American Hero de Nick Love : critique

Publié par CineChronicle le 9 juin 2016

Synopsis : Melvin est un super-héros malgré lui. La trentaine bien entamée, il habite encore chez sa mère et ne vit que pour la fête, les femmes et la drogue. Jusqu’au jour où il réalise que la seule façon pour lui de revoir son fils, que la justice lui interdit d’approcher, c’est d’accepter son destin, et d’exploiter ses super pouvoirs pour lutter contre le crime. Mais dans un monde dans lequel personne ne comprend ni sa situation, ni d’où il tient ses incroyables pouvoirs, ces derniers pourraient bien causer sa perte…

 

♥♥♥♥♥

 

American Hero - affiche

American Hero – affiche

Malgré sept films à son actif, Nick Love est un quasi inconnu hors des États-Unis. Avec American Hero, il prend le contrepied des films de super-héros traditionnels, à l’instar du récent DEADPOOL (notre critique) des studios Marvel, qui avait su insuffler fraîcheur et humour à ce genre trop balisé. Ainsi, on suit Melvin (Stephen Dorff), un type complètement paumé et qui paradoxalement est doté d’un pouvoir extraordinaire, celui de faire bouger les objets. Séparé de son fils, Rex, il va tout faire afin de le retrouver. American Hero démarre d’une manière atypique et maligne. On y voit toute une ville rechercher désespérément Melvin, qui acquiert ainsi un statut de légende, que tout le monde connaît mais dont le spectateur ignore encore l’apparence. Surprise, on le découvre errant près d’une poubelle. Cette entame donne le ton général du film qui insiste sur ce décalage entre l’image projetée par Melvin et ce qu’il est réellement, un pauvre type qui ne pense qu’à faire la fête, se droguer et boire. On s’aperçoit d’ailleurs assez tardivement de ses dons de super-héros qu’il gâche lamentablement avec son équipier Lucile. Il faut donc reconnaître que Nick Love commence son film sur de bonnes bases, avec cette volonté manifeste de désacraliser le sempiternel film de super-héros, ce qui est vraiment rafraîchissant et bienvenu. American Hero fait également un parallèle intéressant entre la figure du super-héros et la parentalité. Un parallèle d’autant plus puissant lorsque l’on comprend que le héros a perdu son propre père, et qu’il y a une forte envie de la part du personnage à ne pas reproduire l’échec sur sa propre descendance. On retiendra aussi du film des effets spéciaux assez bien faits, surtout quand on le compare à son budget modeste.

.

Eddie Griffin et Stephen Dorff dans American Hero

Eddie Griffin et Stephen Dorff dans American Hero

.

Malheureusement, American Hero ne parvient que rarement à transformer ses louables promesses en bon film. La faute tout d’abord à un manque cruel de consistance dans le récit, où Nick Love semble hésiter entre plusieurs genres – drame social, comédie grinçante, thriller ou film de super-héros – sans réellement parvenir à trancher, ce qui produit un film hybride assez étrange à regarder. On regrettera aussi la forte impression d’un film fabriqué à la hâte (avec la présence de reflets de perche visibles, par exemple) mais surtout un montage parfois taillé à la hache où l’on passe d’une séquence à une autre sans enchaînement direct ou indirect, et ce avant même la fin de la première séquence. Dans ce film qui a un vrai souci dans la gestion du temps (il est à la fois très court et semble pourtant très lent), on retiendra surtout cette relation entre Melvin et Lucile, qui va réussir peu à peu à égayer la vie du personnage principal en lui faisant prendre conscience du sens qu’il doit apporter à sa vie. Le dénouement parvient d’ailleurs finalement à rehausser l’ensemble, grâce à une note optimiste sur une humanité forte, où Melvin apprend de ses erreurs passées. Hormis ses bonnes intentions de départ et sa fin joyeuse, American Hero pâtit d’un manque de rythme et reste trop superficiel pour convaincre. La mise en scène hasardeuse de Nick Love (abusant de zooms à tout-va) n’aide en rien ce film hybride, aux multiples formes mais au résultat décevant.

.

Alexis Gonçalves

.
.
.
  • AMERICAN HERO écrit et réalisé par Nick Love en salles depuis le 8 juin 2016.
  • Avec : Stephen Dorff, Eddie Griffin, Luis Da Silva Jr., Christopher Berry, Yohances Myles, Andrea Cohen, Raeden Greer, King Orba…
  • Production : Allan Niblo, James Richardson, Nick Love
  • Photographie : Simon Dennis
  • Montage : Richard Graham
  • Décors : Forest Fagan
  • Costumes : Jessica Flaherty
  • Musique : Lorne Balfe
  • Distribution : Chrysalis Films
  • Durée : 1h26

.

Commentaires

A la Une

Frank Darabont sort de sa retraite pour réaliser deux épisodes de Stranger Things Saison 5

Cela faisait onze ans qu’il n’était plus passé derrière la caméra. Frank Darabont, génial metteur en scène des Évadés et… Lire la suite >>

Juré N°2 : Une bande-annonce empreinte de tension pour le nouveau Clint Eastwood

À 94 ans, le légendaire Clint Eastwood ne compte pas prendre sa retraite. Les premières images de son nouveau film,… Lire la suite >>

John Amos, star de Good Times, Racines, 58 minutes pour vivre et Un Prince à New York, s’est éteint à 84 ans

John Amos, acteur, scénariste, dramaturge, et nommé aux Emmy Awards, connu pour son rôle mythique de James Evans, père de… Lire la suite >>

Un César d’honneur pour la grande Julia Roberts

L’Académie des Arts et Techniques du Cinéma remettra un César d’honneur à l’actrice américaine Julia Roberts lors de la 50e… Lire la suite >>

L’acteur John Ashton s’est éteint à l’âge de 76 ans

Bien connu pour son rôle du Sergent John Taggart dans Le Flic de Beverly Hills, l’acteur John Ashton nous a… Lire la suite >>

Nos vidéos

Box OFFICE France

Titre Cette sem. Nbr Sem. Cumul
1 BEETLEJUICE BEETLEJUICE 257 671 3 1 236 222
2 L'HEUREUSE ELUE 206 815 1 206 815
3 LE COMTE DE MONTE-CRISTO 178 660 14 8 388 607
4 LE FIL 141 496 3 519 448
5 MEGALOPOLIS 136 309 1 136 309
6 LES GRAINES DU FIGUIER SAUVAGE 109 086 2 341 487
7 NI CHAINES NI MAITRES 107 642 2 226 927
8 LES BARBARES 75 306 2 196 655
9 EMILIA PEREZ 71 881 6 933 939
10 SPEAK NO EVIL 71 332 2 200 702

Source: CBO Box office

Nos Podcasts