. Non seulement il le comprend, lorsqu’il interrompt la traduction de Chani, mais il le parle également, quand il crie à ses troupes sur le champ de bataille.
C’est bien la bataille tant attendue qui se profile, entre le prophète orphelin et l’Empire qui a assassiné son père. À la fureur qui ébranle la désertique Arrakis, s’oppose la brève image d’un empire verdoyant où Shaddam IV joue placidement avec sa fille sur une sorte d’échiquier – redite de son contrôle sur les autres planètes.
Nouveaux vaisseaux, nouvelles armes ; lorsqu’il s’agit de design, le film rivalise avec le premier en termes d’inventivité. Que ce soit la ruche mitrailleuse ou la lame gravée, les détails sont toujours saisissants. Et pourtant, malgré cette pluie de nouveaux visuels, malgré le regard adorateur de Stilgar et la foi grandissante des Fremens pour leur prophète et malgré les scènes de bataille explosives qui préfigurent la guerre à venir, Dune – deuxième partie a encore plus d’une surprise en réserve.
Le film adapte la seconde moitié du premier tome de la saga de Frank Herbert, un récit dense qui se déroule sur plusieurs années. On ignore encore, par exemple, la teneur des visions de Paul, ou ce qu’il en est de l’enfant porté par Jessica à la fin du premier film. Quelques mystères qui pourraient demeurer jusqu’à la sortie en salle le 3 novembre prochain.
Aésane Geeraert