Synopsis : En 2010, une éruption solaire de grande envergure a poussé notre monde au bord du gouffre. Les destructions de centrales nucléaires ont irradié la majeure partie de la planète en la transformant en désert aride. Les survivants vivent dans des villes et ont dû fabriquer des robots pour les protéger des menaces extérieures. Lorsqu’un robot outrepasse un protocole interne mis en place afin de protéger la race humaine, un agent de l’agence ROC Robotics est assigné afin de localiser la source de la manipulation. Ce qu’il va découvrir sera l’amorce d’une guerre entre les hommes et les machines.
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En 2044, des tempêtes solaires ont réduit la surface de la Terre à un désert radioactif et sa population à 21 millions d’habitants. Les perturbations ont détruit les systèmes de communication et ont généré un processus de régression technologique. Dans cette ambiance de peur et de désespoir, la société ROC a créé le Pèlerin 7000, un robot humanoïde primitif conçu pour construire des murs et des nuages mécaniques censés protéger les survivants dans les villes encore existantes. On compte désormais des milliers de robots contrôlés par l’homme par le biais de deux protocoles de sécurité. Le premier empêche le robot d’attenter à toute forme de vie. Le second interdit au robot de se modifier lui-même ou un autre. Ces protocoles, rappelant les lois de la robotique d’Isaac Asimov, ont été conçus pour protéger les humains des automates. Ils ne sont pas modifiables. Normalement. C’est sur ce prologue que s’ouvre Automata, le deuxième long métrage de l’Espagnol Gabe Ibáñez. S’il n’atteint pas l’intensité d’EX MACHINA d’Alex Garland (notre critique), Automata surpasse en tout point quelques productions récentes comme CHAPPIE de Neill Blomkamp (notre critique) ou Transcendence de Wally Pfister. De plus, Antonio Banderas, la boule à zéro, y apparaît d’une épatante sobriété, loin de sa performance outrancière d’Expendables 3. Véritablement impliqué, le comédien agit également à la production. Si l’on craint de prime abord qu’Automata croule sous quelques références évidentes comme A.I. Intelligence artificielle, I, Robot, BLADE RUNNER (notre critique), Metropolis, Soleil Vert et bien d’autres, Gabe Ibáñez se démarque grâce à une atmosphère et un ton singuliers, ainsi que quelques idées originales qui font oublier le budget modeste de 7 millions de dollars.
Antonio Banderas est Jacq Vaucan, un agent d’assurance de ROC Robotics Corporation, qui réalise des tests sur des robots « domestiques » et « ouvriers ». En enquêtant sur la destruction d’un robot, il découvre que celui-ci était en train de se réparer lui-même. Cela indiquerait que le second protocole a été enfreint et constituerait le point de départ d’une rébellion des robots contre leurs créateurs. Gabe Ibáñez prend le temps d’instaurer une ambiance sombre, anxiogène et sèche, à l’opposé du désert blanc immaculé et radioactif qui s’étend à perte de vue, résultante des explosions de centrales nucléaires. Il humanise les robots, en particulier Cleo, un automate créé pour assouvir les désirs sexuels des êtres humains, qui devient un personnage principal au même titre qu’Antonio Banderas, très à l’aise lorsqu’il donne la réplique aux humanoïdes. Signalons aussi la présence au générique de Mélanie Griffith, absolument méconnaissable après de multiples opérations de chirurgie esthétique qui lui ont figé le visage, ainsi que Dylan McDermott en fou furieux s’en prenant violemment aux robots. Il y a étonnamment peu d’action dans Automata. Gabe Ibáñez privilégie les séquences, parfois longues, de dialogues entre les êtres humains et les robots, sur la création et le libre arbitre. Si le rythme s’étend un peu trop, le charme teinté de mélancolie agit, le scénario est intelligent, la mise en scène soignée, les décors impressionnants, les humanoïdes sont attachants et le dernier acte est très efficace. Une agréable surprise.
TEST BLU-RAY : En France, Automata sort directement dans les bacs mais heureusement, il est savamment pris en charge par Metropolitan. Dans les suppléments est seulement proposée une featurette promotionnelle de 5 minutes, constituée essentiellement des propos du réalisateur, d’Antonio Banderas et des images de tournage. Si cette section s’avère décevante, l’éditeur se rattrape du point de vue technique. Le master HD (1080p) est soigné et se révèle quasi exemplaire. Les contrastes sont d’une densité rarement démentie, à part peut-être durant les séquences sombres où l’image paraît plus douce. Le reste du temps, la clarté demeure frappante, le piqué est affûté, les nombreux gros plans détaillés et la colorimétrie, marquée par les décors naturels blancs immaculés et le bleu pastel du ciel, reste chatoyante. Les détails sont légion aux quatre coins du cadre large et la copie restitue les partis pris esthétiques caractéristiques de ce monde post-apocalyptique, des décors aux costumes. Ce Blu-ray offre de fabuleuses conditions pour profiter de la belle photographie du chef opérateur Alejandro Martínez (Hierro). Du point de vue acoustique, deux pistes DTS-HD Master Audio 5.1 sont au programme. Les mixages anglais et français nous plongent délicatement mais sûrement dans l’atmosphère du film, bien que l’action demeure souvent réduite. Toutes les enceintes sont exploitées, les voix sont très imposantes sur la centrale et se lient à merveille avec la balance frontale, riche et dense, ainsi que les enceintes latérales qui distillent quelques ambiances naturelles. Le caisson de basses se mêle également à la partie avec quelques montées bienvenues. Notons que la version originale l’emporte sur la piste française et se révèle plus naturelle et homogène, y compris du point de vue de la spatialisation musicale.
- AUTOMATA réalisé par Gabe Ibáñez, disponible en DVD/Blu-ray depuis le 5 octobre 2015.
- Avec : Antonio Banderas, Melanie Griffith, Dylan McDermott, Birgitte Hjort Sørensen, Robert Forster, Tim McInnerny, Andy Nyman, David Ryall…
- Scénario : Gabe Ibáñez, Igor Legarreta, Javier Sánchez Donate
- Production : Antonio Banderas, Sandra Hermida, Les Weldon, Dany Lerner
- Photographie : Alejandro Martínez
- Montage : Sergio Rozas
- Décors : Patrick Salvador
- Costumes : Armaveni Stoyanova
- Musique : Zacarías M. de la Riva
- Editeur : Metropolitan FilmExport
- Tarif : 19,99 €
- Durée : 1h49
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